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 You are the only exception (Take & Die)

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Sujet: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyMar 14 Juin - 18:34

Ca fait un peu plus d’une semaine qu’ils étaient ensemble. Et Tears s’y complaisait très bien, comme un chaton au milieu d’un amas de couettes, couvertures et cousins divers. Il était le genre de personne qui aimait s’occuper de quelqu’un, presque autant qu’il aimait qu’on s’occupe de lui. Avant, il y avait ces journées où il débordait d’affection, où il avait envie de chouchouter quelqu’un comme si c’était un petit animal, n’importe qui. Les journées où on avait envie de dire je t’aime à n’importe qui dans la rue, où on voyait des liquidations dans un magasin et on avait envie d’avoir quelqu’un a qui acheter quelque chose. Au final on le faisait jamais. Parce qu’on avait personne de particulier en tête, juste une ribambelle d’amis. Et on arrivait jamais à choisir sur lequel on pouvait déverser notre affection sans passer pour un malade, sans trouver une excuse. Tears était de ces gens là, trop d’affection, trop peu de personnes a qui en donner. Et aucune manière de l’évacuer.
Une fois dans une relation, il n’était pas du genre pot de colle pour autant. Il avait sa timidité, il avait sa pudeur. Il ne le criait pas sous tous les toits et refusait d’exhiber sa relation de manière trop flagrante. Cependant il adorait regarder des films de Harold Lloyd dans les bras de Take. Ou l’avantage d’être adulte et donc d’avoir un petit poste de télé dans sa chambre. Harold Lloyd faisait sourire et faisait aussi vachement peur, surtout quand il grimpait ce fucking immeuble et que tu sentais, tu sentais qu’il allait tomber. Mais il ne tombait jamais. Et tu te disais woah, en 1923 ils te faisaient plus flipper que maintenant avec tous leurs effets spéciaux. Et quand ils ne regardaient pas de films, ils parlaient. Tears parlait de sa journée. Il lui parlait de Die aussi, parfois. Du genre, Die m’a dit de me couper la mèche, tu crois que je devrais ? Il lui avait raconté le cours qui s’était mal fini, où ils s’étaient dragués pour de faux, puis Die lui avait foutu un gros vent. Il parlait aussi des canards dans l’étang et de pourquoi personne ne pourra jamais écrire comme John Keats de nos jours. Tears ne se gênait pour se montrer affectueux, en privé. Voir carrément langoureux quand ça lui prenait. Mais ils n’avaient pas encore couché. Pas que Tears en avait pas envie, ni que l’idée le traumatisait. Il voulait seulement construire une relation solide, un truc béton. Du coup il avait posé la condition qu’ils le feraient après leur premier rendez-vous. Un vrai rendez-vous. Pas juste s’affaler sur le lit avec deux pots de glace et l’intégrale du burlesque américain en DVD. Il ne raffolait pas de grandes soirées, auxquelles il préférait sans hésiter des câlins dans un lit, mais là il voulait juste faire comprendre à Take dans quoi il s’impliquait. Du genre "Dun mess with meh". Evidemment, Take était français, alors le restaurant s’imposa de lui-même. Restaurant français. S’il vous plait. Rien à voir avec ses habitudes hollandaises comme les bitterballen qu’il se mangeait à Amsterdam ou le groentensoep de sa grand-mère. Surtout que la France avait sa réputation, et que la différence entre manger dans un restaurant indien et un restaurant français, c’était que pour le Français, on se demandait comment on allait s’habiller. Et Tears avait horreur de se poser la question. Sauf qu’elle paraissait un peu plus simple, vu qu’il s’était récemment acheté un t-shirt à manches longues…. à col en V boutonné. Matez la progression. Une rangée de petits boutons couleur crème, tissu gris clair genre perle. En espérant que ce soit pas genre, trop inapproprié pour le restaurant où ils allaient.
Ils avaient décidé de se donner rendez-vous sur place, vu que Take habitait dans un appartement en ville. Et Tears paniqua un peu en garant sa coccinelle verte dans le parking où il n’y avait que des Mini ou des Saab, faisant bien gaffe de ne pas abimer l’Alfa Roméo garée sur sa droite. Après avoir fermé son bolide, il alla attendre devant le restaurant, lisant la carte affichée à l’extérieur pour se distraire. Et pour se calmer aussi, un peu. Parfait de foie gras, escargots, steak tartare, coq au vin, tagliatelle au saumon… Ca avait l’air à la fois barbare et délicat. En dessous des plats, il y avait la traduction en anglais, pour que le commun des mortels puissent comprendre ce qu’il allait commander. Escargot – Snails. Ahwai. Non, c’était définitivement très barbare comme cuisine.


Dernière édition par Tears le Jeu 16 Juin - 0:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyMar 14 Juin - 21:22

    Leur quotidien était devenu quelque chose d'irremplaçable, d'indémodable, d'impossible à briser. Malgré le fait que monsieur Take n'ait jamais eu de relations amoureuses sérieuses (même pas sérieuse en fait puisqu'il ne faisait que coucher), il savait un minimum s'y prendre avec les hommes, comme lui avait gentiment appris son père avant qu'il ne s'en aille. « Tu sais, Térence, que ce soit un homme ou une femme, tu dois chérir la personne que tu aimes autant que possible et te plier à ses désirs ». Une semaine alors qu'il se pliait en quatre -même en huit- pour Tears. Regardant des films totalement loufoques qu'il n'aurait jamais connu sans lui. Ces films ne l'intéressaient pas réellement, notamment les films muets qu'il lui faisait voir avec ces acteurs qu'il ne connaissait pas et qui ne lui disaient rien tellement le noir et blanc casse la réalité. Mais il le prenait dans ses bras quand même, reniflant plus son odeur que regardant l'écran moisit d'absence de couleurs. C'est pour cela qu'il préférait discuter avec Tears plutôt que de regarder des films à suspense façon « attends, devine, je tombe ou je ne tombe pas ? ». Take il n'aimait pas que Tears parle de Die. Mais si Tears avait besoin de parler de Die, Take l'écouterait. Toujours d'une oreille distraite, manquant de motivation mais l'écoutant quand même. Assez pour nier le fait de couper sa mèche blonde, les yeux exorbités, se rattrapant ensuite en disant que si ça lui faisait plaisir, il pouvait le faire et qu'il l'aimerait tout autant. Et puis il avait eu envie de frapper Die à propos du cours de drague mais en même temps, s'il ne lui avait pas fichu un vent, il n'aurait jamais été avec Tears donc il ne pouvait pas lui en vouloir et il était d'ailleurs plutôt content alors même qu'il avait rassuré le blond en disant qu'on ne pouvait pas plaire à tout le monde et que Die était bête parce qu'il était quelqu'un d'exceptionnel. Puis il oublia rapidement ces histoires d'animaux et de livres que lui racontait le blond, malgré qu'il aimât ça.
    Mais Tears frustrait fichtrement Take. Parce qu'il ne voulait pas encore coucher. Quoique c'était bien, ça lui montrait qu'il pouvait attendre pour lui. Néanmoins je ne vous cache pas le fait qu'il se fourrait quelques fois dans la salle de bain faire des choses en pensant à monsieur. Parce qu'après tout, le désir, on ne peux pas le contrôler. Encore moins un homme qui avait couché durant ces dix dernières années et ce, sans arrêt. Il était frustré mais il supportait de cette façon, tranquillement, cachant les choses, vivant son quotidien privé et établissant en même temps qu'avec Tears une relation étroite avec son miroir et l'humidité de sa salle d'eau. L'avantage de vivre ailleurs que sur son lieu de travail, c'était bien l'intimité tout en sachant que Tears ne squattait pas toutes les nuits. Le pire, c'est qu'ils dormaient ensemble. Et Take... Take il se forçait à ne pas avoir de réaction en pensant à quelque chose de littéralement dégueulasse. Mais il ne pouvait jamais se résoudre à se tourner du côté où il ne voyait pas son amant. Comme une obligation, il fallait qu'il le voit sinon il ne se sentait pas réellement bien. Mais il respectait la condition posée, il la respectait autant qu'il respectait son père. Et puis, leur premier rendez-vous, c'était bien ce soir. Ce soir dans un restaurant français. Peut-être voulait-il mettre en valeur ses origines, se la péter un peu avec la gastronomie mondialement connue de la France. Mais en fait, il trouvait les autres types de restaurants totalement inappropriés. Mais son sang français y était certainement pour quelque chose. Ça ne venait pas comme ça. L'idée du restaurant, il avait vu ça dans un magazine car il est assez bête pour vouloir aller manger dans un endroit pas romantique du genre du Quick, McDo ou Buffalo Grill. Simpliste, efficace, mais pas du tout glamour et trop gras pour la santé. Et puisqu'il ne voulait pas engraisser Tears... c'était la meilleure solution. Merci les magazines.

    Mais il sentait d'avance qu'il se retrouverait en retard d'au moins dix minutes. Entre comment s'habiller, se coiffer et même s'entrainer à parler, il y en avait bien pour une heure. C'est qu'il stressait, le petit. Jamais il avait mis les pieds dans un restaurant, même du temps de son père. Il ne savait ni comment il fallait se tenir, ni comment il fallait parler. Devait-il parler normalement ? Évidemment. Mais il doutait quand même. Bien sûr, il ne fallait pas qu'il sorte des mots genre merde et putain en passant par salopard. Couramment, il ne les disaient pas souvent. Mais dans le doute, il se posait la question. Pouvait-il lui parler comme s'ils étaient ensemble ? Vous voyez le truc ? « chéri » ; « mon amour » ; « mon cœur ». Autant de niaiseries le gênait mais... que voulez-vous, il aimait bien appeler Tears par des surnoms amoureux. À la maison, il ne se gênait pas réellement. Dehors, c'était plus délicat, plus dur, plus douteux. Parce qu'après tout, les homophobes ça court les rues, ça veut tuer tous les homosexuels de la terre rien que parce qu'ils sont trop frustrés d'être si peu ouvert cotés relation. Et frustrés sexuellement aussi sans doute mais là n'est pas le sujet.
    Des habits. Il en avait tellement qu'il ne voyait même plus le fond de son armoire. Son armoire d'un marron plus foncé que ses propres cheveux, presque noire en réalité. Parce que Take, sa chambre était simpliste. Noire et blanche, ça allait avec tout, il pouvait très bien ranger un truc mauve dans un coté de la pièce, ça passerait inaperçu. Mais bref, ses fringues -qui étaient pour la plupart foncées- étaient étalées dans un ordre précis. Manches courtes, manches longues, col roulés, col en V, chemises... et les jeans étaient dans la penderie avec ses quelques vestes et son unique manteau d'hiver. Il hésitait entre une chemise ou un simple t-shirt manches longues. Il aimait autant l'un que l'autre mais il mettait rarement des chemises, alors autant innover. Une chemise à carreaux rouge foncé et rouge pâle (en espérant un minimum que ça plaise à monsieur). Puis son éternel jean slim noir avec ses converses rouges, cette fois. Bon. Il était assortit maintenant. Et dieu merci qu'il n'était pas en retard. Take avait largement le temps de se coiffer. Mais il ne pouvait pas faire grand chose à sa mèche sur le coté à part s'acharner sur les trous présents pour les faire disparaître. Et il faisait ça dix bonnes minutes jusqu'à arriver à un résultat parfait. L'apparence comptait énormément pour Take. Et ce soir il se trouvait bizarrement parfait, niquel, arrangé et chic tout en restant dans le simpliste. Non, il ne se voyait pas en costard et ne se mettrait en costard seulement pour des grandes occasions. Certes, ce dîner en était une, mais... ça faisait coincé pour un premier rendez-vous.
    Puis là, il hésitait entre la voiture et ses pieds. Mais vu l'heure qu'il était, il ne pourrait pas aller à la place à pieds. Il avait déjà mis sa veste alors qu'il était à l'intérieur et fixait les clés pour lui demander son avis. Mais il voyait bien qu'elles criaient littéralement de les prendre et de filer avec son Audi. Bon. Quitte à se la péter avec le restaurant français, autant le faire aussi avec sa voiture. Et il roulait vite, Take, autant parce qu'il était pressé que parce qu'il avait envie d'arriver. Voir Tears en belle tenue, quel beau spectacle. Certainement à s'en faire jouir les yeux. Et il allait jouir des yeux. Il le savait. Après tout, il jouissait des yeux tous les jours.

    Et il se garait entre deux belles voitures, son Audi s'emboîtant parfaitement. Sortant lestement en marchant en volant presque. Sur la place, il ne trouvait pas Tears. Alors il fit l'unique prédiction de la soirée : il était devant le restaurant. Ou peut-être pas. Il avait une course à faire et vu qu'il était arrivé trop tôt.. ? À moins tout simplement qu'il ne soit pas arrivé. Mais au cas où il longeait la rue sur son coté droit, où le restaurant devait se trouver. Ce restaurant qu'il n'avait jamais vu puisqu'il ne mangeait jamais au restaurant. Il avait réservé par téléphone. Il ne pouvait que faire ça de bien au cas où il serait complet. Enfin, à cette heure-ci, peut-être n'y avait-il que des rats. Mais dans le doute, il fallait bien qu'il prévoit. Et il craquait ses doigts en avançant, souriant légèrement de voir le blond finalement devant le menu. Il devait trouver ça bizarre, la nourriture française, puisqu'il était Hollandais. Mais qu'importe, il découvrirait bien.

    « Devine qui c'est ! »

    Putain que c'était niais avec ses mains cachant les yeux du blond. Comme s'il n'allait jamais deviner qui c'était au timbre de sa voix mais surtout... ils avaient rendez-vous. Ça ne pouvait pas être le pape.
    Take tourna Tears pour lui dire bonsoir dans un baiser, souriant gentiment en se détachant, se penchant sur la carte à son tour en fronçant les sourcils tant elle était illuminée. Il se retenait de faire des commentaires là devant, autant sur les plats que sur la décoration. C'était assez peu varié. Comme dans tous les restaurants me direz-vous. Mais il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Vous n'aviez jamais remarqué que presque tous les restaurants proposaient des entrecôtes/frites ? Rien que pour les enfants, c'était efficace, ça faisait vendre plus que le plat du jour.
    Et il entrait dans le restau, souriant au serveur devant, les accompagnant à leur table. Tables qui, soit dit en passant, étaient sacrément collées. Preuve qu'il y avait souvent du monde ? Déjà, maintenant, il y en avait pas mal. Jamais il n'aurait pensé qu'autant de gens en Angleterre aimait la cuisine française. Partez donc, vous n'avez que l'euro-tunnel à prendre ! Take s'assit en invitant Tears à faire pareil, regardant les alentours, curieux, prenant ensuite la carte qu'il avait vu dehors. De toutes façons, pour lui, ce serait forcément le coq au vin. Ou peut-être le steak tartare, allez savoir.

    « Je te déconseille les escargots. »

    Rien que parce qu'il n'aimait pas ça, au final.
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Invité
Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyMer 15 Juin - 12:56

- Devine qui c'est !

Ou comment le faire brusquement sursauter. Il avait presque failli laisser échapper une exclamation de surprise en sentant des mains sur ses yeux. Sérieusement, ce genre de choses, c’était censé être romantique, mais le soir, alors que seuls les réverbères permettaient d’y voir quelque chose, ça faisait juste vachement flipper. Surtout quand on voyait, dans les films, qu’il suffisait d’appliquer un chiffon imbibé de chloroforme sur la tronche de quelqu’un pour qu’il tombe inconscient dans vos bras. Petite frayeur passée, il éloigna les mains de Take de son visage et se laissa embrasser rapidement, anxieux qu’on puisse les voir.

-… Tu m’as fait peur…

Un sourire, néanmoins, et il regarda un instant la carte avec lui. A force de l’avoir contemplé il la connaissait presque par cœur. Puis ils entrèrent et un serveur en costard les amena aussitôt à une table, dans un coin. Tears s’assit côté mur. Il s’asseyait toujours contre le mur, comme si ça le protégeait. Avoir du vide, de l’air de chaque côté, ça ne le mettait pas en sécurité, en fait. La décoration était principalement faite de reproduction d’Ingres, et Tears les détailla des yeux, remarquant "La Grande Odalisque" sur le mur principal. Agrandie bien sur. Près d’eux, c’était l’autoportrait d’Ingres, "L’Autoportrait à 24 ans". Le même âge que Take. Ses yeux revinrent sur celui-ci, assis en face de lui. Il était vêtu d’une chemise rouge et de converses de la même couleur, avec un slim noir. Ca le rajeunissait d’au moins six ans. Il avait l’impression de sortir avec un adolescent, même dans la façon dont il s’occupait de lui, dont il le chérissait. Mais ça lui allait.

- Je te déconseille les escargots.
- … Ok…

Il hocha un peu la tête Tears, le nez dans la carte. Les escargots ne lui avaient jamais fait très envie de toute façon. Quand son choix fut fait, après un long et silencieux débat internet, il posa la carte et se redressa un peu. Là, il se rendit compte qu’il n’avait encore presque rien dit. Alors que le restaurant était un lieu convivial, de partage. Il n’avait aucune idée de quoi ils pouvaient parler, et ce sentiment l’horripilait un peu. Et quand il parlait, Take écoutait, mais il n’avait jamais l’impression qu’il était réellement intéressé par ce qu’il disait. Du coup ça le bloquait un peu. Et là d’autant plus, le stress, sans doute. A la fois à cause du lieu, et du rendez-vous en lui-même.

-… Et… sinon… hm… t'as... t'as passé une bonne journée ?

Ah, bateau. Que voulez-vous. Il y avait ces moments où vous étiez juste comme un lycéen pendant son oral de philo, celui de rattrapage. La musique d’ambiance était très basse, pas comme la radio qu’on mettait à fond dans les restaurants familiaux. De la musique française, il ne comprit pas une goutte de parole. C’était délicat, et moins barbare que le fait de manger des escargots. Finalement, un serveur vint les voir, brandissant son carnet et son crayon.

- Vous avez choisi ?

Il disait ça avec un air si distingué et si poli que Tears avait presque honte s’ouvrir la bouche et d’y sortir de l’anglais d’égout. Un peu angoissé et timide, il ouvrit la carte et tenta de lire ce qu’il avait choisi. Le nom du plat lui paraissait imprononçable, mais vu que c’était le nom du plat et qu’ils étaient dans un restaurant français, il fallait bien qu’il le dise. Bien sur y avait la traduction en dessous, mais quand tu commandes une margarita à la pizzeria, tu dis que tu veux une margarita, pas une pizza à la tomate, aux olives et à la mozzarella.

- … Heu je vais... .je vais prendre des "qu… quouisse dé…. greunouilleu" ?

Il jeta un coup d’œil paniqué au serveur du genre "Je l’ai bien dit ? Vous avez compris ?", les oreilles rouges. Mais le serveur ne le regarda même pas, hocha la tête en gribouillant deux mots, et se tourna vers Take.
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Invité
Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyMer 15 Juin - 21:31

    Dans ce restaurant ils étaient peut-être un peu trop tout. Ils ne ressemblaient pas aux gens dits « normaux ». Toujours cérémonieux, stressés à longueur de temps... on voyait bien que c'était des professionnels. Mais de ça, il s'en souciait peu. Ils pouvaient avoir autant qu'ils voulaient cette allure de pingouins serrés des fesses, il n'allait pas les respecter au summum du possible. Un peu, mais pas trop. Take n'était pas là pour faire des manières et impressionner Tears. Il n'en était pas question. Il avait déjà attrapé son cœur après tout, que pouvait-il attraper d'autres ?
    Et il scrutait quand même l'endroit un minimum. Il n'aimait pas la décoration et la disposition des tables. Il trouvait ça trop banal, pas assez glamour ni luxueux au maximum. Ce restaurant pouvait avoir autant d'étoiles qu'il voulait, ça ne lui servait à rien si l'intérieur n'était pas beau. Enfin tant que cela plaisait aux clients riches et quotidiens, ils s'en fichaient royalement, hein. Tant que les sous affluaient, ils n'en avaient rien à faire après tout. Mais il protestait mentalement. Un restaurant français méritait du raffinement. Hors, il trouvait qu'il n'en avait pas. Peut-être les tableaux aux murs. Quoique...
    Bref, pendant un moment, il y eut un blanc monumental où Tears comme Take étudiaient la carte des plats. Le brun s'acharnait sur elle seulement parce qu'il ne savait pas quoi dire pour entamer la conversation. Après tout, ils avaient un peu parlé de tout ces temps-ci. Alors de temps à autres, il raclait patiemment sa gorge. Il priait pour que le serveur arrive, Tears parle ou pour qu'il trouve un sujet intelligent de conversation.

    « … Et… sinon… hm… t'as... t'as passé une bonne journée ? »

    Et une fois sa prière exaucée, il remerciait intérieurement le ciel, relevant sa tête de la carte avec un léger sourire. Il expliquait qu'il n'était pas sorti aujourd'hui, avait rangé et nettoyé sa baraque, qu'il avait hésité entre plusieurs fringues pour s'habiller ce soir et que finalement, il ressemblait à un de ces adolescent en manque de cerveau ou même aux orphelins. Il expliquait qu'hier à midi, il n'avait pas réussit à finir ce qu'il avait cuisiné parce qu'il en avait trop fait et que le soir, il avait envie d'autre chose, disant au passage qu'il avait gâché de la nourriture sans faire attention. Donc il monologua un petit moment, son sourire persistant sur ses lèvres, lui faisant même mal aux zygomatiques mais... il s'en fichait éperdument. Il ne pouvait pas vivre sans sourire. Et le serveur le coupa en arrivant alors qu'il allait demander à Tears de manger avec lui le lendemain à midi, dans l'orphelinat ou même un fast-food bidon. Il venait de tout gâcher en demandant ce qu'ils allaient prendre alors il le regardait de travers. Et il lui semblait que c'était bien ridicule puisqu'il ne faisait que son boulot, après tout. Il laissa retomber la carte lorsqu'il les apostropha, laissant Tears parler en premier dans un élan de galanterie.

    « … Heu je vais... .je vais prendre des "qu… quouisse dé…. Greunouilleu" ? »

    Lui, c'était certain qu'il avait compris. Le serveur aussi puisqu'il gribouillait. Mais Take ne se serait jamais attendu à l'entendre prononcer rien que le mot « grenouille » à l'anglaise. Alors il le regardait avec étonnement. Il avait déjà mangé, n'avait pas réellement aimé. Mais c'était tendre et fondait en bouche. Du moins, comme on l'avait cuisiné pour lui. Surtout son père. Il avait pas mal cuisiné ce plat le jour. Mais bon, bien ou pas bien cuisiné, il n'aimait pas et n'aimerait jamais ce plat. C'était comme les escargots. Ces pauvres escargots et ces pauvres grenouilles... il avait toujours eu un minimum de peine.
    Le vendeur capta son attention en se penchant vers lui.

    « Monsieur ?
    Ah... euuuuuh... des... euh... du... coq au vin ? »

    Comme s'il avait essayé d'imiter Tears, avec ses hésitations.
    Et le nom du plat prononcé dans son français natal, d'une classe divine, d'une légèreté exemplaire. Chaque lettres prononcées comme il le fallait. Si Tears ne fondait pas c'est qu'il avait un soucis mental. Parce que dès que Take parlait français, c'était vraiment à tomber par terre. Tout comme il parlait l'anglais avec son accent de french mais... c'était plus excitant pour un british de l'entendre parler français. Sa langue dansant dans sa bouche de l'utiliser. Il en avait un peu la nostalgie. Ça faisait si longtemps qu'il n'utilisait le français que pour lui-même.
    Et le serveur s'éclipsa, laissant les deux hommes ensemble, Take reluquant Tears. Il était beau, Tears. Il avait fait des efforts d'accoutrement. Il était sexy le blond. Et Take aimait les choses sexy. Néanmoins, il ne s'empêcha pas de faire une remarque sur le plat choisit.

    « Des cuisses de grenouilles, je n'aurais jamais cru que tu essaierais ce plat. C'est assez spécial, je trouve. »

    Han ce français si bien maîtrisé ! Take, merci d'être né en France. T'es si bon... Enfin bref. Take n'avait jamais mangé de coq au vin. Bon, ce n'était pas difficile de savoir que... c'était du coq... au vin. Une logique imparable que même Dieu aurait su ! Mais après tout, on s'en fiche. Il se demandait bien quel goût ça pouvait avoir. Après, s'il aimait ou pas, tant pis il laisserait son assiette.

    « Et toi, ta journée ? »

    Mieux vaux tard que jamais, comme on dit.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyJeu 16 Juin - 9:35

Tears aimait bien la décoration. En fait Tears n’était pas du genre à chipoter sur quoique ce soit. Disons plutôt qu’il acceptait toutes les réalités comme elles venaient. Pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait de réalités. Bien sur, il y en avait qu’il jugeait injustes et pour lesquelles il s’outrait. Comme la disparition des grands pingouins. Il avait lu les témoignages des types qui avaient tué les deux derniers grands pingouins au monde. Pour la fourrure. Et ils avaient écrasé l’œuf. Maintenant, la race des grands pingouins était disparue. C’était une réalité qu’il ne lui plaisait pas. Ca montrait que l’humain était con et avare, et ça ne lui plaisait pas. Parce qu’il n’était pas que ça. Mais concernant la décoration du restaurant, c’était juste… comme ça. S’il voulait une autre décoration, il aurait juste à aller dans un autre restaurant. Il trouvait que c’était pareil pour les couples. Si tu veux changer ton partenaire pour qu’il corresponde un peu plus à ton gout, bah t’as qu’à changer de personne. Sort pas avec une brune pour lui dire de se teindre en blonde. Prend une blonde. La réalité n’était pas aussi tranchée, il y avait toujours des "plus" qui augmentait un peu le charme et qui ne faisait pas de mal. Mais c’était à peu près l’idée qui occupait la tête de Tears.
Take et Tears n’avaient rien en commun, à part la première lettre de leur pseudo et leur métier. Plus encore que leur physique ou leurs grands traits de caractère, ils ne pensaient pas pareil, n’aimaient pas les mêmes choses. C’était une relation d’une semaine. C’était bancal, c’était encore vide, c’était encore rien. Et ils n’en savaient rien. Tears n’avait pas l’habitude de contrarier les goûts des autres, Take avait l’habitude de se plier pour la personne avec qui il était. Ils étaient à des années lumières l’un de l’autre, Take et Tears. Et pourtant ils dinaient face à face.
Take racontait sa journée. Tears acquiesçait. Il sourit quand le brun fit une remarque sur l’allure adolescente de sa tenue. Parfois il perdait le fil, sans faire exprès, et le reprenait l’instant d’après. Et alors qu’il se demandait où il voulait en venir avec son histoire de gâchis de nourriture, le serveur intervint.
Il commanda son plat et était soulagé, au final, de voir qu’ils avaient compris sa commande.

- Ah... euuuuuh... des... euh... du... coq au vin ?

Ahwai. D’accord. C’était pas le même niveau.
Il disait ça avec une telle fluidité que Tears en était vraiment épaté. Il le regardait presque comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. A cause de cette impression qu’on avait quand quelqu’un était parfaitement bilingue, cette impression qu’il changeait de voix et presque d’identité. Une langue, c’était quand même un pays. Un pays, une culture. Pas les mêmes manières, pas les mêmes mentalités. Et s’il suffisait à quelqu’un de parler à la perfection deux langues pour qu’il se divise. Bon, Take avait quand même un petit accent français dans son anglais, ce qui était plus que craquant, mais le voir parler français était vraiment surprenant. Et très séduisant. Le genre de langue où on pouvait te murmurer serpillère, cassoulet et je mange de la choucroute à l’oreille, tu te retrouvais avec une superbe érection.

- Des cuisses de grenouilles, je n'aurais jamais cru que tu essaierais ce plat. C'est assez spécial, je trouve.

Ah tiens, en parlant d’érection.
S’il n’était pas aussi angoissé par l’ambiance chicos du restaurant, il en aurait surement eu une. Cuisses de grenouilles. Sérieusement. Ce que ça pouvait sonner érotique quand on ne l'assimilait pas mentalement à des jambes de batraciens grillées. Soit dit en passant, ça contenait quand même le mot "cuisse".
Les mots étrangers, certaines personnes avaient des réflexes un peu idiots en les entendant. Par exemple, quand vous parlez votre langue dans un autre pays, il y aura toujours une andouille pour répéter et voir s’il peut lui aussi dire ce que vous venez de prononcer avec tant de classe. Tears était cette andouille-là, la tête légèrement penché sur le côté, fasciné par les noms des plats.

-… Q… quouisse de grénouilles. C’est ça…. ? Et toi… tu as pris du coque o’vain

- Et toi, ta journée ?

- Heu… je… j’ai surveillé quelques heures de colles… puis… je suis allée à la vidéothèque… pour emprunter tu sais, des DVD. Il y avait… hm "Why Worry?" était enfin disponible… il avait été emprunté… tu sais, c’est le même acteur que dans le film qu’on a vu y a deux jours… mais je savais pas si je devais le prendre… vu que celui qu’on a regardé… enfin c’était bien mais comme t’avais pas l’air de… vraiment le regarder. D’habitude…tout le monde sursaute… à la scène où il reste suspendu à l’horloge. Alors… enfin j’ai pris… des films plus récents… en couleur, je me suis dis… ce week-end, on pourrait en regarder.

Il ne savait pas vraiment où mettre les mains. Tout le monde autour les mettait sur la table. Alors il fit de même et ne put s’empêcher de tripoter la serviette en tissu brodé qui était devant lui.

- … J’ai promené Flokjes dans le parc… et voilà…

Son lapin blanc, il le promenait une fois par semaine. Pour qu’il prenne l’air un peu et puisse gambader joyeusement en lieu de longer les murs de sa chambre. Il fallait toujours bien le surveiller, la cécité de sa bestiole pouvait le faire aller n’importe où. En gros, rien de bien passionnant aujourd’hui. A part ce soir, s’il avait de la chance. Pour conclure le résumé de sa journée, il haussa légèrement les épaules, du genre "Bon en gros j’ai pas fait grand-chose quoi" et tenta de se détendre un peu. Du coup il relaxa légèrement ses jambes, et buta contre un des pieds de Take. Paralysie immédiate, les mains crispées sur la serviette, rougissant un peu. Du genre "Alerte, alerte, nous venons d’entrer en contact avec un objet non identifié". Repérage de sécurité. Et quand il s’aperçut que la nappe était si longue qu’on n’y voyait rien, il se calma un peu. Il ne retirant pas son pied pour autant, même si ça le gênait. Parce que d’après ses prévisions, ils coucheraient ce soir. S’embarrasser pour un pied était donc légèrement prématuré.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyJeu 16 Juin - 22:04

    Il avait rit lorsque Tears avait essayé d'imiter son français parfait. On arrivait très bien à le comprendre, à savoir ce qu'il disait. Il venait de redire les plats. Mais c'était assez bancale, bizarre. En même temps, il n'était pas français, il venait des Pays Bas. Tiens, d'ailleurs, il faudrait qu'il demande un jour à monsieur de parler hollandais. Il ne connaissait pas la langue, ça serait assez marrant de l'entendre sans rien comprendre tout en jouissant intérieurement. Mais pour revenir au français, Tears avait l'air étonné que Take parle aussi bien le français. Mais c'était seulement parce qu'il ne lui avait jamais parlé français. Mais au fond, ce n'était certainement pas de l'étonnement. Il n'arrivait pas à déceler son émotion et il doutait que ce soit de l'admiration. Et de toutes manières, il ne méritait pas une once d'admiration. Ce serait comique de vouloir admirer un type pareil. Quoique c'était son copain, il en avait totalement le droit, après tout. Il n'allait pas le blâmer, pauvre petit Tears innocent, il allait juste le violer jusqu'à ce que mort s'en suive et se suicider après pour le rejoindre. C'est glauque, mais c'est une forme d'amour comme une autre. Et, pour une fois, il écoutait d'une oreille attentive sa journée. Sans se permettre de le couper dans son élan parce que sinon, il allait oublier des choses :

    « Heu… je… j’ai surveillé quelques heures de colles… puis… je suis allée à la vidéothèque… pour emprunter tu sais, des DVD. Il y avait… hm "Why Worry?" était enfin disponible… il avait été emprunté… tu sais, c’est le même acteur que dans le film qu’on a vu y a deux jours… mais je savais pas si je devais le prendre… vu que celui qu’on a regardé… enfin c’était bien mais comme t’avais pas l’air de… vraiment le regarder. D’habitude…tout le monde sursaute… à la scène où il reste suspendu à l’horloge. Alors… enfin j’ai pris… des films plus récents… en couleur, je me suis dis… ce week-end, on pourrait en regarder. … J’ai promené Flokjes dans le parc… et voilà… »

    … en parlant du film, il avait drôlement l'impression d'être percé à jour. Il s'était donc rendu compte que le film ne l'avait pas intéressé du tout et ne regardait réellement pas... il n'aurait jamais cru que ça puisse être possible. Alors il se tut, pinçant les lèvres dans un excès de panique incontrôlée, il préférait rien dire sur cela. Mais au fond de lui il était soulagé qu'il prenne cette fois un film en couleurs. Et ils avaient déjà des projets pour ce week-end, c'était bien. Vraiment bien. Comme ça il n'avait pas besoin de se décarcasser à trouver quelque chose de potable à faire. Tears aidait beaucoup dans le couple de ce coté là. Toujours à trouver des choses à faire. Après pour la conversation c'était souvent Take qui prenait le relais. Lui, il trouvait des sujets de conversation. Et il venait de le faire parler – peut-être pas d'une traite – de sa journée. Un petit monologue comme il l'avait fait précédemment et il aimait bien, finalement, l'écouter parler. Même s'il oubliait un peu son lapin qu'il avait promené. Depuis quand un lapin, ça se promène au juste ?

    « Ils ont pas été trop méchants en heures de colles ? Souvent, ils sont agité. La première fois que j'ai surveillé, j'ai dû crier. Très fort. »

    Oh sa première surveillance de colle ! Il s'en souviendrait toujours. C'est bien grâce à elle qu'il se fait respecter maintenant. Take avait littéralement hurlé tant il y avait trop de bruit. Depuis, on le redoute n heures de colles, dans les couloirs. Sauf peut-être pour certains mais on ne lui cherche jamais des noises, à Take. Parce qu'un Take, ça grogne, ça mord, ça tue. On n'embête pas un Take. Avec ou sans raisons valables. Ça ne valait que des ennuis.
    Le brun se retint de bailler, sentit un pieds touchant le sien. Là, il se retenait plus de rire que de lâcher le fait qu'il était fatigué en public et devant Tears. Il lui faisait du pied, c'était touchant. Ses yeux s'étaient descendu comme s'ils désiraient voir au travers de la table, ne remarquant pas que Tears était assez gêné de cela. Alors, par instinct, il frotta son pied au sien comme si de rien n'était, relevant finalement les yeux vers le blond, avec son menton dans la main et des yeux brillants d'amour. La promesse du premier rendez-vous lui sortit littéralement de la tête, oubliait que plus tard, ils allaient sûrement finir dans un lit. C'était d'ailleurs tant mieux car sinon il allait y penser toute la soirée et désirer comme un chien en rut qu'elle se termine. Il n'était vraiment pas là pour accéder au cul, en fait. Ou pas consciemment du moins.

    « Au fait, j'ai l'impression que tu as fais des progrès. Tu parles un peu mieux. Je me trompe ? »

    Il souriait de toutes ses dents, visiblement fier. C'est vrai que Tears butait un peu moins sur les mots. Après ce n'était peut-être qu'une impression. Take espérait quand même le contraire.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyVen 17 Juin - 16:06

Ce qui est bien quand on a de l'argent c'est que les femmes vous aiment bien. Pour sa part Die avait un revenu très correct. Et oui, travailler à la Wammy's House c'était être garant d'avoir une assurance vie jusqu'à la trentième génération à venir. Après tout c'était le plus grand détective du monde qui finançait cet institut ultra secret. Et on ne pouvait pas dire que L était un pauvre type. Enfin, en le regardant sûrement qu'on douterait de voir de l'argent dans son porte monnaie mais ceci est une autre histoire, et pour sa part Die n'avait ni la prétention ni l'envie de voir à quoi ressemblait à L. Il préférait largement un rendez vous galant avec une jolie femme qu'une discussion philosophique sur le pourquoi du comment de je ne sais quelle théorie scientifique sur les batraciens misanthropes. Oui, Die avait de l'argent. Il aurait pu en gagner bien plus en acceptant des postes bien plus haut placés, comme l'élogieux titre d'acteur, de star même. Oh, il avait été bien parti pour en devenir une mon cher gary tsu. Mais comment dire... ce n'était pas la vie dont il rêvait. Il serait devenu fou avec les paparazzis qui l'auraient photographié toute la journée. Mais finalement la renommée ce n'était pas ce qui le dérangeait. Die était ce genre de mec, ce genre de mec qui désire être au dessus des autres, qui désire la supériorité. Il prenait généralement les autres pour des idiots et les regardait d'un air dédaigneux. Mais il acceptait parfaitement le fait qu'il y ai des gens plus intelligents que lui, à Wammy's House, quel excellent exercice cela faisait. Et après tout, ce n'était pas parce que ces petits merdeux étaient plus intelligents qu'ils lui étaient supérieurs. Et c'est tellement plus jouissif d'arriver à casser quelqu'un d'intelligent que quelqu'un de bête comme ses pieds. Et qu'ils ne lui étaient pas supérieurs Daniel faisait tout pour se le prouver. Mais la principale raison au fait qu'il n'ai pas cherché à devenir un acteur c'était pour Honey. Sa petite Honey qui ne méritait pas d'une vie pareille. Elle ne méritait de le suivre partout où il irait, il fallait qu'elle ai une éducation, une vraie, et surtout qu'elle s'éloigne de lui. Et Wammy's House était parfaite pour ça. Enfin cela est un autre sujet sur lequel nous ne nous attarderons pas ici.

Bref, il n'empêche que Daniel avait tout le fric qu'il voulait. Mais attention, c'était pas le genre de mec qui a son post bien haut placé et qui fout rien, non. Il avait le mérite de travailler beaucoup. En fait même énormément. En fait il n'avait presque plus de temps pour lui. Et le temps qu'il lui restait il le passait dans les magasins à s'acheter de nouvelles fringues ou bien à séduire de nouvelles conquêtes. Il aspirait à la richesse Die, et il était prêt à tout pour y arriver. En fait il était prêt à tout pour arriver à ses fins tout court, qu'elles soient d'ordre relationnel ou financier. Ou autre. Ce genre de trucs. Et quand Danny voulait quelque chose il pouvait également être très dangereux. En fait il détestait vraiment qu'on puisse le doubler, qu'on puisse se servir de lui. En fait il tremblait de peur rien qu'à cette idée. Alors pour compenser et bien le petit Die il se servait des autres avant que les autres ne se servent de lui. Ce n'était pas si mal, ni si con quand on y pensait. N'empêche que c'était malsain et que ça relevait plus de la paranoïa qu'autre chose. Vous voulez savoir de quoi il était capable ? Il était du genre à trahir les secrets de ses meilleurs amis si la fin le justifiait, il était capable de vous poignarder dans le dos et de cacher ensuite les preuves, il était capable de se mettre le monde entier à dos en fait. Mais lui il s'en fichait. Il y aurait toujours quelqu'un pour l'aimer. Et c'est tout ce qui importait. A quoi bon être aimé de tout le monde ? Les amis c'est chiant, plus t'as d'amis plus tu dois entretenir des relations. Et plus tu dois acheter de cadeaux pour leur anniversaire. Et Die il préférait s'acheter des chemises Hugo Boss plutôt que d'offrir ne serait ce qu'une barre chocolatée à un pote. Oh, oui, il était si égoïste Die. Il était si égocentrique. Il ne pensait qu'à lui, matin, midi, soir, nuit. A deux ans il faisait exprès de hurler même quand il était comblé, juste pour qu'on s'occupe de lui, qu'on ne le lâche jamais du regard. A six ans il piquait les peluches des autres pour les offrir aux filles. A 14 ans il avait deux copines à la fois. A 18 ans il avait fait ré-sombrer dans l'alcool le premier de sa classe juste pour être à son tour premier. A 20 ans il foutait en l'air la vie de son prof de théâtre qu'il détestait en l'accusant d'attouchement sexuels. A 25 ans il profitait du fait qu'un surveillant était fragile pour décharger sa haine sur lui. Oui. Die était un petit connard, et ce, depuis toujours, et sûrement que quand il serait vieux il cacherait le dentier de sa femme juste pour la faire chier.

Hahah. Sa femme ? Encore faudrait-il qu'il songe à s'en trouver une. En fait il n'y pensait pas vraiment, pour l'instant il préférait s'amuser, et merde, il était trop jeune pour se marier, et de toute façon il ne trouvait sûrement pas les femmes assez intelligentes pour se marier avec l'une d'entre elles. Ces créatures sans cerveau. A part quelques spécimens magnifiques évidemment mais ce soir tout allait lui prouver qu'il ne devrait pas trop avoir foi en l'érudition féminine. Elle s'appelait Juliette et elle n'était pas vraiment très intelligente, surtout froide en fait. Mais c'était ça qui était délicieux, faire fondre la glace. Mais il y avait une autre raison pour laquelle Die tenterait de la mettre dans son lit ce soir : Son frère faisait du théâtre, il était comédien, et pouvait très facilement avoir des places gratuites aux grands opéras. Et ça Die ne pouvait se permettre de le refuser. Oh ce n'était pas seulement pour ça qu'il invitait la jeune femme à diner ce soir là. C'était juste qu'elle était diablement jolie. Bonne à tuer. Et qu'importe qu'elle soit conne tant qu'elle est bonne disait un vieux dicton Danielien. Juliette s'était bien éprise de lui, après tout, qui ne pouvait pas s'éprendre de Daniel Mikkelsen, le grand. Il avait tout pour plaire, peut être pas une beauté fatale mais du charme. Ouais. Et une manière de séduire assez efficace. Alors sa Juliette il la ménageait, et là il l'emmenait dans un chic restaurant français. Oh, il allait le lui payer bien sûr. En fait quand ton copain te paye le restaurant c'est un peu comme si tu étais une pute. Ouais, une petite pute. Tu te fais payer le restaurant et tu remercies en taillant une petite pipe ou en acceptant d'ouvrir les jambes à l'hôtel. De toute façon Die était tellement sûr de lui qu'il avait déjà réservé une chambre ce soir pour Juliette et son roméo de service. Il n'aimait pas tellement ramener ses conquêtes à Wammy's House en fait, déjà parce qu'il savait que ça faisait souffrir Honey, de deux parce que les orphelins colportaient des ragots sur lui – pas qu'il n'aime pas ça, oh non, il kiffait qu'on parle de lui, mais trop c'est trop – de trois parce que Moriarty l'engueulait à chaque fois, et de quatre parce qu'il n'avait pas vraiment le droit. Daniel pensait bientôt partir de Wammy's House et s'acheter un petit appart près de l'orphelinat. Mais encore une fois la raison pour laquelle il ne le faisait pas, c'était toujours et encore à cause de Jill. Il ne la verrait plus s'il se barrait, et ça il ne le supportait pas. Jill. Juliette. Ça commençait pareil, et puis elle était blonde la Juliette et ressemblait tellement à l'adolescente. Ça le rassurait Daniel, il se disait qu'il baisait avec Jill. Ça le comblait. Et la Juliette partira quand elle entendra son amant gémir dans son oreille le nom de Jill. Ou alors elle sera trop ivre de plaisir pour même l'entendre.

Die se regardait dans la glace. Il enfila une chemise, une cravate et une veste noire. Avec un slim noir. Des bretelles aussi. Comme s'il sortait du siècle dernier. Il se trouvait bien Die, il s'aimait bien. Il passe une main dans ses cheveux pour se recoiffer. Pas besoin de faire le difficile, ce n'était qu'un banal rendez vous pour le sexe comme il en avait deux fois par semaine. Le brun souriait à son reflet, il était bien ouaip. Il attrapa sa carte bancaire, de la monnaie, son iphone dernière génération, se demandant vaguement s'il devait envoyer un sms à Honey ou pas. Mais il se retint et sortit de l'immense bâtisse, croisant les murmures étonnés des orphelins. « ah Die sort » « ah, Die va encore baiser » « Die le pervers » Die. Die. Die. Pourquoi croyez vous qu'il s'appelait comme ça. Parce que plus besoin de lui dire qu'ils avaient envie qu'il crève cet enfoiré, rien que son nom le disait pour lui. Ça faisait en anglais : « Die ? Die. » C'était drôle haha. Mais en fait ce n'était pas la seule raison. Suite au prochain épisode. En attendant Die sauta dans sa luxueuse LFA et sortit dans le noir complet. Il parcouru la ville jusqu'à la résidence de miss Juliette. Quand celle ci le vit arriver elle le regarda froidement. Il sortit de la voiture, prit sa main et la conduisit à sa place. Il lui énonça quelques formules tirées de pièces de théâtres qu'il connaissait par cœur à force de les lire. Elle souriait. Elle riait un peu. Bien, femme qui rit à moitié dans ton lit comme l'avait dit... un grand homme selon Daniel.

    Alors, j'ai entendu parler d'un restaurant français plutôt sympathique à deux pas d'ici, et je sais que tu adooores la cuisine française. J'y suis jamais allé... c'est l'occasion... de … visiter, découvrir.


Disait il en lançant un regard insistant sur les cuisses nues de la froide Juliette. Elle était pulpeuse, avait des formes magnifiques, bref, une vraie beauté. Mais Daniel s'il se marierai un jour il ne choisirait pas une femme belle. Il choisirait une moche, pour qu'elle ne le trompe avec personne, parce qu'il se sentirait con, mais par contre lui il irait la tromper, et avec des canons s'il vous plait. Mais pour l'instant il était encore au stade primaire des adolescents qui veulent une bonne nana pour coucher. Sauf que lui ce n'était pas juste pour le sexe, il se servait d'elle, comme d'avec tout le monde. Il était connard Die. D'ailleurs, la glaciale juliette connaissait le vrai nom de Die. En fait Die n'aimait pas vraiment l'anonymat, il ne voulait pas devenir célèbre par son nom de code, ça serait trop con. Il voulait qu'on sache qui était Daniel Mikkelsen, il voulait que le monde sache son nom. C'est pour ça qu'il ne pourrait pas rester à Wammy's House très longtemps. Il en avait marre de n'être que Die. Ce pseudonyme tranchant. IL voulait redevenir Daniel. C'est pour ça qu'il appréciait bien plus la compagnie des gens à l'extérieur. A eux il se présentait sous son véritable nom, il se sentait revivre.. en fait Moriarty était la vieille sorcière Yubaba qui volait aux orphelins leurs noms, lui il était la douce Chihiro perdant son nom. Ouais. C'était ça.

Die descendait de la voiture et ouvrit la portière à la blonde qui mit deux pieds d'un coup dehors (ne jamais mettre qu'un seul pied quand tu sors d'une voiture, c'est pas classe il paraît), et attrapant la main de son roméo. Celui ci lui souriait.

    Allez ma douce, rentrons nous mettre au chaud.


Disait il en la serrant contre lui et l'emmenant vers le petit restaurant. Il était protecteur Die, il était agréable, il était serviable et gentleman, et tout ça n'était pas forcément qu'une façade, c'était ainsi qu'il était, il aimait savoir qu'il pouvait aider les autres même si ça le gênait. Enfin bref. Les talons claquaient sur le sol froid quand ils entrèrent enfin dans le restaurant. Le serveur semblait coincé du cul, ça lui rappelait quelqu'un, mais qui. Enfin bref, ils demandèrent une table, d'autres personnes attendaient déjà, ce restaurant devait être quoté, pourtant Die n'aimait pas la déco, il la trouvait à chier même en fait. A noter que Daniel avait des goûts très luxueux. Celui là ne l'était pas assez pour lui. Pourtant il voyait que Juliette regardait le restaurant d'un oeil intéressé, ce qui était déjà assez bien pour une femme comme elle. Pour deux ? Demanda le serveur. Et il annonça par la suite qu'ils avaient une table de libre, qu'ils avaient de la chance de n'être que deux.. Pourtant c'était con, le nombre de couple qui devait affluer par ici. Enfin bon. Ils suivirent donc le serveur qui leur désigna une table. Juliette avançait, puis juste au moment de s'asseoir elle se retourna, constatant que Daniel était encore derrière. Elle repartit donc dans la direction de son roméo, qui semblait figé sur place. Il regardait Take et Tears.

Take et Tears.

Juste à côté de leur table. A ce moment là le temps sembla se stopper, comme dans les films wha, quand t'as toute la réflexion du perso qui prend cinq minutes, et quinze à écrire, et qui se passe réellement en trente dixième de seconde. Die les observait. Il les observait et il se disait des tas de choses dans sa tête. Il revoyait le moment où Tears lui avait dit qu'il s'était mit avec Take, il le revoyait comme s'il était en train de revivre la scène. Il lui avait dit gentiment qu'il s'était trouvé un copain, ouais, Die à la masse s'était enfin rendu compte que Tears était gay. Gay. Totalement gay. Mais lui il ne l'était pas, alors pourquoi ça lui avait fait mal qu'il lui dise qu'il sortait avec Take. Take, en plus il faisait pas trop gay ce mec, enfin un peu quoi, mais normal pour tous les mecs qui veulent être un peu à la mode, qui veulent mettre des t shirts un peut trop décolletés et des slims un peu trop serrés. Il s'était dit qu'il s'en fichait. Qu'il devait s'en foutre. Qu'il n'était pas avec Tears, qu'il n'était pas amoureux de Tears, que seulement il avait peut être eu envie de coucher avec mais peut être que c'était tout. D'ailleurs ça l'énervait, il ne voulait pas être gay, et il était certain qu'il ne l'était toujours pas... c'était juste que... le blond était spécial. Pas qu'il soit comme une nana ou quoi non... mais … il était juste Tears. Et ça l'énervait. Et le pire c'est que Take il était plus viril que Tears, alors sûrement que ça serait lui qui serait actif. Et Tears passif. Et rien que l'idée le rendait fou. Tears en train … de se faire dominer. Consentant. Ça l'énervait, ça l'énervait, et il ne savait pas pourquoi. Et là il bouillonnait de jalousie Daniel. En les voyant, tous les deux, assis à cette table en train de commander joyeusement des cuisses de grenouille à la française. Lui aussi il pouvait le dire, en danois. Mais le Danois c'était moins classe que le Français. Die : 0, Take : 1. Et ils avaient l'air heureux, c'était ça le pire par dessus tout. Tears pouvait être heureux avec Take, et ça Die ne pouvait pas l'accepter. Il ne pouvait pas accepter de s'être fait doublé. Fallait répondre plus vite Die. Alors pendant ces trente dixièmes de secondes Die se le disait. Que là, leur soirée allait être fichue.? Dommage pour eux, il était là, et il ne comptait pas se faire baiser.

I used to be nice, soft and tender
but if I keep going crazy like this
you’ll change me into something bad
Do you love him ? Do you love him ? Do you love me ? Do you love me ?

Die souriait. Et il se tourna vers Juliette, la main sur son bras, le caressant de bout des doigts.

    Tout va bien, allons y.


Ils avançaient, bras dessus, bras dessous, vers le coin où étaient assis Tears et Take. Et Take il ne le voyait pas vraiment mais cette silhouette, ça ne pouvait être que lui. Et puis Tears n'était pas du genre à sympathiser avec des inconnus. Alors l'air de rien Die fit mine d'être surpris et s'avança près d'eux, enfin, près de sa table, qui forcément était celle qui était juste à côté de la leur. Ils allaient devoir passer la soirée ensemble, que le destin était cocasse. Mais Die ne croyait pas au destin.

    Tears. Take.


Disait-il en penchant la tête, un rictus étrange toujours accroché aux lèvres.

    Comme c'est drôle de vous trouver là. Et que vois-je, ma table est à côté de la votre, j'espère que ça ne vous dérangera pas. Enfin si, je sais bien que ça va vous déranger, mais vous nous dérangerez autant moi et Juliette.


Il montra la blonde de la main.

    Juliette, mon amie, Juliette deux de mes … camarades à l'école. Tu sais, où j'enseigne le théâtre.

    Eux ce sont des surveillants. 


Take : 1, Die : 1.



    Mais je ne pense pas avoir besoin de votre autorisation pour m'asseoir, viens Juliette.


Disait-il tout en s'asseyant, et prenant le menu quand le serveur arriva.


    ▬ Ah vous êtes ensembles ? Vous voulez qu'on mette les tables ensemble messieurs dames ? 


Forcément c'était difficile à croire qu'il s'agissait là de deux rendez vous amoureux. Après tout, pour Die, Tears et Take allaient si mal ensemble que c'en serait presque trop facile de les séparer.

Espérait-il secrètement.


i will do anything and even more



HJ - Pardon c'est long lolz... genre vous l'aviez pas remarqué, bref, et puis je dis des trucs pas sympas quand je suis avec Die, pardon.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptySam 18 Juin - 9:36

- Ils ont pas été trop méchants en heures de colles ? Souvent, ils sont agités. La première fois que j'ai surveillé, j'ai dû crier. Très fort.

A chaque fois qu’il s’inquiétait pour lui, il ne savait pas s’il devait se sentir touché ou vexé. Entre l’idée de protection et celui d’un manque évident de confiance, il ne savait pas comment interprété. Il ne pouvait cependant pas blâmer Take de ne pas avoir confiance en ses capacités de surveillant. Puise qu’il était évident et connu de tous qu’elles étaient nulles. Mais quand même, il persistait à penser qu’il y avait d’autres manières de le présenter. Même si ça partait d’une bonne intention. "Ils n’ont pas été trop méchants avec toi à l’école ?", c’était ce que disait un papa à son gamin qui rentrait de son premier jour en maternelle. Même un collégien, on ne lui demandait plus ça.
Il enviait Take, qui pouvait crier. Il l’admirait. Il savait que Take avait beaucoup plus de qualités que lui, qu’il les mettait en avant pour le séduire, qu’il en était fier. Et il avait raison. En soi c’était aussi séduisant que rabaissant, l’effet "Woah j’ai un copain trop cool" pouvait tourner très facilement en "… Ahok moi je vaux rien en fait…". Mais il savait que ça partait d’une bonne intention. Tout ce que faisait Take parfait toujours d’une bonne intention. C’est pour ça qu’il aimait être avec lui. Pourtant il était à la fois admiratif, jaloux et rempli d’un complexe d’infériorité qui le bouffait.

-… Non ça allait… c’était ceux que les professeurs collaient pour absence ou notes trop mauvaises, c’était pas… c’était pas les perturbateurs…

Il y avait deux sortes d’heure de colle. Celle des glandus et celles des gros chieurs. Ceux qui sont trop mous et ceux qui sont trop énergiques. Là il avait eu de la chance, il s’était retrouvé avec une majorité de glandus. Du genre de Matt. Ou Dew. Dew qui dormait au lieu de faire les devoirs de rattrapages que lui avaient donnés les professeurs, du coup ses heures de colles doublaient sans cesse. Comme à chaque heure de glandus, ça papotait quand même pas mal. Et Tears était si fatigué de faire des remarques, et les orphelins étaient si fatigués qu’il en fasse, qu’ils l’ont intégré dans la conversation. Et l’heure de colle avait terminé en débat sur la fidélité. L’éternel truc de, "Est-ce que embrasser c’est tromper". Les orphelins étaient à fond dessus. Normal, vu les mœurs dégradées qui régnaient dans la Wammy’s House. Même Dew s’était réveillé pour lancer des petites réflexions. Lui, il avait dit qu’il se sentirait plus trompé si la personne avec qui il était en aimait un autre, tout en restant avec lui, que s’il couchait avec quelqu’un d’autre sans jamais cesser de n’aimer que lui. Dès qu’il eut fini son raisonnement, on le siffla joyeusement et on lui tapa sur l’épaule en lui disant que, oh mon dieu, c’était atroce tellement il était fleur bleue. Ainsi Tears n’avait pas vraiment à être fier de lui. Il sentait qu’il avait encore foiré. Un peu bon à rien, Tears. Take frottait un peu son pied contre le sien, et il ne s’en sentait que s’avantage mal à l’aise.

- Au fait, j'ai l'impression que tu as fais des progrès. Tu parles un peu mieux. Je me trompe ?

Par contre, là. A cet instant précis. Take ne savait pas à quel point il lui faisait plaisir. Il ne vit pas le cœur de Tears faire un léger sursaut dans sa poitrine. Il vit peut être le léger éclat dans ses yeux. Le blond se redressa légèrement, irradiant son emballement. Petit débordement de joie. Mais rien de tous ces signes de bonheur ne montraient combien il était touché qu’il ait remarqué ses efforts.

- Ah… tu trouves ? Je… j’essaie. Ca me fait plai-
- Tears. Take.

Et son petit cœur qui s’était si vite emballé venait de s’arrêter d’un coup. Il retira aussitôt son pied près de celui de Take, comme s’il venait d’être pris en flagrant délit à un quelconque crime. Et sa gorge se serra alors qu’il n’osait pas encore regarder de qui il s’agissait, bien que reconnaissant la voix.

- Comme c'est drôle de vous trouver là. Et que vois-je, ma table est à côté de la votre, j'espère que ça ne vous dérangera pas. Enfin si, je sais bien que ça va vous déranger, mais vous nous dérangerez autant moi et Juliette.

Il leva alors les yeux, hésitant. Die, chemise cravate. Vraiment classe. Et une nana sortie tout droit d’une pub pour shampoing. Il ne pouvait pas dire ce qu’il le grisa le plus. Voir Die dans le même restaurant que lui. Voir Die dans le même restaurant que lui, accompagné d’une jolie demoiselle. Le tout alors qu’il était lui-même avec son copain. Là il se disait que c’était vraiment le pire. Là, tous les petits neurones de son cerveau étaient d’accord pour dire que c’était une situation de merde. C’était comme cette sensation qu’on avait quand on se retrouvait nez à nez avec un ex. Alors que ce n’était même pas un ex. C’était ça, le plus étrange. C’était ni cette peur devant un ex avec qui ça s’était très mal fini, qui vous avait fait part de ses petites vengeances, ni cette honte devant un ex sympa qu’on trouvait encore beau. C’était un mix de tout ça. Et c’était très désagréable. C’était très désagréable parce que justement, ce n’était pas un ex. Il savait donc qu’il n’avait pas à se sentir aussi mal. Et il culpabilisait. Il se disait, c’est qu’un collège, calme toi. Il se disait, il était au courant pour Take, je le lui ai dit. Il se disait, l’ambiance devrait être joyeuse, alors pourquoi elle est merdique ?
Le voir avec une fille le dérangeait. Parce qu’il savait parfaitement ce qu’il allait en faire, de cette fille. Qu’il devinait un peu pourquoi il l’avait choisi. Et qu’il trouvait ça horriblement malsain. Et ça le dégoutait, autant que ça le troublait. Il ne savait jamais vraiment comment agir avec Die. Il était à la fois charmant et horrible. Et quand il était horrible, il n’arrivait pas à le détester parce qu’il savait qu’il pouvait être charmant. C’est là qu’il commençait à se dire qu’il n’aurait pas du choisir cette date, que si seulement il n’avait pas eu des heures de colles supplémentaires hier soir, ils auraient eu ce rendez-vous hier soir. Et il n’aurait pas eu à rencontrer Die.
Renfoncé dans la coquille duquel il avait commencé à sortir le temps d’une soirée, il montra à nouveau des signes d’angoisse. Yeux fuyants. Tripotage de serviette. Il hocha un peu la tête, clairement embarrassé. Ca ne devait cependant pas endommager sa courtoisie.

- B-… bonsoir…

Petit hochement de tête en direction de la blonde. Après tout, il n’avait pas à avoir si peur. Ils allaient dîner chacun de leur côté. Et avec une jeune femme à ses côtés, Die se montrerai surement galant. Il n’avait, de toute façon, aucune raison pour se montrer détestable.

- Juliette, mon amie, Juliette deux de mes … camarades à l'école. Tu sais, où j'enseigne le théâtre. Eux ce sont des surveillants.

Outch.
Tears jeta un regard à Take, suivi d’une petite grimace du genre "T’inquiète pas, il taquine… il est toujours comme ça". Die en rajouta une couche avec une histoire d’autorisation de s’asseoir. Et le blond ferma un petit moment les yeux pour tenter de rester détendu. Quand il les rouvrit, le serveur, sur une incompréhension, était en train de joyeusement coller les deux tables ensemble. Tears dut se décaler légèrement sur la banquette. Il se retrouvait à côté de Die. Et la proximité n'était pas ce qu'il y avait de mieux pour le calmer.

- A… Alors… vous aussi vous…

Petit moulinet de la main pour compléter la fin de sa phrase. C’était bien la peine de s’être fait complimenter sur ses progrès en communication quand il suffisait d’un coup de stress pour ne plus pouvoir aligner ses mots.

- … enfin je veux dire… c’est sympa… de… de manger entre… entre collègues…. Enfin à part… toi Die, tu es en… très belle compagnie…

Comme s’il allait admettre à une inconnue qu’il était en plein rendez-vous galant avec son petit ami. Bonjour, je me présente, je suis gay. Pour lui c’était quelque chose de personnel, c’était sa sexualité. Les autres n’avaient pas besoin de savoir. A quoi ça leur servirait ? Les hétéros n’écrivaient pas leurs pratiques sexuelles sur leur front et ne les hurlaient pas à qui va. Pourquoi les gays, en faisant savoir qu’ils étaient gays, devraient révéler à qui veut qu’ils adoraient la sodomie. Après quand un gay ne disait pas qu’il l’était, quand on l’apprendait, on lui faisait "Haan pourquoi tu m’as pas dit ?! C’pas la peine de te refouler tu sais, faut admettre ce que t’es." Rien à voir. C’était pas seulement quelque chose qu’il était, comme le fait d’être noir ou être pianiste, ça impliquait des choses qu’il faisait, des choses qu’il aimait, et ces choses étaient purement et simplement privés. Etre pianiste, ça insinuait qu’on aimait le piano, qu’on faisait des concerts. Etre gay, ça insinuait que t’aimais te faire prendre par derrière, que tu fasais des pipes. Bien sur c’était pas ce à quoi on pensait immédiatement devant un gay, mais l’aspect sexuellement de la chose, l’aspect privé, qui était presque révélé, ça le gênait. Un hétéro, il dit qu’il est hétéro, bah il fait comme tout le monde quoi. Ca ne disait rien sur sa vie privée, peut-être qu’il était sado-maso. Mais il ne se promenait pas dans la rue en tenue de cuir comme Tears se baladerait peut-être un jour avec Take, main dans la main.
Maintenant il était mal à l’aise vis-à-vis de Take. Ca devait être leur soirée. Leur tout premier rendez-vous, celui qu’ils écriront chaque année dans leur agenda pour se rappeler leur toute première sortie officielle en tant que couple. Là, c’était râpé. Ils ne seraient plus que collègues. Il aurait voulu lui dire plein de choses. Se montrait un peu plus ouvert.
Mais la présence de Die le bloquait complètement. Parce qu’il savait qu’il se moquerait s’ils les voyaient flirter. Parce qu’il n’avait pas envie de dévoiler sa sexualité à des inconnues, comme la dite Juliette. Parce que Die lui rappelait des souvenirs qu’il préférerait oublier.
Il priait pour que les plats arrivent et qu’ils soient trop occupés à manger pour se préoccuper d’une quelconque conversation.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptySam 18 Juin - 18:22

    Il était un peu étonné qu'aucun éléments perturbateurs se soient trouvés pendant l'heure de colle. D'habitude, ils sont collés littéralement tous les jours. Ils sont tellement chiants, d'un coté, qu'on ne peux pas s'empêcher de leur mettre une heure de colle. Même qu'au fur et à mesure, ça devenait un plaisir que les professeurs prenait. Et dans un sens ils avaient peut-être un peu raison. Au lieu de dépenser son argent pour se faire plaisir, donner des heures de colles, c'est mieux et c'est gratuit. Ça fait chier les élèves collés, tu prends un beau plaisir à les embêter puis tu t'en va et tu les laisse entre les mains des surveillants payés pour. Take a toujours aimé les heures de colles. Tu te reposes pendant, on ne t'embête pas puisqu'ils savent tous à quoi s'attendre au cas où ils ne résisteraient pas. Certains élèves il les avaient bien profond. Parce qu'en bon surveillant qu'il est, il a ses préférés comme ceux qu'il déteste et qu'il n'aimerait plus jamais revoir. Prenons l'exemple de Lux. Trop vulgaire, trop rebelle. Lux c'est une personne qui est tout trop. Trop rousse, trop lourde, trop insolente, trop égoïste. Mais tu ne pouvais pas la changer. Personne ne le pouvait même si on essayait cent-cinquante fois. C'était ça les cas difficiles, les indomptables. Et puis de toutes façon, Take ne voulait même pas essayer. C'était pas son genre de s'acharner sur des cas pareils et puis ça ne lui servirait à rien après tout. Ce n'était pas sa vie, ne le regardait pas et puis de toute manière, Lux, il l'aime pas. Comme tous les rebelles, qu'ils soient en dedans ou en dehors de la Wammy's House. Mais c'était tant mieux pour Tears qu'il n'y en ai pas eu, la dernière fois. Même s'il râlait intérieurement que, demain, ce serait lui qui les auraient. Et il y en aurait pas mal, c'était prévisible. Des adolescents surexcités qui d'habitude ne se tiennent pas, se calment une journée, forcément le lendemain sera deux fois pire. Pas que ça lui pose un réel problème, non. Mais c'était toujours emmerdant quelques dizaines de jeunes qui te parlent comme si tu étais son ami, te traitent de tout dans ton dos, te hurlent littéralement dessus pour qu'on les laissent sortir. Mais Take ne se laissait pas faire. Du tout. Pas souvent, rarement voir jamais. Parce qu'il n'est pas leur ami, ils ont assez de cerveau pour comprendre cette logique. Surtout à l'orphelinat. Soit ils sont surdoués, soit ils ne le sont pas.
    Pendant tout le temps où il parlait, le brun frottait son pied au sien, un sourire fier sur le visage, ce sourire qui fait tomber les gens, celui dont il se servait pour avoir quelqu'un dans son lit. Mais là, il avait une tout autre signification. Il était content de Tears, content qu'il lui laisse frotter son pied en toute tranquillité. Ils n'allaient pas se faire lapider pour ça. On ne les voyaient même pas après tout. Tears ne pouvait pas s'empêcher de paraître gêné. Mais après qu'il ait constaté que le blond avait fait des efforts, il semblait comme revivre. Le genre d'expression qu'a un gosse lorsqu'il voit qu'on lui tend une sucette ou divers bonbons super sucrés. Content, heureux, presque fier en fait. Et il aimait bien ce visage, alors même qu'il entendait des pas qui s'approchaient. Il souriait à Tears tandis qu'il parlait, se faisant couper au passage.

    « Ah… tu trouves ? Je… j’essaie. Ca me fait plai-
    - Tears. Take. »

    Oh putain, prononçait-il de son français parfait, d'une voix basse pour ne pas qu'on l'entende. La voix de Die, qui s'élevait comme un oiseau prenait son envol. Il arrivait comme une fleur devant leur table en compagnie d'une blonde qu'il comparait à une Barbie catin. Les formes trop prononcées, tout ça, il n'aimait pas. Quoiqu'il n'aimait pas le physique des filles en général donc au fond c'était peut-être normal. La main de Take atteint son front en sentant le pied s'éloigner du sien, le frottant en soupirant pour calmer sa rancœur. L'envie de bouffer Die, de bouffer la blonde, de casser la table, même. Mais il abstint ses envies. Calmait son cœur qui s'emballait d'énervement, le rouge qui était monté à ses joues redescendant pour aller dans le reste de son corps. Pendant un temps il laissait un blanc, regardait Die de travers avec ses cheveux qui cachaient ses yeux, pour faire discret. Un nouveau soupir, il tournait la tête. Le stupide allait recommencer à parler.

    « Comme c'est drôle de vous trouver là. Et que vois-je, ma table est à côté de la votre, j'espère que ça ne vous dérangera pas. Enfin si, je sais bien que ça va vous déranger, mais vous nous dérangerez autant moi et Juliette. »

    Take pouffa, tournant carrément tout son flanc vers Die et « Juliette ». Juliette. Quel prénom moche, la pauvre, pensait-il. Franchement, ses cheveux étaient trop longs, trop blonds. Elle avait même l'air un peu trop conne et il la trouvait trop maquillée. Voilà pourquoi il la qualifiait directement de catin de service. Où était-il allé la chercher, celle-là ? Dans un coin malfamé ? Quelque part où il faisait sombre, c'était sûr et terriblement évident. Il n'avait certainement pas vu son visage avant de l'aborder.
    De temps en temps ses yeux se tournaient vers Tears. Son visage faisant un peu office de calmant.
    Voir Die. Die qui avait envoyé Tears balader, Die à qui Tears lui avait avoué qu'il sortait avec lui, Die avec qui Tears prenait des cours de théâtre. Die, celui qu'il n'aimait définitivement pas. Take n'aimait plus en entendre parler, n'aimait plus le croiser. Il préférait se contenter d'un bonjour et d'un au revoir. Le voir au restaurant, il n'en avait pas besoin. Pourquoi ils avaient choisit un restaurant français en plus, franchement ! La fatalité, le destin était contre lui. Leur premier rendez-vous gâché. Et ils venaient de faire être Tears vachement mal à l'aise. Grommelant, Take replaqua son pied contre le sien. Hors de question qu'il fasse des manières. Son pied allait rester englué à celui de Tears, qu'il le veuille ou non. Comme dit plus tôt, ils ne les voyaient pas. Comme s'ils allaient se douter qu'ils se faisaient du pied en douce, tiens. Et puis, au pire, où était ce satané problème ?
    Intérieurement, Take bouillonnait, priait pour que, finalement, ils changent de restaurant comme ils auraient changé de magasin de chaussures. Mais non, ils n'allaient pas s'en aller, il ne fallait pas croire au père noël. Quoique, il pouvait toujours prier pour qu'ils aillent à une table beaucoup plus éloignée d'eux. Mais là non plus, c'était peut-être pas faisable puisque le restaurant était joyeusement bondé de gens. Et il se sentait bête, soudainement, en remarquant que Die était super bien habillé. Lui qui ressemblait à un adolescent. Il n'y était pour rien, Take ne le savait pas que Die allait débarquer. Mais c'est vrai qu'il aurait pu faire un peu plus d'effort. Mais... Take en pingouin, costume cravate ou costume nœud papillon, c'était pas Take. Il ne pouvait pas se trainer comme ça. Alors il soupira pour la troisième fois. Au risque que Die le prenne mal, il s'en foutait, au final. Et il ne leur disait toujours pas bonsoir.

    « Juliette, mon amie, Juliette deux de mes … camarades à l'école. Tu sais, où j'enseigne le théâtre. Eux ce sont des surveillants. »

    Il pinça les lèvre pour retenir un « tu sais ce qu'ils te disent, les surveillants ? ». Take croisa le regard de Tears mais le fuyait aussitôt. Involontairement, il en voulait au blond. Il lui en voulait de connaître Die, de prendre des cours avec lui, d'être presque intime. De la jalousie. Une belle jalousie incontrôlable, l'envie de fuir le prenant, même. Mais il n'allait pas se laisser écraser. Ils étaient là avant et ce n'était pas à eux de s'en aller. Hors de question. Après tout, il l'avait amené dans ce restaurant pour lui faire connaître ses origines, pour discuter familièrement avec lui ailleurs qu'à la maison.
    Nouveau frottement de pieds alors que le serveur venait les embêter.

    « Ah vous êtes ensembles ? Vous voulez qu'on mette les tables ensemble messieurs dames ? 
    - N- »

    Il n'avait même pas eu le temps de protester. Les tables se rapprochaient dangereusement. Et il plissa les yeux en mordant sa lèvre, la tête tournée de sorte à ce qu'ils ne remarquent rien. Il se décala lui aussi. Tandis que Tears allait se taper Die à coté de lui, Take allait se taper cette blonde stupide. Super. Et la jalousie qui se faisait plus grande encore. Ahah. Bon sinon, Die, c'est quand que tu vas faire l'amour à cette fille ? Que tu t'en ailles pour de bon.
    Et il avait encore perdu le pied de Tears. Take ne le récupéra pas tout de suite, zieutait la blonde à coté de lui, la dévisageait. Il faisait une fixation dessus. Die avait juste des goûts bizarres. Enfin, au pire, ce n'était pas lui qu'il fourrerait tout à l'heure.
    Tears n'était plus calme du tout. Il parlait comme avant, faisait des moulinets du poignet. Le brun baissa un peu la tête sur son assiette vide. Il attendait les plats, voulait que les plats arrivent, qu'ils mangent, et surtout qu'ils s'en aille. Pas pour prendre Tears mais pour fuir Die. Il ressentait du malaise et était tout tendu au final. Lui qui était d'habitude calme, c'était pas gagné. De plus, Take ne prononçait pas un mot depuis qu'ils étaient arrivés. Il espérait que de cette façon, ils se sentiraient comme rejetés et s'en iraient sans demander leur restes. Et il déglutit légèrement. Sous la table, ses doigts étaient croisés dans une prière invisible, discrète. Tears n'alignait plus un mot correctement, il trouvait ça désolant, dommage.

    «  … enfin je veux dire… c’est sympa… de… de manger entre… entre collègues…. Enfin à part… toi Die, tu es en… très belle compagnie… »

    Une pause pour cerveau de Take. Qu'est-ce qu'il venait de dire, là ? « Entre collègues » ? Il restait un moment bouche bée, fixant Tears. Un poignard. Au fond dans le cœur, un beau poignard en argent bien enfoncé dans sa chair, labourant l'intérieur de son corps. Trop d'un coup. Alors il éclata d'un rire mauvais, glauque, prévoyant des paroles logiques, sûres. Le blond venait juste de casser son sang froid en seulement une phrase entrecoupée. Il mordit sa langue, la fit tourner sept fois dans sa bouche avant de lancer :

    « Entre collègues ? Pardon, et il se tournait vers la demoiselle, vous n'avez rien contre les gays, j'espère ? »

    Sans gêne, il souriait niaisement, se retenant de toucher intimement Tears d'une quelconque manière. Regardant autant la réaction de la fille que la réaction de Die et Tears. Il ne voyait pas le soucis à s'afficher. Parce que c'était normal, c'était sa vie et il n'avait pas à en avoir honte. Autant la fille allait paraître choqué mais finalement il tournait la tête et le buste pour se remettre droit, calme, regardant sa serviette avec un léger sourire fier d'avoir osé lâcher un truc pareil. Pourtant, au fond de lui, il se doutait que si Tears n'avait pas parlé de couple, c'est qu'il ne voulait pas que cette femme connaisse leur vie privée. Qu'il ne voulait pas qu'elle sache qu'ils étaient gay et toutes les choses qui allaient avec. Ça allait certainement le gêner un peu plus, le rendre plus coincé, plus hésitant et plus stressé. En espérant qu'il ne se reçoive aucun coup de pied sous la table.
    Les assiettes de Tears et Take arrivaient. Lentes. Par le serveur de tout à l'heure et heureusement pas celui qui avait rapproché les tables. Celui qui avait pris gentiment les commandes et qui allait soigneusement faire la même chose pour les deux intrus. Et il fixait son coq au vin après avoir dis son merci à la française et regardé une dernière fois de travers Die. D'ailleurs, l'envie d'étrangler, de pousser et de bouffer Die ne s'en allait pas. Non, non, elle persistait comme un chewing-gum s'accrocherait à votre semelle. Il restera toujours un morceau dessus. Et c'était pareil avec son cerveau en ce moment même. Ça restait scotché, allait rester scotché et n'allait pas se défaire totalement de la paroi où l'envie et l'idée était installée.

    « Sinon, Die, tu vas bien saut-... pardon, t'amuser ce soir je suppose ? ♥ »

    Ou comment provoquer – sans réellement le vouloir, évidemment – une personne qu'on ne désire pas qu'elle reste avec vous. Simple, clair et direct, il avait démarré pour dire « tu vas bien sauter cette demoiselle ce soir ». Mais ça aurait fait terriblement déplacé et méchant pour sa conquête. Surtout qu'il était sûr qu'elle n'était là que pour un soir.


Dernière édition par Take le Mar 4 Oct - 20:08, édité 1 fois
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyDim 19 Juin - 9:54

Il était parfaitement conscient de ce qu'il faisait. Totalement. Vous savez, on a toujours plus peur des psychopathes que des petits connards. Mais les petits connards sont les pires parce que contrairement aux psychopathes ils sont parfaitement conscients de ce qu'ils font. Ce sont des êtres calculateurs et manipulateurs. Die était de ce genre là, mais ce qu'il y avait surtout c'était qu'il était jaloux. Diablement jaloux, jaloux de tout. Les gens jaloux sont des gens faibles à l'intérieur d'eux mêmes, et en manque très probable d'affection qu'ils n'ont pas reçu durant leur enfance. Pour Die c'était ça, il n'avait jamais eu celle qu'il voulait alors il était devenu paranoïaque et incapable d'être satisfait. Aux premiers abords il considérant que la jalousie excessive dont il était atteint était une forme de puissance, il avait besoin de se prouver qu'il pouvait être meilleur que les autres, alors il faisait tout pour prendre la première place, dans quelque domaine que ça soit. Mais au fond de ceux qui sont jaloux ce n'est que souffrance enfouie, une vraie plaie dans le cœur. Daniel était trop fier pour admettre qu'il souffrait de toute cette situation. Comment un type comme Tears pouvait-il le rendre mauvais à ce point, comment pouvait-il lui faire aussi mal, comment pouvait-il le transformer en cette bête pleine de rage et de haine. Pourquoi ne pouvait-il juste pas être indifférent. Pourquoi, merde, il ne comprenait absolument pas ce qu'il lui arrivait. Il ne comprenait même pas pourquoi il se montrait si salop avec ce pauvre couple. Si salop avec Tears alors qu'il l'appréciait vraiment sincèrement. Pourquoi faisait-il autant de mal à ceux qu'il aimait ? Peut-être voulait-il donner une raison aux gens de le détester, peut-être voulait-il se montrer tel qu'il était, histoire de ne pas faire souffrir l'autre. Parfois on croit les gens bons et gentils mais quand on commence à vivre avec eux ils révèlent leur véritable identité. Et c'est là que ça fait le plus mal, car on est comme trahis. Ils nous ont menti. Ils nous ont trompé. Pour Daniel le monde marchait ainsi en tout cas, et il jugeait que c'était mieux d'être connard tout de suite que connard plus tard.

Au fond de lui sûrement qu'il avait un peu pitié de Take et Tears, qu'ils aient à subir sa jalousie. Peut-être qu'il avait une pensée pour tous ceux à qui il avait fait des coups bas, sûrement qu'il regretterait de leur avoir fait passer une horrible soirée. Mais pour l'instant il était trop dévoré par sa jalousie pour penser à la bonne santé psychologique du couple. Oui, il regretterait. Parce qu'il ne voulait pas faire de mal à Tears, au contraire. Vraiment. Sincèrement. Et Take, bah Take c'était un grand garçon, il pouvait se défendre tout seul. Il pouvait riposter, il devait se battre pour garder son homme. C'était un peu un combat de lions, les deux adversaires se battent et celui qui gagne récupère la femelle. Sauf que la femelle en question avait un pénis. Enfin bref. Et il n'empêche que c'était également pour son ego que ce soir il avait décidé d'affronter Take. Bah oui, parce que Take il était quand même putain de magnifique. Il avait ce genre de sourire qui vous font tomber. S'il était une femme Die, il se serait jeté sur lui. Et se serait prit un gros vent puisqu'il était gay. Bref, oui, Take était un beau garçon, d'un an plus jeune que lui. Et s'il battait un tel adversaire, c'est bon, il serait parti pour un bon mois de narcissisme complet. Ouais. Vous n'avez pas ce sentiment, que quand vous battez un gros boss à un jeu, vous êtes bien plus fiers que si vous battiez un petit ennemi insignifiant. C'était normal. Et pour Daniel c'était comme ça, c'était la loi de la jungle. Bien sûr il était tout à fait conscient que le monde ne marchait pas toujours selon ses idéaux. Après tout Tears était en couple avec Take. Et ça ce n'était pas rien. Take avait largement de l'avance sur lui. Mais ça serait encore plus jouissif de le battre. Si le battre il pouvait. Il serait certain que même si Daniel réussissait à humilier, à rabaisser, à détruire Take, Tears ne reviendrait pas vers lui. Même le contraire. C'est pour ça qu'il fallait être plus fin, et juste les faire se disputer pour que leur passe l'envie de baiser ce soir. Hein ? Bah attends, restaurant français, vin à volonté, c'est bon ils allaient baiser, pas besoin d'être devin pour le savoir, et puis de toute façon Daniel voyait le cul partout. Ça sentait la tension sexuelle à plein nez.

Die il observait Tears et Take. Tears était affreusement gêné, comme à son habitude en fait. Et puis Take le regardait d'un œil noir. Haha. Normal, il venait de foutre sa soirée en l'air, normal qu'il le regarde comme ça. Daniel était très satisfait du pouvoir qu'il avait sur eux à ce moment là. Satisfait et même fier de lui. Peut-être que tout au fond de lui il ressentait un peu de culpabilité de troubler le repas en tête à tête de deux amoureux... mais ça serait pour plus tard les remords. Là il avait juste envie de bien s'éclater et faire regretter à Take d'avoir approché Tears, qui, selon lui, lui appartenait. Ouaip, c'est qu'il avait du culot Die, de penser que des gens puissent être ses objets. Il préférait son bonheur à celui de Tears en fait. Et il ne se privait pas de bien le montrer.

Quand Die dit le nom de Juliette Take pouffa de rire, et la blonde lui jeta un regard meurtrier. Il n'était pas sorti d'affaire.

Le serveur demandait si les quatre adultes voulaient manger ensemble. Et sans demander son reste il colla les deux tables ensemble comme s'il était persuadé de leur faire plaisir. En fait Die n'était pas trop d'accord pour manger avec ces deux là. Il pouvait très bien leur parler de loin... même si en fait les tables étaient tellement serrées que ça ne changeait presque rien.


    ▬ Comme ça on peut mettre une autre table pour la famille d'à côté.
 

Qu'il disait le serveur, Daniel jeta un coup d'oeil à la dite famille à côté d'eux. C'est vrai qu'ils étaient nombreux, puis bruyants. Mais là n'était pas la chose la plus importante. La chose importante c'est qu'il n'aurait pas de tête à tête avec Juliette, et qu'en plus il allait se mettre Tears à dos. Alors non.

    Non non, nous ne sommes pas ensemble, et puis je ne voudrais pas vous déranger.
 

Il s'adressait à Tears et Take évidemment. Et il recula un peu la table de quelques centimètres. En fait ça ne changeait presque rien. Ce restaurant était merdique. Die jetait un oeil noir à tous les gens qui passaient quand Tears prit la parole.


    … enfin je veux dire… c’est sympa… de… de manger entre… entre collègues…. Enfin à part… toi Die, tu es en… très belle compagnie…
    N'est ce pas. Et puis manger entre collègues c'est bien, mais quand il y a quelqu'un d'extérieur il se sent tout de suite en trop. Alors ne parlons pas trop de notre boulot voulez vous.


Parce que déjà il fallait éviter de parler de Wammy's House, c'était quand même censé être quelque chose de secret... même si lol, tout le monde le connait puisque les orphelins viennent des quatre coins du monde. Mais le lieu où se trouvait l'orphelinat restait secret pour tous. Ça marchait comme ça, on avait un numéro spécial pour Moriarty et on ne faisait que lui envoyer des orphelins. Le reste restait secret, et Daniel n'avait pas envie que sa dulcinée s'aperçoive de quoi que ça soit.

Après la phrase de Tears la Juliette perdue dans cette masse informe de mâles en chaleur adressa un sourire au surveillant blond, flattée. Mais forcément rien n'est très beau quand on dérange un rendez vous galant.



    Entre collèges ? Pardon, et il se tournait vers la demoiselle, vous n'avez rien contre les gays, j'espère ?
 


Die regardait Take l'air de rien, sans sourire, tripotant son verre. Et Juliette ouvrit grand les yeux, papillonnant des cils, limite offusquée.

    Je... non, parce que vous l'êtes... oh, on vous dérange vraiment alors...


Elle paraissait un peu choquée la blondinette, mais surtout elle gardait une dent contre Take pour avoir pouffé de rire en entendant son prénom, et Die s'adossa à la banquette.

    C'est drôle de trouver cette excuse Take, je veux dire, à chaque fois c'est le gay le gentil et l'hétéro le méchant, dés qu'il vous arrive quelque chose vous hurlez à l'homophobie comme si ce n'était que ça qui vous caractérisait, alors que je sais pas, si quelqu'un vous agresse ce n'est pas forcément qu'il en a après les gays. Certes je ne nie pas que l'homophobie n'existe pas, mais il n'empêche que vous en profitez, et largement. Dés qu'il se passe un truc, oh, c'est parce que vous êtes gay. Ça ne vous donne pas tous les droits d'être gay. Et surtout ça ne vous donne pas plus de droits que les autres.

    ▬ Mais bon ici personne n'est homophobe ! La question ne se pose donc pas, mais bon mon petit Take, c'est marrant, tu t'amuses à provoquer pour qu'on fuit vite. Tu es tellement peu content de me voir ? Je me dis, quand même, le fait qu'on se soit retrouvés dans le même restaurant, à la même heure, aux tables juste à côté... je me dis, quand même, c'est peut être un signe que vous envoie le seigneur.


Die haussait les sourcils, souriant. Quand Take reprit la parole.


    Sinon, Die, tu vas bien saut-... pardon, t'amuser ce soir je suppose ? ♥


Daniel lui lança un regard un peu noir, comme s'il s'apprêtait à enfoncer un pieu dans le coeur de Take.


    Et vous, vous avez bien prévu le lubrifiant j'espère.
 

Juliette cligna des yeux, regardant son assiette, elle devait sûrement se sentir plus que mal à l'aise, un peu comme Tears. Mais elle se décida à parler après s'être éclaircit la gorge.


    Die ? Daniel, c'est ton surnom ?
 

Grossière erreur. Error 404. Super, Juliette venait de révéler le prénom de Die. C'était au tour de Die d'être mal à l'aise cette fois, mais il n'en laissait rien paraître. Il gardait sa posture droite et fière.

    Oui...

    ▬ Et vous alors, pourquoi vous avez des noms... en mots...? 


Elle s'adressait à Take surtout, faisant bien exprès de paraître... presque sidérée de les voir vêtus de tels noms. Elle pensait sûrement en son fort intérieur que c'était des surnoms qu'ils s'étaient donnés, elle pensait peut être à une vengeance.

Le serveur arriva enfin pour apporter les cartes aux nouveaux venus. Daniel attrapa la sienne et commença à lire.

Il prendrait bien du Take en fait.


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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyDim 19 Juin - 13:52

Il y avait des moments comme ça, où on s’enfermait dans sa bulle. Et le moindre contact, la moindre parole, la moindre petite chose, nous irritait considérablement. Nous agaçait et nous pesait sur les nerfs avec lourdeur. Des moments où on avait envie d’être seul, absolument seul, sans voir personne, enfermé. Pas un son, pas un murmure, seul notre respiration et les battements de notre cœur. Sauf qu’on était dans une foule de gens. Des gens qui nous parlaient, nous touchaient. Du bruit, du contact. Et au fond de nos poumons résidait l’envie de crier "Mais bordel, foutez moi la paix ! Oubliez mon existence ! Arrêtez de me faire chier, je suis plus là ok, je suis invisible, oubliez moi". Malheureusement, plus on manifestait l’envie d ‘être seul, plus les gens vous couvaient d’attention. Ils demandaient ce qui n’allait pas. Qu’est ce qu’il se passe. Je peux t’aider peut-être. Dis moi tout, on est là pour toi. Et quand on s’enfermait dans une pièce pour pleurer tout seul, il y avait toujours une amie qui croyait bien faire en venant vous "tenir compagnie". Voilà comment était Tears en ce moment. Dans sa coquille, et il suffisait de la toucher, sa carapace, pour provoquer un tremblement de terre. Comme les poissons. On croyait qu’on pokait juste l’aquarium. Mais pour eux, on n’était qu’un gros monstre qui tabassait leur aquarium en faisant un boucan monstre. Aussi, quand Take insista pour coller son pied au sien, Tears ne put que crispa brutalement ses mains sur sa serviette en tissu. Il n’avait vraiment pas envie d’être intime maintenant. Ce n’était pas une question d’être vu ou pas. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait juste pas. Mais il n’avait aucune envie de le vexer, aussi resta-t-il comme ça, les nerfs tendus. Jusqu’au moment où le serveur décala les tables, et il en profita pour mettre ses pieds sous la banquette. Un soupire. La manière dont Take regardait la jolie blonde n’avait pas le moindre effet apaisant sur ses nerfs. La façon dont Die avait un peu séparé leur table, non plus. Il l’avait fait comme si c’était dans l’intérêt de tous, mais l’espace laissé était si faible qu’au finalement, ça ressemblait plus à "Je ne saurais supporter d’être assimilé à des gens comme vous".

- N'est ce pas. Et puis manger entre collègues c'est bien, mais quand il y a quelqu'un d'extérieur il se sent tout de suite en trop. Alors ne parlons pas trop de notre boulot voulez vous.

Il hocha un peu la tête, Tears, pas convaincu. La Wammy’s House devait rester secret, mais si on en parlait comme d’une école normale, sans en citer le nom, ça ne devrait pas poser de problème. Et on pouvait toujours intégrer la demoiselle à la conversation, lui demandant ce qu’elle faisait elle, dans la vie. Parce que Tears savait que s’ils ne parlaient pas boulot, ils parleraient d’autres choses. Des choses dont le petit surveillant n’avait, pour sa part, vraiment, vraiment pas envie de parler. Ce qui n’était pas boulot, n’était pas professionnel, et ce qui n’était pas professionnel était privé. Et ce qui était privé, le déstabilisait. Il n’avait aucune envie d’être intime avec qui que ce soit maintenant. Il n’avait aucune envie de parler de lui, d’eux. Il voulait que tout reste vague, distant et austère.
La jeune femme lui sourit. Il lui rendit un sourire timide.
Puis un rire. Un rire qu’il n’aimait vraiment pas. Un rire infect. Et Tears était juste tétanisé quand Take riait comme ça. Il se mordait l’intérieur de la joue, les yeux inquiets. On avait toujours un horrible sentiment d’insécurité face aux gens impulsifs. On avait toujours peur qu’ils dérapent. Et pour Tears, cette peur était justifiée.

- Entre collèges ? Pardon, et il se tournait vers la demoiselle, vous n'avez rien contre les gays, j'espère ?

Les coudes sur la table, le visage dans les mains. Il avait envie de mourir, de rien entendre, de rien voir, d’être invisible. De mourir, vraiment. Pendu, brûlé, poignardé. Il savait bien qu’il avait du vexer Take en niant leur relation, mais franchement, il se disait qu’il aurait pu comprendre. Juliette sembla offensée. Comme Tears s’était dit qu’elle le serait peut-être. Il avait le visage dans les mains, il ne savait pas comme elle le regardait, mais il l’imaginait, il l’imaginait très bien, et c’était pire. Mais le pire, c’était ce que Die faisait des mots de Take. Comme il fallait s’y attendre, Die en profita pour l’enfoncer. C’était comme ça qu’il marchait. Tu disais un truc, il s’en servait contre toi. Il détournait ce que tu disais, il le rendait ridicule, plus ridicule que ça ne l’était.

- C'est drôle de trouver cette excuse Take, je veux dire, à chaque fois c'est le gay le gentil et l'hétéro le méchant, dés qu'il vous arrive quelque chose vous hurlez à l'homophobie comme si ce n'était que ça qui vous caractérisait, alors que je sais pas, si quelqu'un vous agresse ce n'est pas forcément qu'il en a après les gays. Certes je ne nie pas que l'homophobie n'existe pas, mais il n'empêche que vous en profitez, et largement. Dés qu'il se passe un truc, oh, c'est parce que vous êtes gay. Ça ne vous donne pas tous les droits d'être gay. Et surtout ça ne vous donne pas plus de droits que les autres.

Tears ouvrit finalement les yeux, les mains tripotant le pied de son verre. Il soupira et, fatigué, se tourna légèrement vers son voisin.

-… Die… c’est… c’est pas ce qu’il voulait dire….

Mais l’instant d’après, il comprit qu’il était totalement mis au ban de la conversation. C’était entre Die et Take, et lui il avait juste à se la fermer gentiment. Ca fusait dans tous les sens. Die se moqua de la provocation de Take. Ce dernier trouva fin de sous-entendre les mœurs dissolues de Die devant la nana qu’il aimerait se faire ce soir. Sur quoi Die finit par parler de lubrifiant et donc de leur brillante sexualité annale. Et Tears était rouge jusqu’aux oreilles. Avec la ferme et irrésistible envie de se cacher sous la table. Il se sentait impuissant et faible. Comme si on lui avait dit "Ta gueule femme, laisse les hommes parler". Bien sur, il avait envie de défendre Take, mais dans l’histoire, son petit ami était presque aussi ridicule que Die. Ils se battaient tout deux comme des gamins, et Tears ne pouvait vraiment pas prendre partie la dedans. Il ne comprenait même pas à quoi ils jouaient, pourquoi ils se battaient. Take avait des raisons de ne me pas vraiment apprécier Die, mais pas assez solides pour que ça aille jusque là… et Die lui, n’avait absolument aucune raison de descendre Take. La jeune femme regarda son assiette, gênée. Tears fit de même. C’est là qu’il s’aperçut qu’on avait servi leurs plats. Cette atmosphère avait totalement ralenti son esprit. Il cligna des yeux donc en tombant nez à nez avec des cuisses de grenouilles, encore deux par deux, relié par le tronc du petit animal. Le tout entouré d’une salade bien garnie. Il prit ses couvert, espérant que Take fasse de même et ne réponse pas aux provocations de Die. Il priait pour qu’il n’y réponde pas.

- Die ? Daniel, c'est ton surnom ?

Daniel. Sa fourchette lui échappa des mains et vint résonner contre son assiette dans un éclat cristallin. Un temps. Les tables alentours avaient même baissé d’un ton, en entendant le fracas de la ferraille contre la porcelaine. C’était la première fois qu’il prenait connaissance du prénom d’un membre de la Wammy’s House. C’était vraiment bizarre. Il avait presque oublié qu’ils avaient des prénoms. S’excusant faiblement, il reprit sa fourchette, tout en jetant un coup d’œil à Die. Daniel. Ca le rendait soudainement trente fois plus humain. Trente fois plus normal, plus chaleureux, plus aimable. Les prénoms étaient aussi plus communs que leurs surnoms, aussi il l’associa aux autres Daniel qu’il connaissait. Savoir un prénom, dans toutes les circonstances, offrait une sensation de proximité. Et ce sentiment l’envahit tout entier. Il était à la fois extrêmement gêné de la délicatesse de la situation, et heureux de savoir que Die avait un prénom. Qu’il était quelqu’un d’autre que le professeur de théâtre qu’il connaissait. Evidemment, il ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver une certaine curiosité pour le nom de Take. Ca devait commencer par un T. Ce serait drôle que, par un grand hasard, ils aient le même prénom. C’était vrai, peut-être que Take s’appelait Ted, aussi. Son propre prénom, Ted. Tears ne l’entendait que dans son esprit. Ca faisait bien longtemps que personne ne l’avait jamais appelé comme ça. Et il jalousait un peu Die d’avoir cette opportunité. Pour dissiper un peu l’embarras dans lequel Juliette l’avait mis, il tenta de détendre l’ambiance.

-… C’est… c’est jolie aussi Daniel, comme prénom…

Il fit remarquer, l’air de rien, regardant Die gentiment. S’il pouvait calmer l’ambiance avec des regards, ce serait trop facile. Mais on pouvait toujours rêver.

- Et vous alors, pourquoi vous avez des noms... en mots...?

La jeune femme posait la question à Take, mais le blond ne put s’empêcher de répondre à sa place, hâtivement. C’était assez humiliant pour quelqu’un de sortir avec une personne dont le surnom laissait à supposer qu’il le trompait sans cesse.

- … Non… on… c’est un jeu… à l’école, on… on… met des mots ou… ou des verbes, comme Take ou Die… et donc, on les met… dans une boite… on pioche… et… c’est… c’est comme un surnom… mais c’est… totalement… totalement aléatoire…

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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyDim 19 Juin - 16:50

    « Je... non, parce que vous l'êtes... oh, on vous dérange vraiment alors... »

    Sans blagues, ne s'empêchait-il pas de prononcer à voix basse. Au moins un des deux réalisait, c'était déjà ça. Il était à moitié gagnant. Il ne restait plus qu'elle fasse la remarque à Die, disant timidement « allez, on s'en vas, on ira ailleurs ». Mais il remerciait les serveurs d'avoir été aussi compréhensibles et d'avoir éloigné de quelque centimètres cette fichue table. Même si Tears avait encore éloigné ses pieds. Vexé, il fit pareil, croisant les jambes pour se sentir plus à l'aise et soutenu. Take n'avait jamais été à l'aise avec les jambes tendues sous la table. Soit il fallait qu'il se mette en tailleur – ce qui n'était pas très galant dans un restaurant – soit il fallait qu'il croise ses jambes comme le ferait une fille. D'ailleurs il n'osait même pas voir dans quelle position était les jambes de la blonde. Si elle était dans la même position, il grognerait trois fois plus. Il haïssait les similitudes.
    Elle semblait énervée, la dame. Mais il ne daignait pas réfléchir pour savoir pourquoi. Puisqu'il se fichait d'elle, qu'elle crève sous un pont seule, qu'elle baise avec Die. De toutes façons, ce n'était pas bien nouveau que Take était un gros et beau je m'en foutiste. Il ignorait si Tears l'avait remarqué mais il allait bien devoir vivre avec, au cas où. Et puis, il n'était comme ça qu'avec des gens peu proche de lui. Cette blonde ou Die par exemple. Die qui faisait tout un topo sur l'homophobie et l'homosexualité, Take qui laissait répondre Tears à sa place même si l'intrus ni ferait peut-être pas attention. Alors, pour qu'il sache et qu'il se le sente bien profond, il leva les yeux au ciel du genre « mais ta gueule, tu l'as pas entendu ? Écoute un peu Tears, il a raison », puisqu'il n'avait jamais parlé ni insinué qu'il parlait d'homophobie. Et dans tous les cas, Take n'était pas du genre à hurler à l'homophobie dès qu'on l'emmerdait. Non, il rendait les coups, simplement. Pourquoi est-ce qu'il mettrait sa sexualité dans le lot si cela n'a aucun sens et aucun intérêt ? Les gays n'avaient pas tous les droits, il le savait bien. Les gays, il sait que ce n'est pas forcément accepté, il sait que ça peut être blâmé mais il n'empêche que Take a toujours su que tout le monde était logé à la même enseigne. On allait pas venir et vous demander, dire et exiger lors d'une altercation : « Vous êtes gay ? Oui ? Bah j'vous met en prison, tiens ».
    Et non, il n'était pas content de le voir. Die posait la question pour rien puisqu'au fond il le savait certainement. Take n'allait pas répondre à cela, non, il allait calmer ses ardeurs, calmer ses nerfs, soupirer et resserrer les jambes alors qu'il regardait son assiette fumante de coq au vin. Il aimait bien la présentation des plats en restaurant en général. Là, c'était assez esthétique. Certes, un peu trop de sauce mais c'était sans doute fait exprès. Et n'oublions pas qu'il n'a jamais goûté ce plat. Il se sentirait deux fois plus mal à l'aise s'il ne l'aimait pas puisqu'il avait des spectateurs. Entre autre une blonde et un chieur. Mais passons, tout le monde sait que Die est un chieur qui ne pense qu'à rabaisser à chaque phrase prononcée avec un double sens ou non. C'est comme tout à l'heure, à parler d'homophobie. Il trouve des liens bizarres, non sous-entendus et un peu à coté puisqu'il voulait juste se la péter un peu d'être gay et d'avoir Tears comme petit ami. Rien de plus, rien de moins. Mais bon, comme Lux, on ne pouvait pas changer Die. Sauf que lui, il aurait bien aimé le changer. Rien que pour qu'il soit plus aimable et avenant.

    « Et vous, vous avez bien prévu le lubrifiant j'espère.
    - Évidemment... » soupirait-il.

    Bien sûr qu'il remarquait la gêne de Tears. On ne pouvait pas rater ses joues rouges qui criaient à l'aide. Et lui aussi, pour tout vous dire, il aurait préféré qu'il ne parle pas de lubrifiant. Certes, il en avait chez lui. Toujours quelques flacons qu'il utilisait pour ses conquêtes, souvent, puisque le seme, c'était bien lui. Mais là, il aurait préféré que Die ferme sa bouche. Comme il l'aurait dû la fermer tout à l'heure lorsqu'il avait commencer à dire qu'il allait sauter Juliette. Ces deux adultes, là, se crêpaient le chignon comme des adolescentes, s'entendait comme chien et chat. Peut-être que cela allait s'arranger, peut-être pas. Take n'y croyait pas trop. Son aversion envers Die était trop forte. Trop forte depuis qu'il était avec Tears, donc certainement inchangeable. De toutes manières, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, il n'allait pas lâcher Tears. Après tout, c'était son seul. Son premier et son dernier sûrement. Jamais il n'arriverait à tourner la page au cas où on le forcerait à le lâcher ou inversement. Parce que c'est trop dur, cette douleur. D'avoir été délaissé, d'avoir aimé pour rien et donné ses sentiments à l'aveuglette. Puis vint le moment où on regrette après avoir été froid après un certain temps. Les ex tout comme les conquêtes étaient bien ses pires cauchemars, ses ennemis. Mais ses conquêtes, elle, restaient sagement là. Tandis qu'un ex, tu ne l'a qu'une fois. Et il ne voulait pas que Tears devienne un ex.

    « Die ? Daniel, c'est ton surnom ? »

    … Daniel ?
    Die s'appelait donc Daniel ? Classique. Mais c'était aussi classe que le costume qu'il portait. Et soudain il voyait son malaise. Malgré qu'il se tienne bien, il arrivait à voir dans ses yeux qu'il n'était pas à son aise d'un seul coup. Le plaisir de le voir ainsi était débordant ! Mais il ne disait rien, se contentait de regarder Die avec étonnement. Daniel. En y repensant, il ne connaissait pas le prénom de Tears. Était-il aussi original que le sien ? Des Térence, il y en a pas partout. Même pas en France. Il faut quand même chercher loin ce genre de prénoms. Et ne parlons pas de son second prénom. Galadriel. Il comparait ce second prénom à un prénom d'origine Grecque. Et Galadriel était un prénom féminin à la base. Merci maman de préférer les filles. Mais merci papa d'avoir monnayé et assuré maman que Térence était un prénom plus classe et à consonance plus masculine.

    « Et vous alors, pourquoi vous avez des noms... en mots...? »

    Il allait ouvrir la bouche lorsque Tears l'interrompit, inventant une excuse bidon sur les pseudonymes qu'ils avaient. Du tirage au sort, ce n'était pas une mauvaise idée.
    Take avait toujours aimé son pseudo. On pouvait penser facilement qu'il aimait le sexe. Ce qui n'était pas totalement faux mais il n'était pas non très accroc à ce.. sport. De nos jours de toutes façons il y avait peu de personnes qui n'aimaient pas le sport de chambre. Il voudrait bien en trouver une pour discuter de ça. Mais quand même, il ne faisait plus l'amour depuis bientôt deux semaines. Pourquoi deux ? Une pendant laquelle il réfléchissait à ses sentiments, l'autre pendant laquelle il était en couple avec Tears et qu'il avait posé une condition. Même s'il n'était plus sûr qu'ils couchent ce soir au final.
    Légèrement timide, après avoir touché son assiette du bout de la fourchette, il se tournait vers Juliette.

    « Désolé pour ma réaction vis-à-vis de ton prénom. C'est qu'il m'a fait penser à la pièce de théâtre de Shakespeare et je la trouve un peu ridicule, alors... »

    Un moyen comme un autre de changer de sujet, se retrouvant de nouveau droit en regardant Tears, souriant à demi et commençant à manger son plat, les bonnes saveurs imprégnant sa langue, son palais. Mais... maintenant qu'il y pensait... Die était un professeur de théâtre, n'est-ce pas ? Et il parlait d'une pièce de théâtre justement... allez savoir pourquoi mais il pressentait une remarque de sa part.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyDim 19 Juin - 20:20

Daniel se sentait vraiment gêné. La conne venait de divulguer une information secrète, son prénom. Après tout c’était de sa faute, il aurait du la prévenir au moment même où il avait vu Tears et Take assis à cette foutue table. Mais il ne pouvait pas se présenter sous le nom de « die » à une conquête, c’était crétin ces idées de pseudonyme, ça arrachait la personnalité des gens pour la placer sous un seul mot. C’était dépendre de ce mot, s’y attacher et sentir que finalement on était plus soi mais on était ce mot. Tears. Larmes. Quand tu t’appelles Larmes excuse moi mais voilà quoi, on ne voit plus en toi que quelqu’un de triste. Take. Haha. Il y avait une forte connotation sexuelle dans ce pseudonyme, bien sûr c’était fait exprès. Take et Die avait ça en point commun, ils baisaient. Ils baisaient comme des lapins. Et ils étaient là tous les deux, à se battre non seulement pour leur honneur mais aussi pour Tears, c’était ridicule en soi, Die n’avait pas à être là, Die n’avait pas à faire chier un couple, Die n’avait pas à briser les liens. C’était un pauvre petit connard jaloux et présomptueux qui regrettait qu’on lui ai volé son jouet. Quant à lui, son pseudonyme, Die, ça voulait tout dire. C’était sec, tranchant, à connotation morbide et violente. Pourtant il n’avait pas particulièrement d’attrait pour la mort. C’était juste qu’il voulait quelque chose qui en jette. Mais après tout c’était des pseudos tout aussi ridicules les uns que les autres. Mais maintenant Tears et Take connaissaient son vrai prénom, ils avaient une longueur d’avance sur lui, et Die redevenu Daniel se sentait nu comme un ver. C’était comme si on venait de lui arracher ses vêtements… quoique ça ne le dérangerait pas de se balader nu, il était assez fier de son corps pour tout vous dire…mais là… c’était quelque chose qu’on lui avait forcé à cacher, c’était quelque chose qui était devenu privé, que seule Honey avait l’honneur de connaître. Et lui il ne connaissait pas le prénom de Take et de Tears. Et ça le frustrait. Alors Daniel resta silencieux quelques instants, comme s’il cherchait à se cacher. Pas qu’il ai honte de son prénom, bah Daniel c’était quand même très commun, ni beau ni moche en fait, mais c’est juste qu’il lui appartenait. Il s’appartenait.

    C’est… c’est jolie aussi Daniel, comme prénom…

    Merci Tears.



avait-il dit doucement au surveillant, puis il se replongea dans l’étude du menu, silencieusement. C’était rempli de plats typiquement français. Il demanderait bien à Take ce qu’il en pensait, il était français n’est ce pas. Mais sûrement que s’il lui demandait Take lui donnerait un plat horrible. Quoique c’était à douter que quoique ça soit, soit horrible dans ce restaurant. Mais ça changerait de la cuisine saignante de Fish. Alors Daniel il continuait à lire sans rien dire, ne comprenant pas un mot de français. En fait tout ce qu’il savait dire en français c’était « voulez vous coucher avec moi ? ». C’était le minimum à connaitre s’il voulait aller en France après tout. Honey avait suffisamment écouté cette chanson pour qu’il retienne la phrase en plus. Mais il était certain qu’il n’allait pas utiliser cette connaissance maintenant , parce que le seul qui connaitrait le sens ici était Take et pas question de lui dire ça.

    Non… on… c’est un jeu… à l’école, on… on… met des mots ou… ou des verbes, comme Take ou Die… et donc, on les met… dans une boite… on pioche… et… c’est… c’est comme un surnom… mais c’est… totalement… totalement aléatoire…

    Ouais ce qu’il veut dire en fait c’est que dans notre école on fait vraiment beaucoup de paris, et là nous, notre équipe a perdu, et le gage c’était de s’appeler par des surnoms pendant une semaine. Qui étaient tirés par hasard. C’est stupide n’est ce pas ? Moi ça me saoule qu’on ne m’appelle pas Daniel. …


C’était un peu comme un sous entendu qui disait qu’il en avait marre de ce pseudo à la con, ce pseudo qui lui collait à la peau, ce masque sous lequel il s’était caché pour n’être qu’un insupportable salopard. En fait c’était exactement ça, là son prénom venait d’être révélé et paf, il était plus silencieux, plus agréable. Comme si Die le méchant n’existait plus. Comme si cet être malfaisant avait décidé de se cacher pour un moment. Peut-être que c’était vrai. Peut-être qu’il redeviendrait ce qu’il était avant la fin du repas, à voir. Maintenant Tears connaissait son prénom. Que Tears le connaisse en réalité… ça ne lui était pas désagréable. Il avait presque envie de lui demander là maintenant, son véritable nom. Son véritable lui. Comme s’appelait-il ? Timothée ? Thomas ? Tim ? ça serait chou Tim. Ou bien Ted. En fait il ne s’était jamais posé la question et là il brûlait de la poser à Tears. Mais il ne pouvait pas faire ça devant Juliette sinon toute leur théorie tombait à l’eau. Quant à Take ça le gênait maintenant qu’il connaisse son prénom. Il pourrait très bien aller voir Moriarty et dire que Die avait révélé son prénom, ce qui était strictement interdit. Bon, il ne serait probablement pas viré pour un truc aussi insignifiant, il n’empêche qu’il pourrait se faire bien engueuler. Daniel entrouvrit les lèvres, puis les referma aussitôt. Non, il ne pouvait pas dire d’un coup « Tears euh lol j’ai oublié comment tu t’appelles, tu me le rappelle ? » Non. Et de toute façon il n’avait pas à imposer ça à Tears, il ne fallait pas qu’il révèle son prénom lui non plus. ça serait le mettre dans une situation embarrassante. Bon en même temps plus embarrassant que ce qui se passait à cette table ça n’existait pas. Quant à Juliette elle ne semblait pas dupe.

    C’est…étrange. Enfin bon, les hommes ont leur propres délires aussi insolites soient-ils.



Disait elle, et elle but une gorgée d’eau, découvrant son cou de biche. Daniel reposa le menu et mit une légère petite tape amicale dans le dos de Tears.

    Allez, ne sois pas si gêné. Tout va bien.


Quand Take prit la parole et s’excusait auprès de la jeune femme, et quand le nom de Shakespeare retentit dans les oreilles de Die il les regarda tous les deux, lâchant Tears qu’il tenait par l’épaule avant cela.

    Ce n’est rien…Take… si vous saviez comment ce nom est lourd à porter…


    Surtout quand on est une petite fille

rétorqua Die.

    Je veux dire, oui, je t’imagine très bien, toi petite Juliette et les gamins te demander avec des ricanements où est passé ton roméo. Un peu ce que vient de faire Take avec toi.


En gros oui, il venait de traiter Take de gamin.

    Mais c’est dommage vous savez, je trouve que Roméo & Juliette est une pièce assez intéressante en soi, certes c’est tragiquement naïf et dystopique. C’est un fait, vous savez, on a toujours idéalisé l’amour interdit, même si celui-ci brise toutes les règles possibles de notre société, menant même parfois à la mort…c’est beau parce que c’est criminel. Où est l’intérêt après tout de rester dans les rangs quand on peut s’amuser et frôler le danger.



C’est alors que Daniel lança un regard vers Tears, rictus en coin. Ce qui évidemment voulait tout dire. Puis pour ne pas gêner plus le surveillant il revint se plonger dans l’étude du visage de Take et de Juliette.

    Si l'amour est brutal avec vous, soyez brutal avec lui; écorchez l'amour qui vous écorche, et vous le dompterez.


Il faisait le beau Daniel, il en connaissait des répliques de pièces, après tout il était un passionné. Dans le genre vraiment. Rien d’étonnant à ce qu’il connaisse des citations de par et d’autres.

    Tu aimes cette pièce Tears ?


En gros c’était choisis tu Take ou moi ?
Bien sûr l’enjeu n’était pas aussi important, il ne lui demandait que son avis sur la pièce de théâtre après tout, mais il fallait savoir que toutes les paroles de Die étaient lourdes en sous entendus. Il attendait donc la réponse. Alors Tears ?



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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyLun 20 Juin - 19:48

Les bestioles dans son assiette semblaient encore à demi vivantes, et Tears avait peur qu’elles commencent à sauter partout. Les observant méticuleusement, il planta finalement sa fourchette dans l’une des grenouilles, et entreprit de dépiauter la bestiole, pour séparer la peau de la chair et la chair des os. Pendant ce temps, Die donna de l’aplomb à son excuse, concernant les prénoms. Cette histoire semblait trois fois plus probable venant de lui. Il en profita pour dire que ne pas être appelé par son prénom l’énervait. Et il ne pouvait que trop de comprendre, Tears. Leur pseudos étaient des mots qui avaient déjà des significations en eux-mêmes. Leur prénoms, eux, ne voulaient rien dire d’autre que ce qu’ils étaient. Tu t’appelais Tears, tu étais ce mot, tu étais Tears. Tu t’appelais Ted, ce mot t’appartenait, il était toi. La possession était inversée. Ted non plus, n’aimait pas être le reflet d’un mot, il préférait que ce soit le mot qui le reflète.
Juliette fit remarquer l’étrangeté de leurs manières, mais comme elle avait l’air d’y croire, c’était toujours ça de gagner. Concentré sur son plat, il passait un temps fou à parvenir à extirper ce qu’il était supposé manger. Tout à son ouvrage, il eut un léger sursaut quand Die vient lui taper dans le dos. Petit blocage. Leur proximité était déjà perturbante en soi. En plus, il fallait qu'il le touche. Ouais. Comme si… il n’avait pas la sensation d’être assez proche, il fallait en plus qu’il le touche. Un contact. La main de Die. Il la sentait, brulante, et c'était trop abrupt pour qu’il puisse y prendre congé. Cependant depuis que la conversation avait dévié sur les noms, un sujet plutôt neutre, il s’était pas mal détendu.

- Allez, ne sois pas si gêné. Tout va bien.

Il n'avait pas envie de lui répondre. Il n'avait ni envie de lui donner raison, ni la force de nier. Il aurait pu nier, il n'était pas gêné. Jusqu'au moment où Die vint poser sa main. Là, il l'était. Pourquoi fallait-il qu’il le tienne par l’épaule, comme ça ? Il avait pas genre, remarqué qu’il y avait son petit copain juste devant ? Pour se calmer du contact un peu trop amical, il concentra toute son attention sur son assiette. Take prit alors la parole, en s’excusant d’avoir vexé Juliette vis-à-vis de son prénom. Puis il déclara qu’il trouvait Romeo&Juliette ridicule. Les mains de Tears se crispèrent sur ses couverts. Il adorait cette pièce, lui. Tout comme il adorait les musiques constituées de piano ou de violons, alors que Take ne jurait que par la musique à paroles. Tout comme il adorait les films burlesques des années vingt, alors que Take préférait largement les films récents. Tout comme beaucoup, beaucoup d’autres choses. Mais ça déviait encore le sujet loin de toutes choses personnelles, et pour cela, il lui en était reconnaissant. Die avait lâché son épaule. Tears se détendit un peu, remettant ses pieds en place sous la table, rendant à Take son sourire. Il mangea ensuite la chair qu’il avait récoltée, délicieusement assaisonné. Une gorgée d’eau. Juliette accepta les excuses de Take, et Die en profita pour lancer une petite pique, l’air de rien. Une petite offense. Tears grimaça un peu et regarda automatiquement son petit ami pour lui signifier de laisser couler, que c’était pas grave. Son regard lui-même coula jusqu'à l’assiette du surveillant, contenant le coq au vin. Tears était le genre de personne que beaucoup de gens maudissaient, que beaucoup méprisaient. En effet, c’était un pique-assiette. Une race dangereuse. Ah, il n’en prenait pas beaucoup, de votre plat. C’était "juste pour goûter". Cependant il était dans un restaurant chic, et ce n’était pas comme piquer une ou deux frites, l’air de rien. Il se mordit la lèvre, frustré, et s’abstient. C’était là qu’on savait qu’il appréciait vraiment quelqu’un. Il retourna le nez dans son plat et, fatigué de le décortiquer dans tous les sens, il regarda au alentour, l'air coupable et prit une cuisse dans ses doigts. Là, il essayait de la grignoter sans avoir l’air d’un gros porc, et une fois fini, s’essuya un peu les doigts avec la serviette.

Die parlait de Rome&Juliette. De l’amour criminel. Tears aimait l’amour puissant, celui qui liait deux personnes pour la vie. Il aimait les histoires tragiques. C’était les plus belles. Une histoire d’amour où "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants" n’était jamais aussi belle, aussi horriblement touchante que celle de deux amants unis dans la mort ou ne pouvant plus jamais se voir pour le restant de leurs existences. Ce genre d’histoires devenait des légendes. Parce qu’elles étaient parfaites. Sans décadence, sans faiblesse, juste un amour des plus pures et des plus forts. Comme on en voyait jamais. Comme on en voyait rarement. Ou c’était des personnages de fictions, écrit par une âme poétique et littéraire…. ou c’était à des époques où l’amour est plus réglementé, la mort plus frappante, les esprits plus exaltés, passionnés. Thomas Lefroy et Jane Austen. John Keats et Fanny Brawne. Erik Lensherr et Charles Xavier. Amour interdit, différence de classes sociales, différence de modes de pensées, tuberculose. Ca désespérait un peu Tears, de voir les jeunes aujourd’hui. Avec leur sms "jtm". Alors qu’il se rappellait encore dans le film sur Jane Austen, Thomas Lefroy dire à cette dernière "Quelles vertus la vie pourrait-elle avoir si nous ne la vivons pas ensemble ?" D’accord, c’était un film. Mais bon dieu. Que ça devait être beau à cette époque, l’amour.
Alors Tears regardait Die parler de Roméo&Juliette et en approuvait chaque mot. Une phrase seulement le dérangeait, comme s’il semblait que Die déviait de la pièce, pour parler d’autre chose. "Où est l’intérêt après tout de rester dans les rangs quand on peut s’amuser et frôler le danger". Il avait légèrement froncé les sourcils, Tears. Il ne voyait pas le rapport avec la pièce. Roméo et Juliette ne rêvaient qu’à vivre tranquillement, qu’à se marier, qu’à avoir la vie la plus paisible qui soit. Ce n’était pas un jeu, ce n’était pas histoire de frôler le danger, histoire d’être excité par le risque. Le danger ils ne l’avaient pas cherché. Ils n’étaient pas tombés dans les bras l’un de l’autre pour leur attrait du danger. Ils n’en voulaient pas, du danger. Ils auraient préféré qu’ils n’y en aient pas. Ils auraient préféré rester dans leurs rangs, avec une vie amoureuse normale. Ca ne les amusait pas du tout, que leur amour soit interdit. C’était ça qui rendait ces histoires d’amour mémorables. Ils voulaient juste vivre ensemble, tranquillement. Mais ils ne le pouvaient pas. Ils n’avaient pas l’autorisation parentale. Ils n’avaient pas l’argent. Ils n’avaient pas la santé. Si ça leur allait, le danger, ce ne serait pas aussi dramatique. Ce ne serait pas aussi beau.
Die le regarda un instant avec un rictus. Là, il comprit qu’il voulait encore le baratiner sur les bienfaits de l’amour à risque, et donc sans attache. Ce qui revenait, dans la tête de Die, à la baise à risque. A le dévergonder. Rien à voir avec Roméo&Juliette. Rien à voir avec l’amour unique et intense de la pièce.

- Si l'amour est brutal avec vous, soyez brutal avec lui; écorchez l'amour qui vous écorche, et vous le dompterez.

Là par contre, il ne pouvait être que totalement d’accord. Plein d’admiration, il avait ce sourire qui disait "Oh mon dieu, j’adore trop cette phrase".

- Tu aimes cette pièce Tears ?

Il s’essuya encore un peu les doigts sur sa serviette et hocha la tête à deux reprises.

- … Oui… oui je l’aime beaucoup… mais… mais je pense pas qu’il soit… question de s’amuser et… de… frôler les dangers… je veux dire, ils… ils s’aiment sérieusement… c’est pour ça… qu’ils veulent…. lutter contre les… dangers. Ils… les frôlent pas. Ils… ils les fuient dans la mort… pour être toujours ensemble.

Un temps.

- C’est… beau parce que c’est interdit…. mais… mais aussi parce que y a des obstacles et… et donc de la souffrance… ils… s’amusent pas. Ils… se battent pour s’aimer… c’est ça… c’est ça qui est beau.

Tiens, des obstacles contre un couple. Et auquel le couple doit survivre pour en devenir encore plus fort. Il ne put s’empêcher de sourire un peu à Take.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyMar 21 Juin - 11:23

    Les offenses, les gestes, son visage, le fait simple que Die existe le perturbait, l'énervait et par dessus tout, venait à avoir une horrible envie de le taper sous la table. Geste qu'il exaucerait certainement plus tard tant il n'avait rien à faire au final. Il n'aimait pas son coq au vin, il n'avait pas le goût qu'il recherchait dans ce plat. Pas cette douceur, pas cette viande qui fond littéralement dans la bouche. Non, le coq était trop cuit. Une erreur fatale du cuisinier. Le pire dans tout ça, en mettant de coté le plat, c'était que Tears ne se détachait pas de la main de Die. Il rageait intérieurement mais ne laissait rien paraître sur son visage tant ça n'allait servir à rien. À rien à part donner l'occasion à Die de se la ramener de nouveau. Mais Tears s'était détendu, laissant ses jambes se remettre correctement sous la table. Mais lui, il les gardaient collées entre elles. Non, c'était fini, il n'allait plus lui faire du pied. Il l'avait bien cherché. Le brun pouvait se sentir un minimum vexé. Après tout, son petit ami se détendait après que Die ait touché son épaule et se crispait dès que Take touchait une fraction de son pied. On voyait les préférences et il commençait à douter. Douter de lui, douter de son idée pour le restaurant français, douter sur ses propres sentiments. Mais il savait qu'ils étaient réels, donc il n'en douta pas bien longtemps. Sa tête s'était plongée dans son assiette dégoutante, foutant un vent monumental au sourire de Tears. Il n'avait pas envie de sourire et encore moins d'y répondre. Après tout, son sourire était lui-même une réponse. Finalement, il appuya sa tête sur sa main, touchant le coq du bout de la fourchette, ce coq trop cuit, ce coq mort, ce coq amer. Ce coq qu'il comparait à Die. Ce coq qu'il éventrait avec grand plaisir en plaçant la tête de l'idiot dessus.
    Pour la première fois de sa carrière, il regrettait d'avoir fait de telles études et d'avoir débarqué à la Wammy's House.
    C'est vrai, s'il n'avait pas débarqué là bas, il n'aurait jamais connu Tears, n'aurait jamais eu de haine envers Die et aurait toujours eu sa vie remplie de parties de jambes en l'air. S'il avait pu, il aurait été allé vivre ailleurs. Pourquoi l'Angleterre ? La Nouvelle-Orléan, New-York, ou même Lyon aurait été mille fois mieux au final. Il regrettait même un peu son père alors qu'il ne l'avait jamais fait avant. Il l'appellerait peut-être en rentrant. Ce vieux débris qui mourrait dans la maison familiale, seul, sans son idiote de femme. Avec seulement quelques visites de la part de ses amis. Take ne l'avait plus appelé depuis son arrivée à Winchester. L'occasion était là, maintenant, si personne ne squattait chez lui ce soir. Il doutait trois fois plus de ça. Il se connaissait, il allait finir en rogne ou seulement hyper-vexé et par fierté allait foutre des vents aux gens. Y compris Tears. Et il ferrait ça à Tears pour ne pas lui lancer tout ce qu'il pensait dans la gueule. Entre autres, qu'il préférait Die à lui.

    « Je veux dire, oui, je t’imagine très bien, toi petite Juliette et les gamins te demander avec des ricanements où est passé ton roméo. Un peu ce que vient de faire Take avec toi. »

    Lui qui était en train de boire tranquillement son eau, il avala de travers. Toussant avec force, laissant résonner le son dans le restaurant. Take retint sa respiration, regardait de travers Die et s'essuya la bouche avec sa serviette.
    Et l'autre argumentait sur la pièce de Roméo & Juliette, laissant béa Tears. Ses estimations étaient donc justes. Die faisait bel et bien une remarque, Die protégeait bel et bien cette pièce de Théâtre. Il se rendait bien compte que Tears et lui avaient des différences énormes. Mais il se rendait encore plus compte du gouffre entre eux deux, il se rendait encore plus compte que... Tears allait bien avec Die au final. Et ça le déplaisait. On aurait dit qu'un clou s'enfonçait dans sa poitrine. Ses yeux meurtriers restaient fixés sur le visage de Die qui expliquait, ignorant Tears. Le coup de pied ne partirait pas, malheureusement. Un minimum de dignité.
    Take aimait les films romantiques, à l'eau de rose. Un peu comme Les Hauts De Hurlevent qu'il avait lu et relu. Cette histoire d'amour à sens unique. Douleur et vengeance pour finir dans la mort en acceptant l'amour de deux êtres. Roméo & Juliette, c'était trop... Pas qu'il en avait horreur. Il n'accrochait juste pas aux pièces de théâtre. Ce n'était pas de sa faute, au fond.
    Mais le Corps Exquis était deux fois plus meilleur que Roméo & Juliette, deux fois plus meilleur que Les Hauts de Hurlevent. C'était glauque, ça traitait du gay, c'était cru mais appétissant. Il admirait l'auteur, admirait le livre.
    Secrètement, chez lui, il écrivait une histoire toute faite. Parce que Take aurait bien aimé devenir romancier un jour. Mais faute de motivation, il avait vite laissé tomber l'idée. Là aussi, ce qu'il écrivait, c'était une histoire d'amour. Gay. Inspirée de lui et Tears, légèrement, en oubliant le coté gros coincé du blond. Personne ne devait la lire et personne ne devait savoir qu'il écrivait une telle histoire. Humiliant, trop humiliant. Il n'avait jamais aimé qu'on le lise en plus. Ce qui était un gros handicap pour une personne ayant l'envie d'écrire des livres.
    Finalement, il laissa tomber son couver en ayant vu l'air admiratif de Tears. Cet air qu'il aurait dû avoir et non Die. Cet air qu'il désirait au plus profond de son être et qu'il n'aurait certainement jamais. Du moins, pas ce soir. Et il soupira longuement en fermant les paupières.

    « Mais dis moi, Die, si tu as quelque chose à me dire, dis le en face. Ne le cache pas dans tes phrases à horrible double sens. Crois-moi, ça fait pas classe. »

    réussissait-il à placer. Puis Take continuait de bouillir, croquant le coq avec sauvagerie alors qu'il venait de faire allusion au fait qu'il avait traité de gamin indirectement. Trop cuit, trop cuit, trop cuit, se répétait-il. Et il aurait bien aimé appeler un serveur pour qu'il aille faire la commission au cuisinier en chef. Ce crétin fini qui ne méritait même pas sa toque au final.

    « Tu aimes cette pièce Tears ? »

    Grognement de sa part alors que Tears répondait naturellement. Évidemment qu'elle lui plaisait ! Mais oui enfin ! Pourquoi Take et Tears ne mourraient-ils pas ensemble ? Comme ça, ils ferraient un remake de cette pièce. Comme ça, Die serait content et il n'y aurait ni Take ni Tears pour lui pourrir sa stupide vie.
    Il était tellement stressé et énervé qu'il se rongeait les ongles. Chose qui n'était pas galante, chose qu'il ne devrait pas faire devant son copain et encore moins dans un restaurant aussi chic. Take avait les yeux vides en les rongeant, en fixant bêtement son coq. Puis il se réveillait, faisait genre que son plat était trop chaud pour qu'on ne croit pas autre chose. Et pendant un moment, il plongea son regard dans celui de Tears. Lui faisant comprendre son malaise. Comment pouvait-il profiter de cette soirée avec un fauteur de trouble à coté d'eux ? Le type avec qui Tears prenait des cours de théâtres ?
    Le sourire du blond, il le voyait. Y répondait faussement et baissa la tête sur ses cuisses dans un nouveau soupir. C'est alors qu'il sortit son téléphone pour se plaindre auprès d'un ami proche, écrivant sous la table d'un français parfait. Pourquoi irait-il en parler à un anglais, franchement ? Son meilleur ami se trouvait en France, pas à Winchester. Il allait se plaindre de Die, de Tears. Oubliait totalement la blonde et disant qu'il désirait rentrer.
    Pourquoi il ne rentrait pas ? Parce qu'il devait payer l'addition et que ça aurait fait lâche de s'enfuir devant Die. Il pouvait survivre face un salaud. Il le devait.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyDim 21 Aoû - 0:09

[ Je suis vraiment vraiment désolée pour cette piètre réponse, qui plus est genre super en retard, ça tourne un peu bizarrement, mais bref, j'espère que ça vous conviendra je vous aime ;A; ]


Dans la tête de Die c'était fini. Ils avaient déjà perdu. En fait il ne supportait pas le fait qu'on puisse lui résister. Il ne supportait pas le fait que Tears puisse se trouver un copain alors que lui était là. Certes son cœur appartenait à quelqu'un d'autre, mais qu'il l'accepte il y avait encore du chemin. Il ne supportait pas que Tears ne le regarde plus, comme il le regardait avec admiration. Daniel avait besoin de l'admiration des autres, il avait besoin de leur haine tout comme de leur amour, tant qu'il ne leur était pas indifférent c'était bon. Qu'ils le détestent ce n'était pas grave. Qu'ils le haïssent, qu'ils l'exècrent, qu'ils veulent lui faire la peau, qu'ils ne cherchent qu'à le détruire, c'est tout ce qu'il demandait. Peu importe qu'il ne soit pas aimé de tous, il savait très bien que quoi qu'il serait il y aurait quelqu'un pour le détester. Alors autant ne jamais montrer son vrai visage. C'était à cause de lui, Tears, qu'il se montrait ainsi. Ce mec. Il ne comprenait toujours pas pourquoi il se donnait tant de peine pour l'avoir. Il aurait du partir du restaurant à la seconde près où il les avait vu. Il aurait du les laisser tranquille. Il aurait du, mais il ne l'avait pas fait, et les raisons lui restaient encore totalement inconnues. Il ne supportait pas que Take puisse être meilleur que lui. Alors comme d'habitude il s'arrangeait pour écraser ses adversaires par la force de ses mots. Il savait les manier, il savait appuyer là où ça faisait mal. Il était capable de faire vraiment mal Die, comme son pseudonyme le stipulait. Ce n'était rien là par rapport à ce qu'il était vraiment capable de faire. Il était capable de tout détruire, il était dangereux Daniel. Mais pourquoi les voir tous les deux le rendait tellement fou ça il ne savait pas. Il pourrait passer une soirée tranquille avec Juliette puis la prendre par les hanches sans penser à rien d'autre que son bonheur. Son bonheur. Il se fichait totalement de ce que Tears avait envie, il se fichait totalement de les faire tous les deux littéralement chier. Seule sa petite personne importait.

Mais Tears c'est la première fois. Première fois que je fais tout ça pour juste pour quelqu'un.

    ▬ Mais dis moi, Die, si tu as quelque chose à me dire, dis le en face. Ne le cache pas dans tes phrases à horrible double sens. Crois-moi, ça fait pas classe. 


Die observe Take, puis secoue la tête sur les côtés, un rictus lui montant aux lèvres.

    ▬ Ah, Take est assez malin pour savoir qu'il y a un double sens dans une phrase mais pas assez lucide pour distinguer ce que c'est. Je vais exaucer ta prière mon cher. Non non, tu croyais que j'avais peur mais le regard noir que tu me lances depuis le début du repas est aussi effrayant que celui d'un chaton dans son panier. Je vais être clair, outre le fait que tu détestes le prénom de Juliette juste parce que ça te rappelle la pièce de théâtre, pathétique et mièvre selon toi, et que se référer à ça est digne du niveau de la maternelle. Mais bref, je passerai aussi le fait que tu es tellement sûr de toi que tu penses que ton cerveau est tout puissant, et qu'en me maudissant comme tu le fais dés depuis la seconde où je suis arrivé je tomberai sûrement dans un caniveau en rentrant ou pire me ferait renverser par une voiture, tomberai dans le comas puis deviendrait paraplégique. Hé, Take, ce n'est pas comme ça que ça marche, ce n'est pas en me disant que ce n'est pas classe que ça ne le devient pas. Au lieu d'attendre avec impatience que je parte chasse moi, ou alors t'en as pas assez dans le pantalon, je sais pas. Non mais non, soyons sincère, tu me détestes, arrête de grogner et dis toi même ce que tu as à dire avant de dire aux autres d'arrêter de dire des phrases à double sens. Ah mais tu voulais te montrer beau chevalier pour ce cher Tears, c'est si mignon. Tu veux l'impressionner avec tes petits goûts de petit surveillant, ta politesse exacerbée et forcée, ta classe made in china, ton accens frenchi et tout ce qui va avec mais t'oublie un truc, t'es encore pire que tous ces adolescents qu'on surveille jour et nuit. 

    ▬ Oh. Et d'ailleurs, maintenant que j'y pense, tu savais que Tears avait craqué sur quelqu'un avant, qui s'appelait Taken ? C'est drôle la ressemblance des deux pseudonymes. Enfin visiblement lui il était en dessous et toi au dessus, connotation sexuelle whaa, dis moi, t'es tellement en manque que ça qu'il faut que tout le monde sache que t'es le roi de la baise ? 


Die il avait perdu son sourire, il s'énervait presque, oui, il bouillait de rage. Il voulait frapper Take, secouer Tears de toutes ses forces, leur hurler que leur petite relation n'avait ni queue ni tête, que leurs petits projets stupides le dégoûtait au plus au point, que réserver le moment où ils allaient le faire était d'un ridicule sans nom, qu'ils ne seraient jamais bien ensemble, qu'ils n'allaient même pas bien ensemble, que Tears avait besoin d'autre chose que d'un mec qui semblait le prendre pour acquis. Oui, ça le dégoûtait, il ne pouvait pas supporter la vue d'une telle chose. Alors il mettait tout en oeuvre pour leur pourrir leur soirée.

Et pourtant, il ne pourrait jamais avouer qu'il était meurtri parce que c'était Take qui avait Tears.

Selon lui. Selon lui. Je vous aime moi.

CLAC.

Daniel ouvrit grand les yeux. Sa joue était en feu, rouge.

    ▬ Daniel... Daniel... t'es... tu es horrible. 


Le brun jeta un coup d'œil sur le côté, Juliette le regardait, les sourcils froncés, les yeux humides, elle se mordait les lèvres, sûrement prête à se battre, à griffer, à mordre toute partie du corps du professeur de théâtre. Il la regarde, la main sur sa joue, sonné.

    ▬ … si horrible est dire la vérité, je veux bien être un monstre. 


La jeune femme se lève précipitamment, jette un coup d'oeil à Tears et Take.

    ▬ Je … je vous prie de m'excuser. 


Puis elle se retourne et court vers la sortie. Die hausse les sourcils, lance un regard meurtrier au blond et au brun, comme si c'étaient eux les responsables. Puis il se lève brutalement et court vers la sortie.

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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyDim 28 Aoû - 22:29

Tears aimait bien les gens. Il avait toujours bien aimé les gens. Il aimait être parmi eux, mais suffoquait quand il était entre eux. Ce sentiment de compression, cette culpabilité, et il n'avait rien demandé. Il adorait, d'habitude. Qu'on lui fasse confiance, qu'on se repose sur lui, qu'on l'écrase de fardeaux. Mais il n'aimait pas que ce fardeau soit un choix. Ce serait sa faute. S'il faisait le mauvais choix, il perdait quelqu'un. Ce serait de sa faute. Et s'il ne le faisait pas, ils faisaient mal aux deux. Et ce serait de sa faute.
Tears n'avait jamais aimé les choix. C'est le genre qui hésitait devant deux stylos billes parfaitement identiques, planté au milieu du rayon de fourniture au supermarché. Avec les gens, c'est encore plus durs, tout simplement parce qu'il ne voyait même pas pourquoi il aurait à choisir. Le choix était déjà fait, il sortait avec Take, il était ami avec Die. Mais il sentait la pression, de chaque côté. Et le plus ridicule, c'était que ce n'était même pas un affrontement pour l'avoir, et il ne serait jamais vaniteux au point d'imaginer que ça puisse en être un. C'était juste que quand il donnait son attention à l'un plus qu'à l'autre, cet autre se sentait délaissé. Exactement comme s'il était la maman de deux enfants, dont l'un faisait "Regarde regarde, je vais faire le poirier, regarde moi, regarde moi !" alors que l'autre boudait sauvagement dans son coin. C'était désagréable.
Take regardait son coq. Puis le regarda dans les yeux, longuement. Take se rongeait les ongles, rendait des sourires faux, écrivait des sms sous la table.
Il en voulait à Tears. Et lui, lui, il se sentait totalement coulé. Une pierre aux pieds. Il n'avait pas le sentiment de lui avoir fait offense, mais au contraire, celui de tenter de calmer un peu Die. Alors il ne savait plus quoi faire. Alors il tripotait nerveusement le pied de son verre.
Tears aimait bien les gens. Mais il n'aimait pas être entre eux, parce qu'il s'en prenait plein la gueule. Être l’intermédiaire, être celui qui défend l'un aux yeux de l'autre, systématiquement. Mais au lieu de calmer la querelle, elle se retourne contre vous. Vous dites à B que C n'est pas si vilain qu'il le pense, qu'il faudrait qu'il se calme un peu vis à vis de lui. Vous dites à C que B n'est pas vraiment méchant, et qu'il devrait lui faire plus confiance. Et vous vous retrouvez avec B et C sur le dos. Et les critiques. Ils vous demandent pourquoi vous défendez ce connard, et ah bien sur tu le préfères à moi, et putin mais si t'es pas pour moi, mais dégage. Et vous aurez beau leur dire, a tous les deux, que vous les avez défendus également aux yeux de l'autre pour leur faire entendre raison, vous vous retrouvez totalement rejeté. Parce que la seule chose qu'ils veulent entendre, c'est "Mais oui tu as raison, l'autre est un connard." Sinon, vous n'êtes pas de leur côté. Et si vous n'êtes pas avec quelqu'un, par une définition que Tears ne comprendra jamais, vous êtes contre cette même personne. Et voilà qu'en voulant réconcilier deux ennemis qui sont vos propres amis, vous en faites vos propres ennemis. On vous dira toujours que vous aviez du choisir, qu'il y avait bien un ami qui vous tenait plus à cœur. Faire un choix, ne pas être lâche et faire un choix. Mais pourquoi faudrait-il que vous perdiez quelque chose qui vous ait chère, pour une haine, et une raison qui ne vous concernait pas ? Deux personnes ne s'entendaient pas. Et vous seriez le seul à perdre un ami. Parce que dès que vous vous en mêlerait, on vous demandera un choix, on ne supportera pas de vous laisser au milieu. Les médiateurs sont appelés lâche et traître, et ils ne peuvent rien faire contre ça. Sûrement que Take n'avait pas la sensation d'être aimé, mais en ce moment Tears n'en avait pas la sensation non plus.

- Mais dis moi, Die, si tu as quelque chose à me dire, dis le en face. Ne le cache pas dans tes phrases à horrible double sens. Crois-moi, ça fait pas classe.


Il hocha instinctivement la tête, un peu. Lui aussi préférait les choses claires. Ca lui évitait de se retrouver entre les deux et d'expliquer que, non, c'est pas ce qu'il a voulu dire. Mais il y avait aussi le risque que la réponse franche soit dure à digérer.
Et elle l'était.
Mais il n'avait pas le sentiment qu'elle soit vraiment franche. Take lui avait demandé de dire ce qu'il n'allait pas, et Die lui retournait la question, en devinant ce qui n'allait pas chez Take. Et pendant tout ce temps, le professeur enfonçait de plus en plus rapidement son petit ami sous terre. Et pendant tout ce temps, le blond avait la gorge serrée. Il tenta un petit geste pour dire à Die de cesser, que ça suffit, qu'il allait trop loin. Mais celui ci prononça le nom de Taken. Et Tears s'immobilisa aussitôt. Sa main cessa de tripoter son verre à pied. Ses tics cessèrent comme si on l'avait mis sur arrêt. Il ferma les yeux un moment. Bon dieu. Il fallait qu'il ressorte ça. Die pouvait détester Take, c'était son problème, ses raisons. Mais se servir de lui pour lui faire du mal, c'était vraiment, vraiment malsain. Die ne souriait plus. Tears non plus. Déçu et fâché qu'il insiste autant pour gacher leur soirée, il soupira, la main légèrement tremblante. C'était fatiguant, il était fatigué. Il était épuisé, vidé, laissé pour mort. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait sur le point de pleurer. Et sa voix tremblait, et tremblait, et tremblait...

-... Je... je craquais pas pour lui... c'est mon meilleur ami... et ça n'a rien... rien à voir.

Elle tremblait presque de rage, sa voix.

- Et... je te permets pas... de...

Une gifle.
La joue de Die était rouge.
Sa main n'avait pourtant rien fait.

- Daniel... Daniel... t'es... tu es horrible. 

Il cligna des yeux un instant, Tears. Die sortit une réplique toute faite. Juliette s'excusa et s'en alla. Die les regarda durement et s'en alla à son tort.
Un temps. Ils étaient seuls.

-... Bien.... bien fait pour lui...

Qu'il marmonna, en fouillant son assiette du bout de la fourchette, tout en regardant les cuisses de grenouilles s'engluer dans la sauce.

-... Il va... sûrement aller l’embobiner... pour... pour qu'elle accepte quand même.... de... coucher avec lui...

Sa tête lui faisait mal, ses yeux piquaient, il avait l'impression de n'avoir pas dormi depuis des semaines. Et il clignait des yeux, sans cesse.

-... Enfin... il a... il a dit n'importe quoi.... tu es... tu es très bien.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyLun 29 Aoû - 23:30

    Son regard était pesant. Sans déconner. Il était presque énervant mais il ne pouvait rien dire tant il le trouvait intimidant à ce moment. Alors il soutenait son regard, patient, sentant qu'il allait faire quelque chose sans savoir réellement quoi.

    « Ah, Take est assez malin pour savoir qu'il y a un double sens dans une phrase mais pas assez lucide pour distinguer ce que c'est. Je vais exaucer ta prière mon cher. Non non, tu croyais que j'avais peur mais le regard noir que tu me lances depuis le début du repas est aussi effrayant que celui d'un chaton dans son panier. Je vais être clair, outre le fait que tu détestes le prénom de Juliette juste parce que ça te rappelle la pièce de théâtre, pathétique et mièvre selon toi, et que se référer à ça est digne du niveau de la maternelle. Mais bref, je passerai aussi le fait que tu es tellement sûr de toi que tu penses que ton cerveau est tout puissant, et qu'en me maudissant comme tu le fais dés depuis la seconde où je suis arrivé je tomberai sûrement dans un caniveau en rentrant ou pire me ferait renverser par une voiture, tomberai dans le comas puis deviendrait paraplégique. Hé, Take, ce n'est pas comme ça que ça marche, ce n'est pas en me disant que ce n'est pas classe que ça ne le devient pas. Au lieu d'attendre avec impatience que je parte chasse moi, ou alors t'en as pas assez dans le pantalon, je sais pas. Non mais non, soyons sincère, tu me détestes, arrête de grogner et dis toi même ce que tu as à dire avant de dire aux autres d'arrêter de dire des phrases à double sens. Ah mais tu voulais te montrer beau chevalier pour ce cher Tears, c'est si mignon. Tu veux l'impressionner avec tes petits goûts de petit surveillant, ta politesse exacerbée et forcée, ta classe made in china, ton accent frenchi et tout ce qui va avec mais t'oublie un truc, t'es encore pire que tous ces adolescents qu'on surveille jour et nuit. »

    « Oh. Et d'ailleurs, maintenant que j'y pense, tu savais que Tears avait craqué sur quelqu'un avant, qui s'appelait Taken ? C'est drôle la ressemblance des deux pseudonymes. Enfin visiblement lui il était en dessous et toi au dessus, connotation sexuelle whaa, dis moi, t'es tellement en manque que ça qu'il faut que tout le monde sache que t'es le roi de la baise ? »


    … gros blanc. Térence ne disait plus rien, n'avait pas cessé de le regarder durant son long monologue et avait directement baissé la tête sur son plat lorsqu'il eut fini. Il avait faux et raison à la fois, il disait des trucs blessants mais tellement vrais parfois. Il exagérait, il disait des choses totalement à coté lorsqu'il parlait du prénom de Juliette et avait continué sur sa lancée pour bien enfoncer la façon dont il se comportait. Seulement, ce prénom, il ne le détestait pas réellement. C'était exagéré de parler de niveau maternelle. C'était un peu faux et un peu vrai lorsqu'il disait qu'il pensait que son cerveau était surpuissant. C'était totalement vrai lorsqu'il disait que Take voulait qu'il se fasse renverser par une voiture. C'était tout aussi exagéré de dire qu'il n'en avait pas assez dans le pantalon. Il ne voulait pas s'exciter sur ce qu'il disait depuis tout à l'heure par respect pour Tears et l'endroit où ils se trouvaient. C'était putain de vrai lorsqu'il disait qu'il le détestait. Et c'était assez fort de dire qu'il voulait l'impressionner. Mais c'était quand même la vérité. Par contre, il fut extrêmement blessé lorsqu'il parlait d'un Taken. Quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Qui avait presque le même pseudo que lui, comme Die l'avait fait remarqué. Et pire... Tears avait soit disant craqué sur lui. Donc il doutait. Est-ce qu'il sortait avec lui pour se rappeler de ce type ? Il ne savait même plus lui-même ce qu'il devait penser en réalité. Devait-il seulement se casser la tête pour ça ?
    Take frissonnait à l'entente d'une gifle. Comme si c'était lui qui la recevait mais c'était plus... de la surprise.

    « Daniel... Daniel... t'es... tu es horrible. »

    Juliette avait fait son apparition. Elle qui était restée plus ou moins discrète. Ses yeux se tournaient vers elle, il la fixait un instant. Alors elle réalisait que le type avec qui elle allait coucher était horrible ? Il aurait voulu lui lancer des fleurs mais il était trop perturbé pour faire quoique ce soit. Die avait murmuré quelque chose, Juliette s'était levée en s'excusant et était partie. L'autre aussi était parti. Et il se sentait un peu soulagé de cela. Malgré le regard qu'il leur avait lancé. Ah, et il avait aussi zappé les paroles de son copain qui s'était vaguement expliqué sur le type nommé Taken. De toutes façons, dans l'instant, il pouvait même dire que c'était l'un de ses cochon-dindes, il s'en serait totalement fichu, réduit à regarder son assiette comme si elle était vivante. Ça devait peut-être être froid maintenant. Tant pis, il mangeait quand même une fourchette.

    « ... Bien.... bien fait pour lui... »

    l'avait-il entendu marmonner. La tête de Take s'était relevée vers lui, presque intéressé et ses yeux... pétillants ? Il voulait paraître un peu bien, peut-être. Restait à voir si ça marchait bien évidemment.

    « ... Il va... sûrement aller l’embobiner... pour... pour qu'elle accepte quand même.... de... coucher avec lui... »

    Ses épaules s'était haussés et il avait très légèrement sourit en reprenant une fourchette de son assiette. C'était bel et bien froid. Ou pas totalement mais... mais c'était quand même moins chaud que tout à l'heure. Logique.

    « ... Enfin... il a... il a dit n'importe quoi.... tu es... tu es très bien. »

    De nouveau, il regardait le blond sans pour autant que son regard se fasse pesant. Allez allez, prenons ça... positivement. Oupas. Pas trop quand même. Il essayait de calmer ses émotions donc il restait clean et totalement serein. Son sourire était forcé mais il était là. Hors de question qu'il paraisse... faible face à Tears. Tears qui était en train de cligner sans arrêt des yeux. Il avait peur qu'il se mette à pleurer.

    « Ca va, Tears. Je sais que je ne suis pas un mec au top. J'ai couché avec plein d'hommes avant toi, je souhaite parfois la mort des gens, je ne suis pas ce qu'il y a de plus sincère et tout le reste mais... Mais on peut quand même me faire confiance, me parler et ce même si je n'écoute qu'à moitié. Car j'aurais toujours un ou deux conseils à donner. Et je suis fidèle. Je ne suis pas au top mais... mais je suis bien quand même, je le sais... »

    C'était quand même un énorme soulagement de savoir qu'il le pensait ''très bien''. Parce que s'il ne lui disait pas, il ne pouvait en être sûr. Ce n'était pas un télépathe. Loin de là. Mais en attendant, Die lui avait vraiment pété la soirée. Comment il allait faire pour qu'elle soit agréable maintenant ? Il finissait son plat assez rapidement puis regardait Tears, le menton sur ses mains jointes, ses coudes sur la table. C'était presque de l'admiration comme il le regardait. Parce qu'il essayait d'oublier Die, Juliette, Taken... tout ce qu'il avait entendu. Parce que ce n'était pas ce qu'il voulait pour ce soir. Alors oui, en effet, il aurait dû directement virer Daniel du repas. Il aurait dû. Mais il n'avait pas pu. Et c'était lâche de sa part. Vraiment très lâche. Parce qu'au final il se retrouvait avec une légère douleur dans la poitrine. Die avait su le toucher. Il fallait presque l'applaudir.

    « Tu sais... c'est pas grave tout ce qu'il a dit. »

    Ou du moins tu essayais de faire comme si ce n'était pas grave pour toi.

    « Tant que je suis avec toi, ça me va vraiment. »

    Pendant un petit moment, il ne disait rien. Se contentant de le regarder, souriant à moitié. Allez, c'est pas grave.

    « Alors préviens-moi dès que tu as finis. Que... j'essaie d'arranger cette soirée fichue. »

    Déterminé, lui ? Pas du tout voyons. Ahah. Mais il n'allait pas dépenser son argent pour quelque chose de raté. Donc autant rattraper tout ça. Que la fin soit au moins agréable.
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyMer 31 Aoû - 17:26

Il souriait. Il souriait légèrement, Take. Un peu comme lui. Ils souriaient de la même façon, sourires un peu faux. Trop légèrement, avec ce petit rien qui les rendaient forcés. Leur soirée était gâchée. Ils feignaient que tout allait bien. Qu'ils n'avaient pas été touchés par ce qui avait été dit. Ce n'avait été qu'un intermède sans importance, ils pouvaient maintenant reprendre là où ils en étaient. A l’intérieur, Tears était pourtant submergé, et il respirait, et il essayait de se calmer. D'un mouvement de pouce, il s'essuya un peu les yeux. Take le regardait, sourire forcé, trop calme.

- Ca va, Tears. Je sais que je ne suis pas un mec au top. J'ai couché avec plein d'hommes avant toi, je souhaite parfois la mort des gens, je ne suis pas ce qu'il y a de plus sincère et tout le reste mais... Mais on peut quand même me faire confiance, me parler et ce même si je n'écoute qu'à moitié. Car j'aurais toujours un ou deux conseils à donner. Et je suis fidèle. Je ne suis pas au top mais... mais je suis bien quand même, je le sais...


Un mec au top, hein. Tears s'appliquait à rassembler les feuilles de salade sur le côté gauche de son assiette. Il n'avait jamais recherché un mec au top. Juste quelqu'un. Quelqu'un avec qui il se sente bien. Bien sur il avait un idéal, bien sur il avait des fantasmes, mais même ceux là n'étaient pas « au top », mais au contraire, bourrés de vice. Il mangea sa salade, pliant chaque feuille en quatre à l'aide de sa fourchette et de son couteau, avant de l'enfourcher, de la tremper dans la sauce, et de la porter à sa bouche. Entre deux feuilles, il hocha légèrement la tête, en signe d’approbation, les yeux rivées sur son assiette. Plus que le fait qu'il se soit fait beaucoup d'hommes, plus que sa sincérité bancale, il regrettait vraiment que Take n'écoute à moitié. Tears avait beau être fleure bleu, il avait beau être atrocement romantique, il pensait que cette partie de sa personnalité n'avait rien à avoir avec la simple envie d'être écouté. D'être écouté, pleinement, par celui avec qui il formait un couple. Et qui, soit dit en passant, lui avait dit qu'il l'aimait. Il se disait que c'était la base. Pour quelqu'un d'aussi timide que Tears, les paroles avaient vraiment quelque chose d'essentiel, au delà même de l'effort que quelqu'un a pour les dire, mais aussi dans cet effort-même.
Sa fourchette décortiquait les cuisses de grenouilles restantes. Il leva la tête, et fut surpris de voir que Take l'observait. Il le contemplait d'une façon flatteuse, un peu déstabilisante, de cette façon qui fait rougir. Tears retourna le nez dans son assiette. Le plaisir d'être regardé n'équivaudra jamais le plaisir d'être entendue, mais c'était toujours ça.

- Tu sais... c'est pas grave tout ce qu'il a dit. Tant que je suis avec toi, ça me va vraiment.


C'était mignon, ça. Le morceau qu'il venait d'avaler passa un peu mal, et il toussa un moment. Et tousser, ça facilitait les larmes. Un peu comme celles qui coulaient quand on était vraiment vraiment fatigué. Il s'excusa pour la toux, et s'essuya rapidement les yeux, utilisant ensuite sa serviette pour se ventiler un peu. Maladroitement. Pour échapper à l'atmosphère lourde du restaurant français.

- … D'accord... Je veux dire, tant mieux...

Silence.

- Alors préviens-moi dès que tu as finis. Que... j'essaie d'arranger cette soirée fichue.

Hochement de tête, il se pressa à finir son plat. Lassé de décortiquer au couteau et à la fourchette, il finit le tout avec les doigts. Tout en se demandant comment il comptait arranger cette soirée. Parce que, qu'on le veuille ou non, l'ambiance avait changée, les esprits étaient occupés à toute autre chose, l'humeur était différente. Et ca se sentait. Qu'on le veuille ou non. Sous les faux sourires.
Il grignotait la dernière cuisse.

- … C'était.... c'était à qui... enfin... sur ton... téléphone tout à l'heure... tu parlais à qui... ?


Il posa le petit os sur un côté de l'assiette et s'essuya les doigts avec la serviette avant de lever les yeux vers Take.

- J'ai... j'ai fini. Mais... mais tu sais... on peut... je veux dire, c'est pas grave si... la soirée est pas fichue mais... on... on est pas obligé... de faire semblant que tout va bien... on peut rentrer... dormir....

Il fit la moue, mal à l'aise.

- … Et... et remettre ça... à demain... ?
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Sujet: Re: You are the only exception (Take & Die) You are the only exception (Take & Die) EmptyMer 7 Sep - 16:42

    La façon dont agissait Tears, il avait un peu l'habitude. Il le savait sensible et un peu faible. Et de toutes façons, ça se voyait bien qu'il allait se mettre à pleurer ou qu'il était au bord des larmes. Il arrivait à supporter la façon d'être de son copain mais parfois c'était un peu... agaçant. Pas au point de s'énerver mais ça l'était un peu. Mais il l'acceptait bien comment il était. Et de toutes façons, il n'allait pas le faire changer autant qu'il l'avait prévu auparavant. Lui éviter de mettre des pauses entre les mots était déjà bien assez compliqué. Et son caractère était niquel (ou presque) alors à quoi bon essayer de changer ça ? Tears était bien son idéal à lui. Alors à quoi bon ? De toutes façons le fait qu'il soit assez sensible le rendait que plus mignon. Et il ne changerait pas quelqu'un de mignon et de tout à fait abordable. Quoi que... à part lui, personne ne l'aborderait. Pas que Tears ne l'était pas, abordable, mais Take allait bien claquer des dents et grogner pour montrer que ce n'était pas quelqu'un à aborder à l'heure actuelle. Protéger ce qui lui appartenait techniquement était quelque chose de normal. D'où le fait qu'il avait été terriblement froid et énervé vis-à-vis de Die. Allez savoir pourquoi, étant donné qu'il ne savait pas grand chose de leur relation. Il était assez jaloux. Il avait pris des cours de théâtre avec Die. Il était resté un moment avec Die. Qu'avait-il seulement fait avec Die ? Des questions qu'il ne posera certainement jamais à Tears et qui allait rester sans réponses. Puisque de toutes façons, à présent, il était avec lui. Pour le moment, dans la minute, il ne voulait pas être éclairé. Take, de toutes manières, était trop concentré sur le visage de Tears, bien qu'il soit baissé. De ce fait il avait penché un peu la tête pour l’apercevoir. Il ne changeait pas d'expression, restait tout à fait... admirative. Le brun ne se souciait pas des regards alentours ni de quoi que ce soit. Ça ne servait strictement à rien de s'en soucier de toutes façons. Donc voilà, on ignore, on s'en fout et on fait comme à son habitude. Il était si délicat avec sa salade. On aurait dit qu'il la croyait vivante, que c'était quelque chose qui ressentait la douleur lorsque la fourchette la transperçait. Take aimait aussi beaucoup ça en lui. Il mangeait bien. Et il aime les gens qui mangent bien. Même s'il finissait son plat avec les doigts au final. Ça, c'était bien amusant et ça le faisait sourire. Parce que les cuisses de grenouilles, au couteau et à la fourchette ne son pas simple à manger ou du moins ce n'est pas très pratique. Enfin, pour lui il usait de ses doigts pour finir plus rapidement son plat. Ses paroles lui avaient mis la pression ? Ahah, il ne lui avait tout de même pas dit de s'étouffer ou justement de se salir les doigts. Mais bon, tant que son sourire était devenu sincère grâce à ça, c'était déjà pas mal. De plus son regard se faisait plus attendrissant qu'admiratif. Térence aimait regarder Tears et ce dans toutes les positions. D'ailleurs, c'était vraiment frustrant pour lui de se retenir de le prendre en photo. De temps en temps, il ne résistait pas. Mais encore fallait-il qu'il trouve une occasion. Et il allait bien l'avoir cette occasion un jour, quitte à demander à Tears de poser. Absolument, de poser. Les envies ne se refoulent pas après tout, alors why not. Ce n'était que des photos. Il se mettait à réfléchir à la façon de lui demander lorsqu'une voix familière attirait soudainement son attention.

    « … C'était.... c'était à qui... enfin... sur ton... téléphone tout à l'heure... tu parlais à qui... ? »

    Haussement d'épaules insouciant. Il n'avait rien à se reprocher.

    « Mon meilleur ami qui est resté en France. »

    Et qui lui manquait énormément soit dit en passant. Mais bon, il fallait bien qu'il bosse et il n'était pas si loin de la France donc son meilleur ami pouvait très bien passer de temps à autres. Quoique Alexandre n'avait certainement pas les moyens de venir. Et il ne le pouvait peut-être pas. Il avait beaucoup plus de soucis que lui. Et d'ailleurs autant ne pas s'attarder sur les soucis de son meilleur ami qui touchent un peu à tout. Autant familial que financier, il n'avait rien pour lui ou presque. Donc autant ne pas le faire chier souvent. Take ne lui avait plus parlé de ses problèmes depuis un certain moment, c'était sûrement la première fois depuis six mois. Il en avait assez à lui tout seul, n'en rajoutons pas une couche. C'est ce qu'il se disait à chaque fois qu'il avait quelque chose à raconter. Et parfois c'était un peu dur de garder mais si c'était pour le bien être d'Alexandre. Térence pouvait exploser comme une cocotte minute chez lui et hurler tout son soul. Ça le calmait déjà énormément. Autrement, il comptait. Jusqu'à un chiffre aléatoire, c'était selon la gravité du problème. Habituellement, il comptait jusqu'à dix et soufflait avant d'aller s'allonger. Oui, dormir le calmait aussi énormément. Tout calmait Take. Il suffisait.. d'un peu de calme et tout allait bien. Et là son moral remontait doucement mais sûrement.

    « J'ai... j'ai fini. Mais... mais tu sais... on peut... je veux dire, c'est pas grave si... la soirée est pas fichue mais... on... on est pas obligé... de faire semblant que tout va bien... on peut rentrer... dormir.... »

    Il battait un instant des cils. Il voulait rentrer ? Tant mieux d'un coté parce qu'à part aller voir un film il n'avait pas vraiment d'idée en tête. Un bar peut-être mais ça ne servait pas à grand chose donc Tears avait bien raison. Autant rentrer dormir. Mais à la fois, il n'en avait pas envie. Oui parce que malgré tout, ce qui trottait dans sa tête c'était leur condition. Même si ce n'était pas le moment d'y penser. Mais c'était une manière de se débarrasser de sa pensée actuelle. Sa pensée actuelle qui s'était redirigée vers Die depuis que Tears avait réouvert la bouche. Mais il restait quand même souriant, il n'avait pas envie de faire la gueule.

    « … Et... et remettre ça... à demain... ? »

    Il parlait du rendez-vous, là ? Ou d'autre chose qu'il ne comprenait pas réellement dans l'instant ? Dans tous les cas, il n'allait rien remettre à demain. C'était hors de question. Et il ne pensait pas qu'à coucher avec lui. Mais c'était certain qu'un refus allait le vexer et le mettre en colère. Auquel cas, il allait de toutes façons s'en remettre. Take se mit à mordre un instant ses lèvres avant qu'il demande à un serveur ce qu'il fallait pour faire passer sa carte bleue. Au diable l'addition. Au diable le prix. Il préférait ne pas le connaître.

    « Remettre quoi à demain ? Je préfère ne rien remettre à demain. Il y aura d'autre rendez-vous de toutes façons. »

    Il faisait le code de sa carte lorsque le serveur revint, souriant avant qu'il ne reparte. Tant qu'il ne se faisait pas un malaise vis-à-vis du prix, ça allait bien. Vraiment. Même s'il avait les moyens ça faisait toujours mal de dépenser un bras pour manger.
    Puis Take se levait, tendant ensuite la main à Tears.

    « Mais si tu es fatigué, on peux rentrer. »

    Normal.
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You are the only exception (Take & Die)

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