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 Putain de ballerine ▬ Ginger

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Invité
Sujet: Putain de ballerine ▬ Ginger Putain de ballerine ▬ Ginger EmptySam 10 Mar - 22:40

silhouette pathétique, s'il y a les aléas
c'est un vers indigeste mais s'il y a là le geste,
c'est un bout de toi.


Weed attrape la main de Ginger et tire.
C'est tout léger ces saloperies, bon sang, tu fais pas gaffe, peut-être que ça tomberait comme ça, peut-être même que ça se briserait entre tes doigts. Sous trop de force. Sous la pression de cette pute de vie. Parce que Wexley et Gabrielle, ils étouffent comme ça, s'ils ne font rien, alors de temps en temps, ils l'emmerdent un peu, et de temps en temps, Weed prend la main de Ginger et l'attire. Pour respirer, un peu, pour s'ouvrir un peu les poumons après être restés trop longtemps à les intoxiquer. Et c'est si léger là-dedans, dans cette petite carcasse agile qu'il a l'impression que s'il la laisse trop longtemps dans le vent, elle va finir par s'envoler. Y'a déjà plus que de l'air dans son ventre, y'a ses petits seins de danseuse et pas de graisse, juste sa tête lourde de maux qui la cloue en dernier recours au sol.

Qu'il la comprend, Gabrielle. Lui aussi, il est toujours un peu comme ça, à mi-chemin entre le vide qui t'engloutit et le plomb accroché aux jambes.
On ne dirait pas comme ça, quand on regarde Ginger, et ses pas de deux, pliés, demi-pliés, et que quand elle saute, elle semble vaporeuse, maintenue quelques secondes dans l'atmosphère. Weed était arrivé, comme ça, sans rien demander, à la regarder danser, allumer un énième roulé pour la voir danser dans les volutes de fumée, et puis il n'avait rien dit de plus. C'était comme une étincelle, comme de celles qui embrasent son papier qui lui avaient fait penser que malgré tout, malgré sa perfection, malgré son acharnement, tout ça n'était pas très beau. Qu'est-ce que c'était moche bon sang. De la voir trimer, dans ses mètres carrés, essayer en vain de s'envoler. Entre quatre murs qui pèsent des tonnes contre ses épaules frêles ; avec sa carrure de moineau maladif, qui bat des ailes quand on le lui demande, mais qui n'a jamais pris le moindre envol. Alors c'est moche, c'est artificiel, et Weed prend sa main, et l'envole.
L'amène dehors, comme ça, prendre l'air, parce que elle non plus, s'il en faut, elle n'y a pas goûté depuis trop longtemps. Et comme ça, dehors, il lui tient encore la main quand l'autre maintient son joint, comme si, l'espace d'un instant, elle pouvait disparaître à la moindre secousse.

Le vent souffle assez fort, ce jour-là. Rien d'insupportable, mais il fouette ses pores comme pour le punir de ne pas avoir mis le nez dehors depuis au moins cinq jours. Qu'en est-il d'elle ? Il s'était laissé absorbé par tout, par ses passe-temps dans des pièces closes, et puis par tout le reste, par ce grand bâtiment-là, cette grande compétition vivante. Cette envie-là qui ne devient qu'une obsession, au fond, celle d'être simplement le meilleur.
Il fuyait toujours cette pression comme il pouvait, mais dès qu'il revenait vers elle, Ginger était toujours la même ; toujours acharnée, toujours si engagée, toujours en mouvement. Toujours à danser. Elle lui faisait peur, à ce grand con-là, cette pauvre minotte de quarante kilos tout mouillés qui foutait la frousse au mètre quatre-vingt-dix, juste parce qu'en regardant dans ses yeux, il s'y reconnaissait.

Mais Wexley lâche la main de la ballerine et tend les bras en croix, comme ça, contre les ponctuelles rafales, à défier du rien jusqu'à l'horizon. C'est toujours plus facile comme ça. Mais quand même malgré tout le voilà qui sourit.

▬ Ah enfin. On est quand même mieux là, putain non ?


Qu'au lieu de crever entre les couches de plâtre, à se moisir nous-même, à l'intérieur. Que c'est pas grave de toutes façons, parce que t'es comme moi Gabrielle, et ça fait peur de se dire que toi aussi, ce qui pousse en toi tu le cracheras demain de toutes façons. Ou ce soir si c'est trop, si ça bouge un peu trop, tout pour pouvoir apaiser ta conscience, et calmer un peu ce qui se trame dans ton front, ce qui donne des crampes à tout tes membres.
Cette pression-là. Celle qui te bouffe mais que toi tu recraches, comme si tu pouvais inverser les rôles et que ça la ferait partir. Mais c'est pas la peine, elle est toujours accrochés à tes chaussons, putain de ballerine. Et moi, c'est pas en soufflant ma fumée sur tes petits pieds crispés que je l'effacerai, alors je te jette au vent dans un dernier espoir.

Le roulé est enfin consumé, et Wex le laisse tomber au sol avant de l'achever sous sa semelle. Puis sa main va chercher dans sa poche, et sort comme ça une boîte comme un drôle de cadeau. Dedans, y'a quelques pilules qui dansent, et qui les feront peut-être valser dans la minute. Faut voir. Elle aurait pas besoin de ces boites-là, Gabrielle, il lui faudrait une bonne de chocolats, un présent, un vrai de vrai, et pas du pire en plaquettes.
Le vent décoiffe les mèches ternes de la danseuse, et sans arrière-pensée, le brun passa sa main pour coincer l'une d'entre elle derrière son oreille, comme si cela aurait pu résoudre quelque chose, lorsque cela ne faisait que peut-être plus emmêler le tout. C'était toujours comme ça avec Weed. Tout ce qui touchait repartait encore plus foutu qu'à la base.
Cette même main fit éclore une gélule de son étui, et deux doigts en amenèrent le fruit à ses lèvres. Il répéta le même geste pour lui, sans la même délicatesse. L'instant d'après, il était assis sur l'herbe sèche, les yeux remplis d'une toute autre attente à son égard. C'était un peu le moment d'envoyer valser toute cette pression-là ; elle n'était pas assez pourrie à la base, assez noire comme il fallait, pour qu'autant opprimée elle devienne un diamant comme ces bouts de charbon. Elle deviendrait autre chose, Ginger, il espérait. Et il restait assis là pour le voir.

▬ C'est quand même un peu mieux pour danser que ce truc morne. Montre moi un peu.


Tout irait mieux, avec ses médicaments miracles. Ils effacent tous les problèmes de ta tête, l'instant d'après, tu planes avec la brise s'il le faut. C'est plus rien, plus de poids entre les deux oreilles, juste l'espace d'un instant, le temps d'une danse.
Son dernier maillon la retenant au sol. Qui sait si Gabrielle allait s'envoler maintenant.
viens là, putain de ballerine
juste danser pour moi, c'est pas la peine qu'on s'invente, là
que je te manque, la chute me chuchoterait tout bas.

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Ginger Putain de ballerine ▬ Ginger XFDgE
Ginger
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Sujet: Re: Putain de ballerine ▬ Ginger Putain de ballerine ▬ Ginger EmptyDim 11 Mar - 18:58

Putain de ballerine ▬ Ginger Scaled.php?server=7&filename=42082622327409442850314
Dans les méandres de ta déchéance, dans les tréfonds de ton désespoir,
tu cherches un moyen d'étendre tes ailes
loin de cette chienne de vie.


T'es rien Ginger. T'es juste une enveloppe charnelle qui danse inlassablement, se détruit pour un peu d'illusion et de perfection. Parce que tu crois bêtement que la perfection t'apportera une consistance, une raison de vivre. Tu crois naïvement que tes pliés, tes fouettés, les pilules qui craquent sous tes dents, ta silhouette maigre, tes douces illusions contre Ember...tu crois bêtement que tout ça donnera un sens à ta chienne de vie. Tu passes ta vie à danser ton existence, emprisonnée dans un ballet dont tu ne comprends point le sens. Alors dans ces moments où étouffes, où tu te heurtes contre tes malheurs, ballotée dans une tempête pathétique, noyée sous le poids de tes larmes et de ton chagrin...Dans ces moments là tu laisses Weed attraper ta main et tu te laisses tirer. Parce que t'étouffes, parce que ta haine te tue, parce le poids de ta vie merdique t'écrase, t'empêchant de t'envoler. D'étendre tes ailes de cygne blanc, dont la pureté est souillée par tant de poids sur tes frêles épaules, par tant de misères. Alors petite Gabrielle attrape la main salutaire. Ses doigts maigres et osseux saisissent ceux de Wexley pour s'enfuir loin de tout. Courir vers des lieux inconnus où on peut encore respirer. Prendre de la distance avec cette chienne de vie qui vous oppresse tous les deux.

Alors tu marches, t'avances suivant docilement Weed qui te guide alors que l'air s'engouffre dans ta faible poitrine, dans ce petit corps maigre. Tellement maigre qu'on pourrait croire qu'une simple bourrasque suffirait à faire s'envoler la petite Ginger. Et peut être que ça ne serait pas plus mal, car enfin tu volerais de tes propres ailes, aussi libre que le vent. Tu quitterais enfin cette vie de merde et vide de sens. Tu serais toute légère et tu rejoindrais enfin les étoiles. Petite danseuse étoile. T'es rien Ginger mais t'es pas creuse malheureusement. Au contraire t'es lourde de maux qui se cognent dans ta tête, t'es lourde de larmes qui obstruent ta gorge, t'es lourde à cause de ton boulet de vie que tu te traînes entre tes jambes. Tu as beau être innocente, une douce enfant pleine de pureté, t'as trop de malheurs sur les épaules pour chuter dans le vice. Putain de ballerine prisonnière de son chagrin, de son mal être, d'un deuil jamais fini, de l'aura d'une mère aux rêves brisées, de médicaments, d'anorexie, d'illusions, de désillusions. Les amis chers à ton coeur, te vendant un peu d'espoir, l'amour feignant de te sauver pour mieux te pousser dans les abimes, les masques fugaces que tu fuis, cherches ou repousses...Tout ça ne te suffit pas pour combler le mal qui te ronge. Tout ça ne te suffit pas pour te créer un monde rassurant et illusoire. Non t'es pas satisfaite de ce que la vie peut t'offrir pour te sauver. Parce que cette vie tu la hais. Tu penses que c'est une chienne qui te prives de ta liberté, de te tes ailes. Qui t'enfermes pour mieux te détruire. Et heureusement il y a Weed. Le seul capable de te comprendre, de t'apporter un peu d'air, de te traîner loin des bâtiments, des cours, de la vie. Pour t'emmener dans un endroit où tu pourras peut être t'envoler, où vous pourrez vous envoler loin de tout.

A partir de quand êtes vous devenus amis ? C'était quand votre premier échange qui a ouvert la porte d'une amitié bien étrange ? La première fois qu'il t'as vu danser. Cet instant où tu agitais tes pointes pour mieux t'envoler alors que lui se contentait de laisser s'échapper entre ses lèvres des volutes de fumées. Cet instant où ton regard à croiser le sien et où tu as eu la sensation de te retrouver devant ton reflet, de retrouver dans les yeux de Weed une part de toi. Ou bien est-ce durant vos visites dans les toilettes. A vomir votre dernier repas à genoux, les doigts accrochés à la cuvette alors que vous tentiez de régurgiter ce qui cloche en vous. Dans votre corps. Dans votre vie. Tu ne sais pas Gabrielle. Tu ne te souviens plus. Tu sais juste qu'en cet instant il t'entraîne dans le parc, le vent faisant voler ta longue chevelure, t'apportant l'odeur du joint de Wexley à tes narines. Tu le suis, lui. Weed, celui en qui tu te reconnaît qui curieusement ne t'effraye pas quand bien même il te renvoie une triste image de l'épave que tu es. Il ne t'aide pas à sortir de la spirale infernale dans laquelle tu t'es jetée. Il ne t'aide pas à stopper l'engrenage des médicaments ou de l'anorexie. Non il t'aide juste à stopper pendant quelques temps la roue de la vie, à respirer un peu. Et c'est assez pour toi en cet instant.
Et Weed lâche la main de Ginger, écartant les bras comme si il voulait affronter le vent, les jardins, l'espace. Et Ginger le regarde, ses mains s'accrochant à la veste en laine enfilée à la hâte sur ses vêtements de ballerine. Le voilà qui sourit, les bras en croix. Cloué sur la croix de la vie.

▬ Ah enfin. On est quand même mieux là, putain non ?

Ginger esquisse un sourire continuant de regarder ce grand garçon qui la domine de sa taille. Elle, pauvre ballerine maigrelette qui arrive à déstabiliser ce jeune homme immature parce qu'elle le comprend et arrive à voir en lui une par d'elle même. Et alors Ginger écarte les bras, se clouant elle aussi sur une croix invisible alors que les bourrasques de vent font voler sa veste, ses cheveux et, presque, sa petite personne.

« Oui. On a presque l'impression d'être léger...de pouvoir s'envoler. »

Et elle ferme à demi les yeux, s'imaginant entrain de s'envoler, d'être enfin libre alors que Weed sort une boite de sa poche. La boite à illusion celle qui vous ramène cruellement à la réalité une fois que le cachet à fondu sous votre langue et que ses effets se sont lentement dissipés. Wexley passa sa main près du visage de la ballerine pour coincer une mèche derrière son oreille, puis il glissa entre les lèvres de Gabrielle une gélule. Elle se laissa faire, habituée à cet échange, ne cherchant même pas à ressentir un quelconque sentiment devant pareille situation car elle ne voulait éprouver aucun sentiment. Elle voulait être légère. Tout oublier pendant un temps. Et en un instant les maux se dissipèrent pour une brume engourdissante dans la tête de Ginger. Il était assis dans l'herbe sèche, vierge de toute fleur printanière, alors qu'elle regardait le ciel et ses îles cotonneuses. Libres et sans attaches comme elle aurait aimé être depuis toujours.


▬ C'est quand même un peu mieux pour danser que ce truc morne. Montre moi un peu.


Elle le regarda, les yeux embrumés et rêveurs puis avec un sourire, Ginger dansa. Petite ballerine qui exécutait des pas qu'elle connaissait si bien. Elle ne savait pas très bien ce qu'elle dansait, se contentant d'enchaîner les pliés, les fouettés, les pointes, les entrechats et autres figures avec la grâce qu'on lui avait apprise et qui avait fini par faire partie d'elle. Et dans cet espace balayé par le vent, Ginger était comme un petit moineau qui à chaque geste, à chaque mouvement semblait prête à s'envoler. Elle battait des ailes la petite Gabrielle, elle allait presque s'envoler pour toucher le ciel si elle continuait sa danse aérienne. Durant une dizaine de minutes, Ginger dansa se sentant plus légère, plus libre juste parce qu'elle était dehors et qu'elle avait avalé une simple gélule. Puis elle s'arrêta, reprenant son souffle, tentant de retrouver son équilibre et ses yeux regardèrent de nouveau les nuages.

« J'aimerai bien être un nuage.»

C'était une phrase lâchée dans le vent, d'une voix pâteuse. Un appel. Un rêve d'enfant. Un désir d'évasion. Les yeux à demi-fermés, Ginger se cambra les bras tendus, se courbant de plus en plus jusqu'à ce que ses mains touchent l'herbe. Puis ses jambes quittèrent le sol, se tendirent avant de retoucher la terre ferme non loin des mains de la danseuse. Et Gabrielle s'allongea non loin de Wexley, regardant les nuages et l'immensité du ciel. La tête vide de maux et de soucis pendant un temps. T'es rien Ginger. Juste une petite fille qui cherche un putain de sens à sa vie. Ballotée entre l'innocence et le vice. Ne comprenant la différence et la barrière qu'il peut y avoir entre. T'as trop de pression sur toi, alors tu rêve d'être un nuage ou simplement une étoile, le vent. Quelque chose de léger fugace qui continuerait à danser des arabesques sans jamais se laisser saisir par le mal et le chagrin. Tu voudrais être insaisissable et à la fois saisissable pour ne pas totalement te perdre. T'es rien Ginger. Juste une ado qui souffre et partageant des gélules avec un grand brun qui te comprend.

« Dis Weed...Tu crois qu'un jour je pourrais m'envoler loin de tout ça ?»

Danse putain de ballerine, danse pour mieux t'envoler,
pour une gélule et un peu d'illusion,
avant de retomber dans la tristesse.
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Putain de ballerine ▬ Ginger

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