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 Just a white disorder (Take)

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Sujet: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyDim 29 Mai - 10:56


Bien que ça ne se voyait pas forcement, Tears avait beaucoup d’amies. Des femmes avec qui il passait beaucoup de son temps, qui étaient gentilles et agréables avec lui et pour lesquelles il avait beaucoup d’affection. Bien que d’habitude mal à l’aise avec la gente féminine, il se montrait ici étrangement ouvert et n’hésitait pas à se mouiller les mains pour elles. Vous l’aurez compris, c’était les femmes de ménage. Dans la cinquantaine pour la plus jeune, c’était majoritairement de petites mémés sympathiques, à peine croulantes. A peine.
Elles n’étaient pas vraiment nombreuses et on les voyait peu mais elles étaient là, dans l’ombre. Elles décrochaient les chewing-gums sous les tables avec une raclette, effaçaient les "Pr 1 pipe, apelez le : xxxx" sur les portes de toilettes, changeaient vos draps lors que vous n’étiez pas là. Tears les aidait souvent, dès qu’il avait un peu de temps libre en fait, il avait l’impression d’être utile. Et puis le fait que ce soit à de petites mémés de ramasser les merdes de la jeunesse, il trouvait ça un peu triste. Un peu.
Bien sur c’était des professionnels, du genre qui savaient quelle quantité de javel et de tel autre produit il fallait mettre pour faire partir tel tache, et qui se concoctaient leurs propres solutions anti-crasse. Mais elles ne crachaient pas sur l’aide sur surveillant, surtout quand leur dentiers tombaient pas terre ou que la pile de leur appareil auditif était usée. Et comme il ne voulait pas leur donner plus de travail qu’elles en avaient déjà, il avait pour habitude de nettoyer lui-même sa chambre et d’aller faire sa lessive dans la buanderie avec ses propres petites mains. C’est donc ce qu’il comptait faire aujourd’hui.
Quand il ramena sa corbeille de linge pour s’en occuper dans la buanderie, il fut surpris qu’Amanda n’y soit pas… vu que c’était elle qui s’occupait de la lessive des draps le jeudi. Elle était surement partie pour aller voir le Salon du Chien et du Chat qui se tenait en ville aujourd’hui. C’était con, Tears aurait bien aimé y aller aussi.
Un petit soupire, et il posa sa corbeille sur une des tables à repasser. La buanderie, c’était généralement pas très grand dans une maison. Y avait ta petite machine, ta petite table à repasser, et ça puait l’amidon. Ici ça ressemblait plus à un pressing qu’à une buanderie, vu la quantité de linges que les machines devaient brasser et laver chaque jour. Les machines étaient énormes, on pouvait y mettre une petite centaine de chatons. Au fond de la buanderie, une porte donnait sur l’extérieur, pour pouvoir y faire étendre le linge quand le temps n’était pas trop moche. Passant la tête dehors, le surveillant remarqua que les draps avaient déjà été étendus. Amanda devait avoir fait ça à l’avance, pour pouvoir profiter du Salon du Chien et du Chat. C’était vraiment con quand même, Tears aurait vraiment bien aimé y aller. Un petit soupire de nouveau, et il retourna vers les machines, dont certaines étaient en marche, pour vérifier qu’aucun orphelin n’avait eu la charmante idée de mettre une chaussette rouge dans une machine de blanc. C’était arrivé une fois. Near s’était retrouvé en rose.
Il alluma la radio Tears, et remplit l’immense évier d’eau. Il avait l’habitude de laver son linge à la main, et il en profitait pour laver les linges dit "délicats". En gros c’était quand un orphelin venait râler que son t-shirt avait déteint, ou que les strass qu’il y avait dessus s’étaient décollés, ou qu’il fallait le laver à froid de telle manière parce que c’était écrit sur l’étiquette. Au lieu de lui foutre une baffe, on classait son linge dans ceux qu’on devait faire à la main. Pour d’autres, c’aurait été limite humiliant de laver les fringues des gamins qui le bizutaient. Mais Tears, il s’en fichait. Il se demandait quand même comment il pouvait faire pour être genre, plus respecté. Il avait beau avoir pris des cours de théâtre avec Die dans le but de résoudre cette question, il se disait que se la jouer badass, du style cigare entre les dents et azy que je te siffle "Respecte-moi, chose informe" avec un regard méprisant… du jour au lendemain, ça allait juste faire bien rire tout le monde.
Et puis il se sentait seul. On disait "vieille fille" pour les nanas, mais y avait pas vraiment d’équivalent masculin exact… à part peut-être "vieux gars". Il avait presque trente ans. Trente ans. Il venait d’en avoir vingt-huit en avril (et il en aurait eu vingt-neuf si Maria ne l’avait pas rajeuni dans sa nouvelle fiche) et il se sentait comme une vieille figue défraîchie. Et trainer avec des mémés qui lui posaient un lapin pour aller au Salon du Chien et du Chat, ça n’arrangeait pas les choses. Surtout quand il réalisait qu’il aurait bien aimé y aller aussi.
Assis sur un tabouret, il trempait les habits dans l’eau. Il se disait qu’à son âge y en avait qui s’étaient mariés, qui vivaient une vie palpitante, qui avaient inventé des choses, qui dirigeaient des sociétés. Non mais qu’il avait envie de diriger quelconque société. Mais bon. Paraissait qu’une fois qu’on entrait dans un établissement en étant adulte, on pouvait difficilement en sortir. Un prof lui avait dit ça un jour. On se sentait protégé, dans son petit monde familier. Dehors, ça faisait peur.
Il y pensait tellement qu’il n’avait même pas vu qu’il avait laissé le robinet ouvert et que l’eau coulait allégrement jusqu’au sol. A la radio "J’y suis jamais allé" de Yann Tiersen passait, puis il fredonnait.



Dernière édition par Tears le Dim 23 Oct - 22:56, édité 3 fois
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyMar 31 Mai - 22:00

    Ce n'était pas comme s'il amenait ses affaires systématiquement dans la buanderie. Il lui arrivait parfois de les laisser choir dans un coin de la pièce, pourrir sous son lit ou encore pousser derrière une chaise. Ce n'était pas une obligation. Il n'a jamais pris cela comme une obligation. Après tout, si l'ont voulait puer ou ne pas s'occuper de nos propres affaires, c'était notre soucis et pas celui des autres.
    Pardon, pardon. C'était peut-être le soucis des femmes de ménage.
    Mais il se fichait pas mal de leurs soucis de crasses, de stylo indélébile à retirer et de capotes usagées à jeter dans les toilettes des mecs. Elles avaient leur boulot, comme tout le monde. Vivaient de celui-ci, comme tout le monde. Avaient des dentiers.. comme toutes les vieilles dames.
    Take ne méprise pas les vieilles dames, au contraire. Qu'est-ce qu'elles sont choutes avec leurs petits tabliers ou leurs robes à fleurs roses et beiges ! ..non, sérieusement. Et si les vieux c'était chiant ? Qui n'a jamais souhaité que sa grand-mère ait un arrêt cardiaque car elle pompait vos revenus avec la maison de retraire à payer ? Que vous ne pouviez pas sortir en boite parce que ce dit revenus se faisait de plus en plus minuscule ?
    Qui a dit que l'argent ne faisait pas le bonheur, déjà ?
    Nous parlions donc de buanderie, de linge sale et d'employées.
    Le brun avait cette soudaine envie... non, pardon, il avait cette obligation d'aller laver ses vêtements. Les seuls qui lui restaient, il les avaient sur lui. Take avait peut-être un rechange là haut parce qu'il n'allait pas survivre deux jours avec les mêmes fringues, certes. Mais tout ce qu'il avait dans son espèce de panier étaient ses habits préférés. En l’occurrence : tous.
    Ce n'est pas qu'il aime particulièrement les fringues... ni qu'il fait souvent les magasins... il s'occupe juste comme il peux et Take dépense justement ses revenus dans ce qu'il pense être juste. Sans oublier sa bouffe régulière. Sa réserve de nourriture personnelle qu'il stocke dans un coin de sa chambre. Bien caché, discret, que personne ne trouvera. Sauf si on voulait le dévaliser mais personne n'oserait.
    Pourquoi on le chercherait alors qu'on sait très bien que dès qu'il s'énerve, il ne fait pas semblant ? Enfin, à leurs risques et périls après tout. Qu'ils testent. Ce n'est pas vraiment son soucis par rapport à leur futur état plus tard.

    Pour le surveillant qu'il était, Take trouvait les couloirs assez vide sur le moment. Il doutait même sur l'heure qu'il était. Mais au fond, il y avait sûrement un évènement spécial dans la common room ou autre. Une partie de cache-cache peut-être ? Mais il avait entendu par des gamins l'installation exceptionnelle d'un salon aujourd'hui. Mais comme il s'y intéressait énormément, il n'en avait retenu que la simple débilité que ça parlait d'animaux.
    Au fond, les gosses, ça aime les animaux, se disait-il. C'est doux, c'est poilu, c'est affectueux et à ce qu'il paraît, ça soigne les gros dépressifs.
    Enfin, il n'y croyait pas trop pour le coté dépressif de l'histoire. Lucky ou Headache s'occuperait bien de leur remonter le moral en les laissant parler de leurs soucis sentimentaux et de leurs histoires de fesses bien profondes. Mais il ne se moquerait pas. Parce que lui aussi aurait bien besoin d'un psychologue, même s'il sait très bien qu'il le ferrait tourner en bourrique la plupart du temps. Take n'est pas quelqu'un de stable et pense ne jamais l'être.
    Il entendait de la musique du fond du couloir. Quelque chose sans paroles. Une mélodie assez entraînante. Genre qu'il aime bien. Exploit. Il n'a pas l'habitude d'écouter des instrumentales. Take préfère... les musiques avec des paroles, avec des significations particulières qu'on arrive à déceler dès la première phrase. Mais après tout, chacun son trip comme il se disait aussi souvent qu'il changeait de chaussettes.
    Discrètement, le brun passait sa tête dans l’entrebâillement de la porte. Un blond. Grand. Aux cheveux longs. Conclusion logique : Tears le coincé.
    Oh, non, il n'a rien contre Tears. C'est son collègue, son ami, son soutient. Bon, peut-être pas soutient mais il a toujours aimé le voir essayer de faire des efforts avec les orphelins. Même s'il s'amuse à intervenir parfois pour le sortir du pétrin ou de la honte dans laquelle il se met.
    Comme maintenant, où l'eau dégoulinait, où la musique faisait rage et les vêtements devenaient de plus en plus propres, lavés à la main.

    - Tears, tu regardes vraiment ce que tu fais ?

    Take laissait son panier juste à coté de la porte et couru presque fermer l'eau du robinet, tirant sa mèche de cheveux blonde pour le taquiner. Une habitude prise avec le temps. Qu'on ne perdrait jamais.
    Puis il retournait prendre le panier à linge sur-rempli pour se planter devant une machine qui n'était pas mise en route. Il bénissait les dieux car il y en avait une. C'était de plus en plus rare de nos jours avec tout ces gosses.
    Il se tournait vers Tears, souriant de toutes ses dents alors qu'il allait l'embêter gentiment une énième fois aujourd'hui... peut-être pas la dernière d'ailleurs.

    - Alors, on lave son string ? ♥

    Et ce sourire qui devenait niait qu'il avait toujours sur les lèvres.


Dernière édition par Take le Jeu 2 Juin - 12:16, édité 1 fois
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Invité
Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyMer 1 Juin - 21:55

- Tears, tu regardes vraiment ce que tu fais ?

Ou l’art de le faire sursauter en une phrase et huit mots. Une main vint fermer le robinet devant lui, et c’était maintenant qu’il s’aperçut de l’eau qui glissait par terre, miroitant sur le carrelage. Il s’apprêtait à lâcher une petite exclamation brillante comme "Aah mince…" quand on vint lui tirer sur la mèche qu’il gardait devant. Là, il sut immédiatement qui c’était.

- Ah salut Take… p… pardon j’avais… j’avais la tête ailleurs…

Ce n’était pas vraiment ce que dirait tout naturellement quelqu’un qui venait de se faire tirer les cheveux, mais passons. Il se retourna pour regarder son collègue, collègue qui avait besoin d’une énorme machine à lui tout seul pour laver son linge. C’était toujours sympa d’avoir un peu de compagnie, quand on était tout seul sur un tabouret à se rider les doigts dans de l’eau bourré de produits suspects. Puis il retourna à sa tache, Tears.
Et là vous vous demandez quel genre de relation peuvent entretenir un type qui en salue un autre en lui tirant la mèche du genre "Ding dong devine qui est là", l’autre en question trouvant ça tout à fait normal. Ce à quoi on vous répondra que… bien que Tears soit l’ainé des deux et un des plus anciens surveillants à bosser ici, il fallait toujours qu’il soit traité comme le newbie. En fait la manière dont Take réparait ses gaffes et le taquinait lui donnait vraiment l’impression d’être le plus jeune…. Ok c’était un peu énervant mais bizarrement, c’était aussi très sympa. Sympa parce qu’il savait que ce n’était rien de bien méchant et que c’était… vous savez, quand t’es le looser de la classe et que le type trop cool et trop populaire vient de parler. Ouais, cette impression là. Le type te taquine, construit des petites manies avec toi, inside jokes, il te salue d’une manière différente qu’avec ses autres amis such as "je te tire la mèche", et tu peux pas t’empêcher de te sentir spécial. Juste parce que t’es conscient que t’es looser et que ce type là était vraiment trop cool. Et que rien ne l’empêchait de juste t’ignorer ou te cracher dessus. Ouais, cette impression là.
Tears avait déjà perdu ce petit sentiment de révolte du genre "Mais j’ai vingt-huit ans quand même… et lui il en a que vingt-quatre, d’où il se permet." Non, ça faisait belle lurette qu’il ne pensait plus comme ça. Même si du côté des adultes, on pouvait toujours s’attendre à plus de maturité, de sérieux, de sagesse que du côté des orphelins….C’était la Wammy’s House ici. Deal with it.

- Alors, on lave son string ? <3

Ou l’art de le mettre mal à l’aise en une question et cinq mots. C’était venu de façon tellement abrupt dans son cerveau qu’il s’était éclaboussé de l’eau sur lui, ses mains s’étant contractés trop singulièrement en signe de surprise. Il se tourna un peu vers Take. Ah, ce sourire voulait tout dire. Un soupire.

- Huh… tu… tu t’y mets aussi.

Il essayait de paraître super relax, genre azy on est pote, c’est fou ce qu’on rigole.

- … Qu’est ce que… qu’est ce qu’il y a de si drôle à…

Sauf que non. Il se tourna sur son tabouret pour être face à Take. Ca le perturbait dernièrement, qu’on le traite comme ça. Et Take était un adulte, un collègue et une sorte d’ami, ce n’était donc pas étrange qu’il lui demande conseil. En fait il avait toujours voulu demander aux orphelins qui le bizutaient pourquoi ils le faisaient, pour comprendre. Mais la dernière fois qu’il avait tenté, il s’était pris un petit suisse dans la tronche.
Le yaourt hein. Pas un… bref, il jugea donc plus sage de le demander à un adulte.

- Je veux dire… c’est… c’est pas à cause de toi… toi c’est… c’est pas grave, je t’aime bien tu sais…. Mais… mais comme parfois tu…

Les mots, ses plus grands ennemis. Ils étaient durs à chercher et quand on les trouvait, soit c’était pas les bons, soit ils se mettaient dans le mauvais ordre, soit ils décidaient de se barrer de ton cerveau pile juste avant d’arriver à franchir tes lèvres. Quelques moulinets des poignets devaient suffire à finir la phrase.

- Enfin, je me disais… j’essaie juste de comprendre… pourquoi les orphelins… enfin, pourquoi ça les amuse. Tu… tu dois d’y connaître… toi t’es…

Il soupira un peu en le regardant.

- … cool.

Haussement d’épaules, défaitiste.




Dernière édition par Tears le Ven 3 Juin - 0:47, édité 2 fois
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Invité
Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyJeu 2 Juin - 12:12

    - Ah salut Take… p… pardon j’avais… j’avais la tête ailleurs…
    - Oui, comme d'habitude, avait-il réussi à glisser en sortant son linge du panier.

    Sous-vêtement, t-shirt, jean, sous-vêtement, t-shirt, short...
    Ça se bousculait au portillons tandis qu'il faisait sa remarque. Zieutant parfois l'eau par terre pour ne pas mettre ne serais-ce qu'une de ses brillantes converses dedans.
    Ses converses ou la vie incarnée. Blanches en plus. Propres, bien entretenues... on n'a peut-être jamais vu des chaussures blanches aussi récurées et présentables. Pas comme celles marrons que l'ont voit tout le temps chez les jeunes gens et les autres personnes. Il se sentait seul en voyant toutes ces chaussures milles fois trop sales à coté des siennes. Pire qu'un complexe : une phobie.
    Il n'aimera jamais la saleté, haïra toujours la saleté, tuera la saleté comme il vivra la saleté mais ce n'est pas une raison valable pour qu'il lave autre chose régulièrement que ses chaussures. On a d'ailleurs l'exemple de ce panier à linge qui sentait le... mort ? Oui, le mort. Il manquait plus que quelques vers ou fourmis, des champignons et quelques autre moisissures présente généralement dans du fromage (en exagérant convenablement les choses).
    Puis il sifflotait en même temps qu'il enfonçait avec force son linge dans le tambour, pour qu'il reste de la place. Ou du moins, qu'il y en ait assez pour mettre le reste à l'intérieur.
    Anh, franchement, il aimait beaucoup Tears.
    Tears qui s'était éclaboussé. Tears qui s'était retourné vers lui. Take qui avait toujours son beau sourire sur ses lèvres, tourné entièrement vers lui dès qu'il eut fini de mettre toutes (et je dis bien TOUTES) ses affaires dans la machine. Elle est gentille, cette machine, pensa t-il aussi bêtement que s'il parlait d'une personne. Le surveillant avait cet art de parler des objets comme si c'était des êtres humains. Il aimait se sentir proche d'une table comme d'une lampe de poche. Mais personne ne le savait... sinon, on ne le respecterait pas autant. Qui aimerait avoir un surveillant pareil ? D'autant que c'est louche, de parler aux meubles... même s'il ne leurs parlent pas verbalement.

    - … Qu’est ce que… qu’est ce qu’il y a de si drôle à…

    Haussement de sourcils de sa part, se demandant de manière extrêmement visible ce qu'il allait demander. Parce que toutes les phrases qu'il commençait étaient vagues. Alors il attendit patiemment, mettant en route la machine après avoir mis le produit qui sent la vanille dans le tiroir prévu à cet effet.

    - Je veux dire… c’est… c’est pas à cause de toi… toi c’est… c’est pas grave, je t’aime bien tu sais…. Mais… mais comme parfois tu…
    - Je... ?

    Puis d'un seul coup, ça tilta dans sa tête alors qu'il croisait ses bras sur son torse. Prononçant un "oh" si bas qu'il ne l'aurait pas entendu.
    Tears voulait parler du bizutage stupide qu'il subissait certainement tous les jours. Celui qu'il subissait gentiment de la part de Take. Mais, bizarrement, même sans qu'il n'ait besoin de le dire, il savait qu'il n'était pas spécialement visé. Le blond parlait en général, avec ses paroles entrecoupées et ses mouvements de compréhension.

    - Enfin, je me disais… j’essaie juste de comprendre… pourquoi les orphelins… enfin, pourquoi ça les amuse. Tu… tu dois d’y connaître… toi t’es…

    Et le brun pouffa. Il hurla même de rire lorsqu'il entendit prononcer le mot "cool" pour terminer sa phrase. Alors même que Tears soupirait et haussait les épaules.
    Take ne s'était jamais qualifié de cool et n'avait pas l'impression de l'être. Il n'avait pas cette prétention. De plus, qui l'admirait réellement pour qu'il se dise lui-même cool ? Non, il ne l'était pas. Il ne le serrait certainement jamais. Le brun avait juste réussit à faire comprendre aux orphelins qu'il fallait le respecter ou ça allait barder pour leurs fesses. En fait... il n'était pas faible.
    Il s'approcha alors de Tears en contournant l'eau, se mettant derrière son dos pour poser ses mains sur ses épaules. Autant en signe de compassion que pour lui faire un massage bâclé.

    - Ça les amuse parce que d'abord : ce sont des enfants. Les enfants, c'est cruel, c'est bête et je n'ai jamais réellement aimé ça donc je suis obligatoirement de ton coté. Mais je pense quand même qu'ils trouvent quelque chose en toi qui les force à t'attaquer en te bizutant. Tout le monde a des faiblesse, hors toi tu en as... pas mal je dirais. Tu manques de confiance, de tact. Tu hésites énormément. Tears, franchement, tu es mou. Et pour te le dire honnêtement, la première fois que je t'ai vu, j'ai cru que tu étais shooté aux calmants ou aux somnifères, pour pas citer de drogues. En fait, je crois qu'ils veulent te faire réagir.

    Take pouffa de nouveau en massant avec plus d'adresse les épaules, comme pour le détendre. Malgré tout, il ne s'empêcha pas de tirer un coup ses cheveux en arrière pour qu'il l'observe de derrière. Puis il se pencha pour s'approcher de son visage.

    - Je t'aiderai. Sinon, ça s'arrêtera jamais.

    Une tape sur le front et on s'éloigne comme si on ne s'était jamais rapproché du dit tabouret.
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Invité
Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyVen 3 Juin - 0:46

Alors qu’il soupirait, Take riait. Tears lavait le linge des autres à la main, Take monopolisait une machine entière pour laver le sien. Tears était mou, Take était énergique. Tears aimait les musiques de films, Take aimait les chansons à paroles. Et Tears admirait Take justement parce qu’il ne reconnaissait rien de lui-même en ce type, qui faisait pourtant le même boulot que lui, et avec qui il passait son quotidien. C’était connu, si on omettait les égocentriques qui passaient la grande majorité de leur temps à s’admirer dans un miroir, le fait était qu’on estimait toujours ce qu’on n’était pas. Une brune voudra toujours être blonde, une dessinatrice maîtrisant l'aquarelle voudra toujours savoir pratiquer l’acrylique, un littéraire aura tendance à vouloir comprendre la science et un pingouin voudra toujours être un lama. Peu de gens se contentaient de ce qu’ils étaient, de ce qu’ils savaient, et de ce qu’ils savaient faire.
Mal à l’aise après avoir autant parlé, Tears cherchait à se donner un peu de contenance. Finalement il trouva une serpillère sur la petite armoire fixée au dessus du bassin, ce qui pouvait toujours s’avérer utile vu la flaque d’eau qui s’étendait au pied de son royal tabouret.
Des mains sur ses épaules. Il n’aimait pas tellement qu’on le touche. Le touché quel qu’il était, constituait toujours une sorte d’agression. Mais après s’être un peu contracté, il se laissa faire, abandonnant tout projet s’éponger le sol. Il laissa tomber ses bras sur ses cuisses, tenant toujours la serpillère entre ses doigts, mollement.

- Ça les amuse parce que d'abord : ce sont des enfants. Les enfants, c'est cruel, c'est bête et je n'ai jamais réellement aimé ça donc je suis obligatoirement de ton coté. Mais je pense quand même qu'ils trouvent quelque chose en toi qui les force à t'attaquer en te bizutant. Tout le monde a des faiblesse, hors toi tu en as... pas mal je dirais. Tu manques de confiance, de tact. Tu hésites énormément. Tears, franchement, tu es mou. Et pour te le dire honnêtement, la première fois que je t'ai vu, j'ai cru que tu étais shooté aux calmants ou aux somnifères, pour pas citer de drogues. En fait, je crois qu'ils veulent te faire réagir.

Là il avait envie de dire ses deux mots préférés "oui" et "mais".
Oui mais, ce n’étaient pas que des enfants, y en avait beaucoup d’adolescents. Oui mais en plus, il y en avait qui avaient quand même dix-huit, dix-neuf ans. Qui étaient quasi-adultes, qui avaient des responsabilités. Oui mais toi aussi ça t’amusait de me taquiner, sinon tu le ferais pas. Et t’étais un adulte. Oui mais j’étais gentil, alors ils devraient être de mon côté comme si j’étais une sorte d’allié. Oui mais je voudrais pas forcement qu’on me craigne… je voudrais juste qu’on m’accepte. Oui mais je réagissais parfois, je les mettais en retenue. Parfois. Quelques fois.

- Oui mais…

Un pouffement de rire, il se contracta un peu. Ca le stressait toujours un peu, les rires. Puis il se détendit. Le massage devenait tellement plaisant qu’il avait perdu le fil de ce qu’il voulait dire, et qu’il finit par abandonner. Ca le rendait vraiment mou, les massages. Encore plus que d’ordinaire. Parce que s’il était mou de la cervelle, son corps était plutôt du genre à être tendu comme un arc, que ce soit par la peur, l’embarras ou la honte. Il aurait pu être vraiment embarrassé là, d’ailleurs. Il l’était. Un peu. Mais étrangement à l’aise aussi, et ses mains faisaient des merveilles sur ses épaules raides.
Take lui tira à nouveau les cheveux, ceux qui couvraient sa nuque et qui faisaient oh-so-gay. Peut-être qu’il devait faire comme Jesse Spencer. Ca tirait du blasphème qu’un acteur aux cheveux si blonds et si soyeux les rase comme ça… mais du coup il était trente fois plus viril. Ouais, peut-être qu’il devrait faire ça.
Parce que là il se retrouvait le visage en arrière, avec celui de Take juste au dessus de lui. Et que là, il était plus qu’un peu embarrassé. Son visage était assez près pour le mettre vraiment mal à l’aise, et les muscles ramollis à cause du message se recontractèrent aussitôt, comme une huitre qui se refermait d’un coup.

- Je t'aiderai. Sinon, ça s'arrêtera jamais.

Une tape sur le front et il s’éloigna, le laissant là comme un crétin. C’était la magnifique technique du "Je te mets mal à l’aise et je te laisse te démerder." Un temps. Il réussit à se détendre un peu, ramena sa tête en avant et s’affaissa sur le tabouret. Il avait maintenant l’habitude de ce genre de taquineries et bien qu’il était parfois troublé, il se sentait toujours étrangement à sa place avec Take. Le type de personne avec laquelle t’as l’impression que tu pourrais lui dire que tu manges des steaks de shanshanosaurus au petit déjeuner, ça ne lui poserait pas de problèmes. Le type de personne ouverte qui te mettait à l’aise de part des attitudes qui pourraient en même temps te perturber. Mais il faisait ça avec tellement de naturel qu’on finissait soi-même pas trouvé ça totalement normal. D’un geste pâteux, le blond fit tomber la serpillère sur le sol humide et tourna sur son tabouret, comme si son cul y était englué.

- … C’est… c’est super gentil mais… j’veux pas… enfin tu sais… hm… je dois déjà avoir… tout essayer… Je veux dire, beaucoup de gens… ont tenté de m’aider… J’ai… j’ai même pris des cours de… de théâtre.

Il hocha un peu la tête genre "Ouais ouais, même des cours de théâtre". Depuis le temps qu’il était là, une panoplie de gens plus ou moins bienveillants avait voulu le dynamiser un peu. Plein de gens l’avaient pris par l’épaule en disant "Je t’aiderai". Au final la plupart voulait le dévergonder. Parait que c’était drôle. C’était en soi une technique de bizutage. Ça ne lui avait pas donné l’envie d’être plus énergique, ni celle d’être un petit salopard. En fait, ça l'avait dégoûté plus qu’autre chose. Sans parler que de savoir que ses amis voulaient le changer, ça avait de quoi le rendre un peu triste. Fallait bien qu’il change, pour être respecté. Mais est-ce que ça devait être si flagrant ? Est-ce qu’il devait obligatoirement se bourrer la gueule, baiser tout le monde, et parler à la Schwarzenegger pour… pour juste, ne pas avoir de trucs vicieux sur son siège ? Sérieusement.

- Puis… si je réagis, ça les amusera et ils continueront… et si je… enfin, c’est un cercle vicieux….

Il saisit une seconde serpillère et leva enfin les fesses de son tabouret pour s’accroupir. Là, il vira la première serpillère bien imbibée et plaça la seconde dans la grosse flaque. Il avait des converse aussi, trouées et beigasses, originellement blanches aux coutures jaunes. Les lacets étaient verts et trempaient dans l’eau. Il essayait de ne pas trop se détremper en passant la serpillère sous quelques meubles pour brasser l’eau, ce qui paraissait assez ridicule vu l’état de son jean délavé, déjà bien mouillé. Pataugeant un peu, il leva cependant les yeux vers Take.

- En… en tout cas… merci… ça me fait plaisir.

Parce que dans la masse de connards, y a toujours quelques gens sympathiques. Et il suffisait d’une phrase mignonne de leur part pour que tu te sentes genre, capable de tout affronter. C’était comme ça qu’il fonctionnait Tears. Une espèce de batterie intérieure amassait de l’énergie à chaque gentillesse qu’on lui disait ou faisait, et ça l’aidait à supporter le reste. Ce pourquoi on ne l’avait pas encore retrouvé pendu avec un fil de pêche. Il était peut-être fatigué d’être coincé, mais il était tout aussi fatigué de se battre pour ne pas le paraître.

- J’essaie de… de faire des efforts en ce moment… ça se voit ? … T’as… enfin… t’as remarqué ?

Avant il aurait sans doute fait une crise d’hypoventilation rien qu’avec le massage de Take. Sérieusement.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptySam 4 Juin - 0:42

    Take n'avait jamais aimé l'hésitation. Et il aimait encore moins l'hésitation venant de Tears et ses "oui mais" successifs. C'était comme s'il ne savait pas quoi dire d'autre. En soit, ça l'énervait. Mais il évitait le plus possible de faire des remarques. Non, Tears ne méritait pas d'être blâmé. Ou du moins pas maintenant. Take n'était pas aussi cruel. Comme si le voir mal à l'aise était un réel plaisir. La bonne blague... ça ne l'était pas. Pourquoi croyez-vous qu'il l'aide régulièrement ? Pourquoi croyez-vous qu'il a presque pitié de tout ses défauts ? Pourquoi croyez-vous qu'il l'habitue encore plus à être bizuté en le bizutant lui même de façon plus soft ? Ce n'était pas du tout par plaisir bien que ce soit devenu une distraction quotidienne. Il aimait le sentir se tendre à ses touchés trop intimes (comptez les épaules dans les parties intimes ainsi que le bout des cheveux), l'entendre faire des pauses entre chacune de ses phrases. Même si c'était lourd, même si c'était bête. Ses coupures faisaient qu'il était lui d'une certaine façon. Ou du moins, Take en avait l'impression.
    Il regardait Tears s'amuser avec une serpillière orange, moche et à présent imbibée d'eau. Il n'osait ni approcher, ni la toucher. Les converses, vous dis-je, ces belles converses. D'ailleurs il remarquait au dernier moment les converses sales et remplies de couleurs de Tears. Elles étaient autant blanches que marron de saleté, des lacets verts aussi. Certes, ça n'allait pas mal ensemble. Cependant il avait cette envie de se jeter dessus pour les frotter, les nettoyer au dissolvant hyper fort. Mais pour ne pas lui faire peur (et surtout pour ne paraître paranoïaque), il n'en fit rien, se contentant de lever mollement les yeux au ciel. Combien de fois l'avait-il fait jusqu'à maintenant ? Deux ? Trois fois ? C'était une preuve qu'il était souvent blasé pour rien, choqué pour rien et surtout poussé de pulsions pour rien. De toutes façons, dès qu'il en aurait l'occasion, il s'y jetterait, quitte à ce que le blond se fasse un arrêt cardiaque, il devait laver ses chaussures. Question de vie ou de mort, je vous assure.
    Et il l'écoutait d'une oreille distraite ses espèces d'explications bancales, l'ameublement de conversation.

    - … C’est… c’est super gentil mais… j’veux pas… enfin tu sais… hm… je dois déjà avoir… tout essayer… Je veux dire, beaucoup de gens… ont tenté de m’aider… J’ai… j’ai même pris des cours de… de théâtre.
    - Hé ben ! Tes cours de théâtres ont pas des masses portés leurs fruits, tiens.

    Petite pause tandis qu'il reprenait tout bas : "Mais j'insiste quand même...".
    Parce qu'après tout, il fallait bien que Tears profite. Ce n'était pas tous les jours que Take proposait son aide à quelqu'un. Une chose rare, bizarre, un collector que tout le monde ne pouvait pas avoir. En outre, ce serait vraiment dommage de refuser et monsieur le prendrait mal. Tellement mal qu'il ne retenterait pas l'expérience avant un bon moment. Susceptible le monsieur, très susceptible. Et c'est cruel de le contrarier de la sorte.
    Lui était honnête, voulait réellement l'aider. Take se doutait qu'il y avait bien des cons qui lui auront fait le coup d'essayer de l'aider mais en le poussant vers tout autre chose. Le brun voyait Tears comme un enfant qui avait besoin de l'aide de sa mère pour se remettre sur pied d'une grippe carabinée. Take allait et voulait servir pour de bon de médicament licite. Puisqu'il soulageait beaucoup les autres en ne faisait presque rien, pourquoi ne testerait-il pas sur un blond qui avait besoin de retirer le balai qu'il avait dans son cul ?
    Take soupira discrètement, s'étant calé à coté de lui, le dos plaqué au mur.

    - Puis… si je réagis, ça les amusera et ils continueront… et si je… enfin, c’est un cercle vicieux….
    - Pas si tu réagis comme il faut. Si tu leur parle de cette façon : molle, ils continueront, c'est évident.

    Et il avait dit ça de but en blanc sans mauvaises intentions. On pouvait le prendre mal comme on pouvait le prendre bien. Quelqu'un de 'normal' l'aurait déjà frappé à l'heure qu'il est en grognant qu'elle n'était pas faible et savait réagir en cas de besoin. Il ne disait pas le contraire à ce sujet. Mais Take était peut-être le seul à croire que Tears pouvait répliquer dès qu'on l'emmerderait. Il avait de l'espoir, il en avait même beaucoup. Du courage aussi parce qu'avec lui apparemment, c'était pas gagné. Pour personne en réalité mais Tears c'était différent. Il fallait qu'il fasse énormément d'efforts.
    Il s'accroupissait tandis qu'il laissait glisser ses yeux sur tout son corps. De haut en bas, de bas en haut, en long, en large et en travers. Take le passait en revue. Non, il ne s'occupait pas de l'avant de son corps qui posait une seconde serpillière. Ses mains ne l'intéressaient pas, il en avait lui-même. Et c'est là qu'il remarquait pour de bon que Tears avait même la carrure d'un faible. Pauvre de lui.

    - En… en tout cas… merci… ça me fait plaisir.

    Le brun pouffa légèrement en s'approchant. Oui, il allait sacrifier ses converses pour lui, s'accroupissant à ses cotés après avoir pris une serpillière lui aussi, épongeant l'eau en se mouillant le jean : raison de plus pour changer d'affaires le lendemain. Mais il faisait ça rien que pour insister, s'approchant pour être près de son visage et du reste de son corps, faisant genre de se concentrer en épongeant.

    - J’essaie de… de faire des efforts en ce moment… ça se voit ? … T’as… enfin… t’as remarqué ?
    - Oui, absolument.

    En fait, non. Il n'avait rien remarqué du tout et son coté menteur remontait petit à petit alors qu'il bougeait le bras pour brasser l'eau. Son jean se trempait de plus en plus, ses converses se mouillaient et commençaient à se salir, le bout de son t-shirt se collait dans l'eau... le bonheur total.
    Mais il s'approcha de l'oreille. Et si une personne entrait, elle aurait pu croire qu'il lui glissait des mots doux, aux tons érotiques, presque pornographiques.

    - S'il te plait, laisse moi t'aider, murmura-t-il.

    Insister. C'était instinctif. Et il n'allait pas lâcher le morceau.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptySam 4 Juin - 22:39

- Hé ben ! Tes cours de théâtres ont pas des masses portés leurs fruits, tiens.

Ou comment le vexer en une apostrophe et une observation. Ca avait été crucial pour lui, les cours de théâtre. Même s’il s’était un peu disputé avec Die concernant ses méthodes, ce dernier avait vraiment été patient et gentil. Okay, il ne réussissait toujours pas à crier comme il lui avait demandé, dépassant à peine les décibels d’un chiot hurlant à la mort… Mais il s’était ouvert genre, un peu. Il avait gagné un peu plus d’assurance et essayait tant bien que mal de calmer son petit cœur constamment affolé. Du coup oui, il était un peu vexé, faisant la moue comme il savait si bien la faire.

- Pas si tu réagis comme il faut. Si tu leur parle de cette façon : molle, ils continueront, c'est évident.

Là il hocha un peu la tête. Il avait pas tort. En fait il avait raison. Il n’était pas non plus obligé de se mettre en colère contre les élèves comme un barbare, il suffisait d’être un peu plus confiance dans ses mots. Il avait remarqué que ce qui marchait le mieux pour se faire respecter, c’était les petites répliques toute faites qui faisaient leur effets sans même qu’on ait à hausser le ton. De la repartie quoi. Tears n’avait que très peu de repartie, et ce n’était pas son ton mou qui l’aidait à combler cette lacune. Quoique. Une bonne repartie pouvait faire de l’effet même avec un ton blasé, si les mots avaient de l’impact, le ton n'avait pas besoin d’en avoir. Mais il serait tout de même préférable qu’il arrive à parler sans disloquer ses phrases, les avorter. Si une phrase correcte, sujet verbe complément, était un bébé, on peut dire que Tears serait le roi de l’avortement. Il aurait tué l’équivalent d’un pays, minimum.
Après avoir approuvé la réplique de Take, il se remit à sa tache, à savoir se saloper les fringues. Son merveilleux duo de t-shirts du jour était constitué d’un t-shirt à manches longues bleu, au-dessus duquel il avait enfilé un t-shirt à manches courtes gris pâle. La double épaisseur, c’était pratique, surtout quand il salissait un des t-shirts au court de la journée.
Frottant le sol à bout de bras, il se sentit un peu observé tout d’un coup sans vraiment y prêter attention, tout concentré à capturer l’eau dans sa matière éponge. Puis Take pouffa un peu de rire, et s’accroupit, l’assurant qu’il avait remarqué ses progrès. Le même Take qui lui avait dit, quelques minutes plutôt, que ses cours de théâtre n’avaient "pas des masses portés leur fruits". A peine contradictoire. Le blond, perplexe et surpris, se retourna un peu pour le lui faire remarquer. Mauvaise idée. Il se retrouva instantanément nez à nez avec lui. Au sens premier. Au point que s’il avait levé la tête trop vite pour lui faire part de ses multiples clignements d’œil perplexes digne d’un épileptique en phase d’absence, il se serait mangé son nez. Totalement ahuri et même choqué, il retourna très vite à sa passionnante activité, légèrement tremblant. Il avait beau avoir senti Take s’accroupir, il avait du mal à croire qu’il se soit placé aussi près. Et cette soudaine proximité le prenait totalement au dépourvu. Mains sur sa serpillère, ses converses faisant des joyeux "shpouik shpouik" dès qu’il faisait un pas, le surveillant jetait des coups d’œil furtifs à Take. Take qui nettoyait avec autant de sérieux qu’il était possible de le faire. Coups d’œil angoissés, parce qu’il l’était, angoissé. Et ça se voyait. Avoir quelqu’un comme Take qui était là, à l’aider à nettoyer le sol, tellement près qu’on pouvait l’entendre respirer, c’était comme un cupcake qui venait danser le tango devant une boulimique qui n’avait pas mangé depuis deux jours. Pas que Tears soit du genre prédateur, mais le pauvre pouvait très bien le devenir quand on le provoquait trop. Du coup il commença sa petite séance de paranoïa du genre complot mondial contre sa pauvre petite bouille, ce qui donnait des choses comme "Il sait que je suis un vieux gay à la ramasse, et il veut me provoquer pour se foutre de moi après". Un piège à souris quoi. Ensuite il revenait à se dire qu’il se faisait des films, qu’il l’aidait juste à nettoyer le sol, que ça n’avait absolument rien d’extraordinaire. Ce qui était vrai en plus. Take était un type bien, et il ne se rendait surement pas compte qu’il était trop proche. Et même s’il le savait, il n’avait juste aucune idée de la sexualité du blond. Pourquoi il serait au courant d’ailleurs. Ca n’avait aucun sens.
Tears s’agitait tout seul dans sa tête, en ébullition, inconfortable. Ses organes commençaient à se nouer tendrement dans son ventre, et sa respiration se faisait de plus en plus laborieuse. Il avait beau se dire que c’était une proximité sans intention quelconque, qu’il n’y avait pas de quoi paniquer, il avait la sensation que le canon d’un pistolet reposait sur sa tempe. Tension. Sa gorge se bloqua littéralement quand il sentit un souffle sur son oreille.

- S'il te plait, laisse moi t'aider.

Ça.
C’était vicieux.
Un murmure contre son oreille, oreille déjà gonflée de sang, rouge et brulante. L’alarme d’alerte rouge résonna brusquement dans sa tête et il se crispa d’un coup, toutes les cellules de son corps sur la défensive. Il existait des chaleurs agréables et désagréables. Celle-là était tout juste insupportable, la chaleur de l’embarras. Un moment d’absence, petit coma. Il déglutit difficilement, en fermant les yeux.
Bon. Se calmer. Fixant ses mains d’un regard vitreux, paralysé, il finit par parler.

- … Tu… tu devrais éviter de…enfin… je… je pourrais croire que tu…

Il tourna finalement les yeux vers lui et tenta un sourire, gêné. Avec un petit mouvement de la tête, il essaya de lui faire comprendre qu’ils étaient un peu près. Too close too close.
Là, il se sentit stupide tout d’un coup. D’attacher trop d’importance au simple fait que Take soit du genre tactile ou familier. Il s’était fait des idées, et s’il avait bien appris une chose à propos des films paranoïaques qu’il se faisait, c’était qu’il ne fallait mieux pas les partager. Honteux, il se leva pour happer un peu d’air et plaça sa serpillère gonflée d’eau dans une bassine. Il tripota ensuite la radio et tomba sur "You’re gonna go far, kid" des Offspring qu’il laissa parce que c’était la seule fréquence sans pubs ou blabla des présentateurs. Les publicités à la radio l’insupportaient un peu. Ses chaussettes imbibées d’eau faisaient des bruits charmants dans ses chaussures alors qu’il retourna vers l’évier pour reprendre de quoi éponger le sol, dans le même petit placard en hauteur. Quand il eut trouvé ce qu’il cherchait et qu’il se retourna, il tomba sur une vue d’ensemble de Take et de l’étendue des dégâts. A savoir que le surveillant qu’il connaissait, habituellement nickel et aux chaussures plus blanches qu’une gomme neuve, était maintenant là, à trempatouiller dans l’eau. Pour l’aider. C’était presque séduisant.

- Tu… tu t’en sors ?

Il lui montra ses habits mouillés d’un petit geste du menton, tout en défaisant lui-même sa chaussure droite, en équilibre sur un pied, répétant l’action avec l’autre pied. Il balança mollement ses converses sur le côté, et comme elles firent un peu de bruit en s’écrasant il ne put s'empêcher de souffler "Ah pardon". Oui, aux chaussures. Puis il remonta son jean jusqu’aux genoux et retroussa ses manches jusqu’aux coudes, sans que ça n'ait quoique ce soit s’impressionnant. La plus grosse partie de l’eau avait été épongée, mais le sol était toujours incroyablement humide et il devait presque se tenir aux murs pour ne pas glisser. Finalement, il s’accroupit à nouveau.

- Et… heu… je veux plus… embêter personne avec mes problèmes mais… mais si t’as des conseils, ça serait… ça serait vraiment bien. Ou des… ou des méthodes sympas pour… plaire….

Il haussa un peu les épaules du genre "J’dis ça je dis rien, te sens pas obligé", tout en tamponnant les petites éponges qu’il avait ramenées sur la surface humide du carrelage.

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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyDim 5 Juin - 16:27

    Son honnêteté, il fallait la supporter.
    D'ailleurs, il se retenait bien de faire des remarques sur ses fringues. Outre les converses toutes sales aux lacets verts, il avait la double épaisseur de t-shirt qui faisait tâche chez un type aux si belles formes (trouvait-il) qu'était Tears. Il n'était pas réellement attiré (et de toutes façons il ne s'avouait rien), mais il avait quand même de l'oeil vis à vis des autres. Malgré les hésitations de Tears, ses airs coincé, ses bugs continuels et sa blondeur (parce que ça compte) il avait réussit, avec un peu de mal, à observer ses formes. Malgré ses doubles épaisseurs aussi. Le corps d'un homme a toujours été plus intéressant que celui d'une femme. Combien de fois il en aura vu en l'espace de dix ans et quelques défiler dans son lit et ailleurs. Ne pensez pas que Take est une catin. C'est les hommes qui l'attaquent et qui acceptent de coucher avec lui qui sont des catins. Des apprentis putes prêtes à tout pour se faire soit un peu de blé, soit soulager leur frustration sexuelle. Les femmes, Take, il n'a jamais aimé. Ou du moins pas physiquement. Certes, il respectait les hétéros fans de poitrines et d'entre-jambes plates tout comme il respectait les zoophiles (ou comment fonctionner façon "tout le monde est égaux").
    Tout était dans sa stratégie. Se salir les mains pour Tears, c'était pour qu'il dise oui sous la pitié, sachant qu'il aimait énormément tout ce qu'il lui appartenait et qu'il en prenait grand soin. Ah ! Indirectement, le blond allait s'en prendre plein la tronche ce soir. Take allait râler, dire des injures, mettre ses fringues à la fenêtre s'il faisait assez beau pour qu'elles sèchent, cloîtré dans sa chambre et dans son lit pour ne pas mourir de nudisme excessif. Il allait le traiter de tout les noms d'oiseaux en passant par ceux de poissons et serpents venimeux. Il allait déchirer certainement l'une de ses peluches rien que pour lui. Quelle belle preuve d'amour ! La meilleure qu'il puisse offrir à quelqu'un après tout.
    Il s'acharnait pour éponger, évitait de mouiller davantage le t-shirt (en vain), frottait même son jean sur l'eau exprès pour qu'il se retrouve imbibé et ne pas prendre une autre serpillière. Et ce alors même qu'il avait finit de murmurer, y mettant du coeur à l'ouvrage, regardant parfois sa machine en marche comme pour demander quand est-ce qu'elle finira. Chose bête car elle n'allait pas lui répondre. Ceci dit, il fallait bien qu'il essaye, le temps que Tears lui adresse de nouveau la parole, le blond tout gêné certainement parce qu'il était trop proche, évidemment, et qu'il avait murmuré trop suavement dans son oreille.

    - … Tu… tu devrais éviter de…enfin… je… je pourrais croire que tu…

    Ses yeux étaient tournés vers lui alors que Take s'était mis à genoux pour l'observer, curieux, mais il se recula tout de même pour qu'il se sente moins mal à l'aise, en homme bon qu'il était. Et il reculait en glissant, pour bien faire, salissant d'autant plus le jean, enlevant d'autant plus d'eau, se sentant d'autant plus frustré. Cette sensation, il en avait horreur. Le brun se sentait sale. Et il essayait de penser à autre chose pour se tranquilliser.

    - ...que je te drague ? prononçait-il comme pour essayer de terminer sa phrase.

    Haussant les épaules, se retenant de faire un commentaire, il se rabaissa pour continuer ses mouvements en cercle contre le sol.
    Le 'squick' interminable des chaussures de Tears lui faisait mal à la tête mais il se ravisa, préférant regarder le vide un moment pour penser à une chanson. Autre que ce que passait à la radio maintenant. Pas qu'il n'aimait pas la chanson, non, juste qu'il avait besoin de quelque chose plus personnel. Quelque chose qu'il connaissait et qu'il avait l'habitude d'écouter régulièrement. Comme Panic at the disco par exemple. Du Paramore aussi peut-être ? Le fait est qu'il se sentait beaucoup mieux après s'être repassé "I Write Sins Not Tragedies" qu'avec "You're Gonna Go Far, Kid". Tout simplement parce que ce groupe, il ne le connaissait pas. Et dès qu'il ne connait pas, il fait un énorme blocage, comme s'il ne voulait rien entendre.
    Mais bref. Le sol brillait trop à cause de l'eau. Il détourna momentanément la tête vers Tears, un air presque blasé sur le visage. Cet air qu'il adopte dès qu'il en a marre ou qu'il trouve la personne en face d'elle totalement stupide. Là, c'était la première option. Oui, il en avait marre de l'eau, de ses fringues collantes et de la machine qui faisait un bruit de taureau en rut lorsqu'elle tournait.
    Le blond venait de prendre des éponges pour 'faciliter le travail'. Sauf qu'une éponge, c'est plus petit. Mais il alla déposer quand même la serpillière avant d'en attraper une pour continuer de l'aider, après avoir retirer son t-shirt trempé, se mettant de ce fait torse nu. Take haussa les épaules lorsqu'il lui demandait s'il s'en sortait, comme pour dire : "Oh tu sais maintenant que je suis trempé, tant pis je m'en fous et j'continue". Tears, lui, enlevait ses chaussures. Take, lui, les gardait. Parce que ses chaussettes étaient honteuses, remplies de petites fleurs. Il les avaient piquées à son père, plus jeune, et les avaient joyeusement conservées. Elles étaient là dès qu'il en avait besoin. Si c'était pas mignon.

    - Et… heu… je veux plus… embêter personne avec mes problèmes mais… mais si t’as des conseils, ça serait… ça serait vraiment bien. Ou des… ou des méthodes sympas pour… plaire….
    - Je te donnerais plus que des conseils. De la pratique. Et si tu veux mon avis, enlève au moins l'une de tes épaisseurs si tu veux plaire davantage.

    Tout ça dit les yeux baissés, fixant le carrelage en ramenant l'eau vers lui, l'épongeant ensuite. Néanmoins il laissa l'éponge par terre pour aller chercher une bassine et revenir, essorant celle-ci dedans de manière à ce que ça aille beaucoup plus vite que tout à l'heure.
    Il se sentait las à cette heure de la journée.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyMar 7 Juin - 17:45

- ...que je te drague ?

Finir les phrases de Tears, c’était comme tuer l’animal qu’il n’avait pas osé abattre. Quand c’était un loup, quelque chose qui s’avérait dangereux si on ne le mettait pas à plat, si les mots ne sortaient pas, un non-dit, un quiproquo, c’était bien. Quand c’était un petit lapin blanc, quelque chose qui n’avait pas besoin d’être tué, des mots qui n’avaient pas forcement besoin d’être dit, ça faisait mal. Ici, on ne pouvait pas encore en discerner la nature. Mais ça n’arrangea rien à la gène de Tears. Il déglutit et il hocha un peu la tête. Au moins, c’était dit. Ce qui était moins net, c’était le fait que Take ne le niait pas. Il complétait une observation de Tears sans la nier. Et il se mettait torse nu après. Comme ça. Retirant son haut tout naturellement. Dans la buanderie humide. Là, Tears se paralysa un instant. Ca devenait de plus en plus suspect. Et là où la paranoïa devait faire son petit spectacle dans la tête du surveillant blond, les seules pensées qui l’occupaient étaient "Oh my god, oh my god, oh my god…" alors qu’il avait les yeux littéralement englués au torse de son collègue. Il trouvait ça beau, il ne pouvait pas vraiment s’empêcher de trouver ça beau. Ca n’était pas comme les formes extravagantes des femmes, et surtout, ça n’avait rien de sexuel. Les femmes n’avaient pas de hauts de bikini pour rien et on faisait tout un scandale quand un bout de sein d’une vedette dépassait de sa robe de soirée. Un torse d’homme n’avait pas ce caractère indécent. Ce n’était ni pure ni innocent, mais ce n’était pas vulgaire. C’était beau sans être inconvenant.
Tears aimait bien les femmes, elles étaient souvent plus douces que les hommes. Le fait était que le blond ne fonctionnait pas à la douceur. Bien sur qu’il adorait qu’on soit gentil avec lui, qu’on soit tendre. Il l’était lui-même, gentil et tendre, et il ne s’aimait pas vraiment. Pas qu’il aime qu’on soit sadique et batard avec lui (quoique) mais il était tout particulièrement sensible quand on le traitait avec passion, ardeur et violence. Allez savoir pourquoi il ne se révoltait pas tant que ça devant les abus des orphelins.
L’amour propre, il n’en avait pas. Bien sur il se sentait mal quand on s’attaquait à lui, honteux quand on le ridiculisait, mais au fond il savait que c’était le cycle normal des choses. Il disait vouloir y remédier, mais il avait accepté ce fait depuis longtemps.
Il aimait les hommes pour leur violence, leur esprit moins prise de tête et leur torse. Vous allez me dire qu’il y avait aussi les femmes fatales, qu’elles étaient susceptibles d’assouvir ses besoins de masochiste. Mais il les respectait trop, elles pensaient trop, elles avaient trop de formes, elles étaient "trop".
Là il se rendit compte qu’il ferait mieux d’arrêter de le regarder du coin de l’œil. Il déglutit difficilement et se remit à sa tache.

- Je te donnerais plus que des conseils. De la pratique. Et si tu veux mon avis, enlève au moins l'une de tes épaisseurs si tu veux plaire davantage.

De la pratique hein. Ca ne faisait presque aucun doute qu’il cherchait à le draguer. Et Tears n’avait aucune idée du pourquoi. Ca le mettait mal à l’aise et pourtant il ne pouvait pas nier que ça lui faisait plaisir. Ca faisait toujours plaisir, qui que ce soit, même si c’était juste un kéké qui voulait baiser, l’égo gonflait toujours. Toujours. Et encore plus quand on n’était pas habitué à se faire draguer. Et dans ce cas là particulièrement, avec le plaisir, venait la peur du canular. Comme les beaux gosses au collège qui s’amusaient à draguer la nana la plus moche de leur classe pour se foutre de sa gueule. Ou pour tester leur pouvoir de séduction. Tears connaissait. Tears connaissait trop bien. Et même si la séduction s’avérait réel, après le petit coup de pouce à l’égo venait le moment où tu te disais "Ah. Je suis censé réagir là". Et là, tu n’avais aucune idée de comment tu étais censé réagir. Comme recevoir une belle lettre, suivi de l’idée de devoir y répondre.
Cependant, sans vraiment savoir pourquoi, il sentait que les conseils de Take pouvaient s’avérer efficaces. Directs, nets, et simples. Il hocha la tête, Tears. Take alla chercher une bassine, alors que le surveillant s’affairait à retirer ses t-shirts. Tant qu’à n’en mettre qu’un seul, fallait mieux que ce soit celui à manches courtes, surtout quand il tripatouillait dans l’eau comme il le faisait maintenant. Ca lui évitait de retrousser ses manches toutes les vingt secondes. Assis sur les fesses, il sortit finalement la tête de ses t-shirts et les sépara comme s’il s’agissait de deux sangsues collées l’une à l’autre. Le t-shirt bleu alla avec ses chaussures, et il renfila le gris, aux manches courtes. Ca faisait bizarre, et il ne se sentait pas vraiment plus plaisant dans sa peau. Juste plus mal à l’aise, comme à chaque fois qu’on changeait ses habitudes.

-…. Là ?

Il tira un peu sur son t-shirt, le réajusta. Et se remit à sa tache, à quatre pattes, essorant ses éponges dans la bassine que Take avait eu la bonne idée de ramener. Avec ça, l’eau commençait à partir rapidement, et même si le sol restait luisant, on dirait juste dit qu’une femme de ménage l’avait nettoyé.
Après quelques petites finissions sous les meubles, séchant avec un soin particulier les endroits entourant les prises électriques, Tears se leva pour regarder le résultat, les bras un peu fatigués, et les genoux douloureux.

- Bon… hm… on dirait que ça va…

Il jeta un coup d’œil à Take. Take torse nu, les chaussures trempées, le froc lourd d’humidité. Venant de quelqu’un qui soignait son apparence de façon presque maniaque, c’était une vision très rare et précieuse. Et venant d’un jeune surveillant de vingt-quatre ans bien bâti et pas moche du tout, c’était une vision très sympathique. Un temps.

- … On… faudrait se… se changer… maintenant…

Il se pencha pour récupérer les éponges

- Enfin… on peut aussi… hm… il… il me reste du linge à l… laver… et tu peux… tu sais, tes conseils… me les donner pendant que je lave… et le temps que…

Petit geste vers l’énorme machine qui vibrait violement, et qui contenait les habits de Take.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyMar 7 Juin - 21:06

    Draguer : Détecter les mines sous-marines. Non, je rigole. Tout le monde sait ce que veux dire draguer. Tout le monde savait comment ça marchait. Take, lui, ne savait même pas comment il faisait pour draguer les gens. C'était naturel, littéralement involontaire et... il fallait avouer qu'il draguait Tears. Avec toute l'ignorance du monde. Avec toute son innocence d'enfant. Avec toute sa pureté physique, il faisait, tortillait, faisait croire, rendait illégal. Et la machine ne lui tapait même plus sur le système.
    Il voyait bien (et même sans le voir il le savait) que Tears aimait le voir torse nu. Ah ! Qui n'aimait pas voir Take torse nu. C'était comme voir Dieu en personne. Même les surdoués ne pouvait pas détacher leurs yeux. Ils n'étaient pas fous, bien que jeunes, pour ne pas se rendre compte de sa beauté d'apollon. OHOHOH. Non, je ne le vante pas. Je dis juste la vérité sur lui. Take est une bombe sexuelle. Vous ne pouvez pas nier cela.
    Et il draguait. Autant en bougeant comme une bimbo ou comme un mannequin qu'en ne faisant rien du tout. Quoi que lui lancer quelques regards. La drague, c'était pas quelque chose dont il était fan. D'autant qu'il ne le faisait pas exprès. Avoue, Tears. Tu baves sur son torse autant qu'il bave parfois sur tes fesses. Et je suis sûre que tu penses limite à ce qu'il soit sincère. Ce n'est pas étonnant. Il faut se méfier de Take autant qu'il faut se méfier d'un loup. Monsieur attaque sans prévenir, monsieur arrive furtivement, monsieur vous saute d'un coup à la gorge sans que vous ne vous en rendiez compte. Le prédateur des prédateurs. Pire qu'un renard, pire qu'un requin. Un lamasticot être surnaturel dont on ne connaîtra le nom qu'après des centaines de milliers d'années. Parce que Take est comme un pokemon légendaire. Il n'y en a pas deux. Il est comme un power ranger (non, pas stupide mais gay).
    Il aimait le regard en coin de Tears sur lui. Il s'en délectait comme si c'était de la drogue, désirait ce regard, enviait ce regard, ne voulait pas qu'il s'arrête. Take désirait même un instant que le blond soit en dessous de lui dans une position peu catholique. Ce regard était littéralement jouissif, il violait Take. Et il aimait ça en le désirant plus fort. A croire qu'il aimait bien les blonds. C'était un peu ses favoris. La plupart de ses conquêtes étaient des blonds. La plupart étaient beaux, sexy, fêtards et pas coincés comme Tears. Mais ce n'était pas pour autant qu'il n'était pas attirant, non ?

    Le brun s'amusait à le regarder lorsqu'il sortit ses t-shirts juste devant lui. A croire qu'il voulait l'imiter. Il ne prenait pas ça pour une insulte, au contraire. Ce qu'il prit mal c'est qu'il remette le t-shirt manches courtes par dessus. Il grognait littéralement. Oui, il grognait. Comme un animal. Y avait pas idée ! Dire qu'il avait presque retiré son vêtement pour lui plaire, tss. Enfin, non, il était juste trois fois plus mouillé qu'une truite mais passons. Il plaignait son t-shirt en silence tout comme il se plaignait lui même de ce spectacle gâché.
    En réponse à Tears, il leva le pouce en approbation. "Yeah mec, t'es seksy comme ça, change plus maintenant !". Mais il se doutait que le lendemain, il reviendrait avec deux t-shirts. Dans un cas pareil, il lui déchirerait celui par dessus. C'était évident. Toujours écouter Take. Si on lui désobéissait, gare aux fesses. Quoi que ça plairait peut-être au blondinet coincé ? Après tout, le surveillant ne connaissait pas ses goûts sexuels et ses penchants. Autant, il aimait la violence tout comme il aimait le SM. Allez savoir. Enfin, il serait drôlement étonné d'apprendre une chose comme ça. Un coincé qui aime la violence, ça colle pas. Oh mais pas du tout !
    Take tapa sa main lorsqu'il tirait le t-shirt, grommelant qu'il allait l'abîmer en faisant ainsi. Pardon ? Comment ça Take est chiant avec les fringues et le fait d'être parfait ? Pfff. Vous avez vu juste. Mais il ne s'en rendait pas vraiment compte. Il fallait le pardonner. Surtout lorsqu'il était las.
    Si vous n'aviez pas remarqué, le brun parlait de moins en moins. Certes, il allait rouvrir la bouche mais... il y avait comme quelque chose qui clochait. Le fait qu'il frissonne parce qu'il n'avait plus rien sur le torse ? Non, pas du tout. Juste la présence du blond qui commençait à le mettre mal à l'aise pour nous ne savons quelle raison. Et lui le savait encore moins. Le fait qu'il ne s'avouait rien n'allait pas arranger les choses. Vous voyez que même un brun peut être un minimum coincé, hein. Y a pas que Tears das la vie. Même s'il réagissait différemment.
    Et ils finissaient ensuite leur boulot en silence.

    - Bon… hm… on dirait que ça va…

    A la fin, Take s'était appuyé contre une machine qui ne tournait pas, avait sûrement fini son lavage. La tête cambrée vers le haut, il ne remarquait même pas le blond qui l'observait. Il l'écoutait juste. Mais il ne s'inquiétait même pas du fait qu'il n'y avait plus trop de bruit autour de lui. Visuellement, il était dans son monde renfermé. Un monde dont personne ne connaissait l’existence et l'apparence. Du flou total.
    Sa pauvre apparence, son pauvre physique, ses pauvres fringues ! Take était lessivé.

    - … On… faudrait se… se changer… maintenant…

    Il secouait la tête négativement.

    - J'ai plus d'fringues. Je peux pas me changer.

    Take pointa la machine pour dire que c'était pour ça qu'il était là. Il montrait clairement son coté laissé aller. Oh... il n'aidait pas Tears qui ramassait les petites éponges ? Non. Non, il avait la flemme. C'était pas faisable, tout de suite. Impossible. Puis il éternua, râclant ensuite sa gorge comme si de rien n'était.

    - Enfin… on peut aussi… hm… il… il me reste du linge à l… laver… et tu peux… tu sais, tes conseils… me les donner pendant que je lave… et le temps que…

    Là, il se réveilla. Il incita même Tears à se rasseoir sur le tabouret pour qu'il nettoie ses vêtements, se plaçant assit à coté de lui, par terre.

    - Alors tu sais, ça va peut-être te faire mal certaines choses que je dirais.

    Simple mise en garde.

    - Mais c'est pour la bonne cause.

    Sourire franc alors qu'il remonte doucement sa tête vers lui pour lui expliquer les chose de sorte à ce qu'il voit qu'il ne blaguait pas.

    - D'abord, mon chou, t'es très beau mais tu t'habilles comme un sac à patate. Alors un jour tu viendra faire les magasins avec moi, je t'aiderais à choisir des vêtements et PLUS JAMAIS de doubles épaisseurs.
    Ensuite, je vais t'apprendre à parler. Parce qu'on dirait que tu chies, Tears. Tu hésites comme si tu poussais quelque chose à l'intérieur de toi. C'est pas bon. Pas étonnant que tu te fasse littéralement marcher sur les pieds. J'aime pas tu sais ? Vraiment pas. T'es tout gentil, tu mérites pas un traitement comme ça.


    Pour une fois qu'il ne faisait pas son salaud et qu'il disait la vérité comme s'il était s'agit de quelqu'un d'énormément proche ! ...En fait, Tears était peut-être la personne la plus proche de Take. Parce que Take, il méprise presque tout le monde. Sauf Tears et quelques autres. Il soupirait pour se donner du courage et articuler avec dix milles fois plus de franchisses qu'il y a deux secondes, prenant même grandement sa respiration pour presque déstresser.

    - Je t'aime bien, moi.

    Une moue d'enfant sur son visage qu'il avait baissé presque sous la honte. Allait-il le prendre implicitement (je t'aime) ou explicitement (je t'aime bien) ? Pour la pomme de Take, il ne voyait pas de différence entre les deux phrases. Non mais... Tears, c'était qu'un collègue, hein. ... hein ?
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyMer 8 Juin - 19:52

C’était la pause pub à la radio. Pub pour des banques, pour des centres commerciaux, des magasins de meubles. Avec des faux dialogues entre acteurs du genre "Tu devineras jamais combien j’ai payé ma nouvelle voiture !" "Oh non dis voir, j’parie que t’as dépensé une fortune…" "Eh beh figure toi que c’est les trente jours Vouslvaigun, et qu’on a une réduction de fou ! Mais seulement si on respecte plusieurs dizaines de conditions qui ne seront pas dites dans la pub, parce que bon sinon les gens verront qu’ils n’ont en fait aucune chance d’avoir cette réduction." "Han, mais il faut que j’y file !" …. Non. Tout d’abord la nana ne peut pas faire "Tu devineras jamais…" vu que l’autre à lu le script et sait ce qu’elle va dire. Puis d’où, dès qu’une amie te parle de réduction, tu files direct pour en profiter. Encore, ça marche pour le prix du kilo de tomates, mais une voiture, tu vas pas en acheter une à chaque d’une annonce de réduction.
Tears n’aimait pas les pubs. Ca lui rappelait la pub de "C’est votre anniversaire ? Votre place de cinéma est gratuite, avec la carte de fidélité Goumond." Alors lors de son anniversaire en avril dernier, il était allé au cinéma en tendant sa carte de fidélité Goumond et "Oh oui mais non en fait faut la réserver sur internet et tout, si vous voulez la place gratuite." Puis bizarrement, une fois rentré sur internet, le site de Goumond disait que son adresse mail était invalide donc il ne pouvait pas accéder à son compte sur le site. Traumatisant.
Dans la buanderie, Tears baissa donc le son de la radio. Il attendait qu’ils finissent leur hymne à la société de consommation pour pouvoir remettre bien le son. Lorsqu’il y aura enfin de la musique. Là, des voix.

Take disait qu’il n’avait plus de fringues. Qu’il ne pouvait pas se changer. Et il tremblait et il éternuait. Et il avait l’air étrangement bizarre, totalement nonchalant et moins bavard. Tears chercha immédiatement des yeux le moindre habit qui ne soit pas détrempé. Dehors, sur les fils à linge, il n’y avait que des draps qui séchaient au soleil. Il y avait un peu de vent, on aurait dit des fantômes. Les autres habits étaient dans les machines, encore chauds et humides, et son propre t-shirt bleu, qu’il avait retiré, avait les manches trempées jusqu’au dessus des coudes. Il vint à se dire qu’il devrait lui donner le t-shirt qu’il portait maintenant. Ca ne lui importait peu, il n’était pas du genre frileux. Mais Take l’incita à s’asseoir, alors il retourna à son tabouret et trempa à nouveau ses mains fripées dans l’eau savonneuse. Son collègue s’assit par terre, dos contre le mur. Il lui disait que ça allait lui faire mal, ses conseils, ce qu’il dirait. Tears se prépara. Il avait l’habitude de toute façon. Il se prépara bien comme il faut, comme s’il allait se recevoir les pires immondices du monde. Petite crispation.

- D'abord, mon chou, t'es très beau mais tu t'habilles comme un sac à patate. Alors un jour tu viendra faire les magasins avec moi, je t'aiderais à choisir des vêtements et PLUS JAMAIS de doubles épaisseurs.
Ensuite, je vais t'apprendre à parler. Parce qu'on dirait que tu chies, Tears. Tu hésites comme si tu poussais quelque chose à l'intérieur de toi. C'est pas bon. Pas étonnant que tu te fasse littéralement marcher sur les pieds. J'aime pas tu sais ? Vraiment pas. T'es tout gentil, tu mérites pas un traitement comme ça.


Il cligna des yeux un petit moment, tout en fixant le sweat-shirt qu’il frottait. Peut-être avait-il été un peu sélectif dans son écoute, mais il lui semblait qu’il lui avait dit beaucoup de choses adorables. Peut-être juste pour équilibrer avec ce qu’il avait dit de pas trop sympa. Peut-être que c’était juste pour atténuer. Mais au final, ça lui faisait plus de bien que de mal.
Il essora le sweat-shirt et le mit dans la bassine de linge propre, à étendre. Il était un peu trop heureux pour réagir. Ca faisait une éternité qu’on ne lui avait pas dit des choses comme ça, sur ce ton là. Pas le ton « Mais oui Tears, t’es beau, taggle maintenant. » Il frottait à présent le débardeur d’une orpheline. Il n’osait pas baisser les yeux pour le regarder. Il se concentrait sur la tache de ketchup qui s’était incrusté dans le tissu.

-… Ok.

Ok.
Il n’avait pas tort Take, c’était exactement ce qu’il fallait pour qu’il soit un peu plus pris au sérieux. Parler de façon fluide et normal, être habillé de façon plus attrayante. Et en même temps une petite voix lui disait que… tout ça, n’était-ce pas ce qui faisait qu’il était lui ? Comme ces personnages de BD qui portaient chaque jour les mêmes fringues. Ca permettait l’identification, c’était eux, ces fringues. Et sa façon de parler aussi.
C’était toujours, toujours pareil quand quelqu’un voulait l’aider. Tears avait cette sale impression qu’on voulait le faire devenir quelqu’un d’autre, qu’on ne l’aimait pas comme il était. Il avait de même très mal pris quand Die, pendant le cours de théâtre, lui avait conseillé d’aller dans les bars et se faire défoncer le cul par des inconnus. Pour le rendre plus cool. Pour qu’il se détende. Lui aussi l’avait appelé "mon chou" d’ailleurs. Die voulait qu’il marche droit et qu’il coupe sa mèche. Take voulait qu’il s’habille bien et parle normalement. Et Tears demandait de l’aide, mais dès qu’il en avait, il avait peur. Il ne voulait pas vraiment de l’aide… il voulait que quelqu’un lui dise qu’il l’appréciait comme il était. Peut-être que c’était juste pour ça.

- Je t'aime bien, moi.

A la radio, on pouvait attendre une pub pour dire que fumer, c’était mal. On l’entendait à peine, faible fond sonore. Ensuite venait une voix agaçante qui disait "Tu veux savoir dans combien d’années tu attendras un bébé ?" et là t’es censé te ruer sur ton portable pour envoyer le mot demandé au 8 42 42.
Il avait fini de laver le débardeur, la tache de ketchup était partie. Mais il n’avait pas la force de le soulever et de le mettre dans la bassine. Il était devenu tout mou, guimauve. Ses tempes étaient brûlantes et il se mordait un peu la lèvre pour s’empêcher de sourire stupidement. Il jeta un coup d’œil à Take, mais il avait le visage baisé, comme s’il était gêné. Ca aussi, c’était rare.
Tears ne comprenait pas l’implicite, et il extrapolait que de façon pessimiste. Le fait était qu’une autre signification à ce qui venait d’être dit ne lui avait même pas traversé l’esprit. Et il était déjà bien assez content que Take lui dise ça. Venant d’un collège qui ne cessait de le taquiner depuis qu’il le connaissait, ça avait vraiment de la valeur. Il tremblait légèrement.

- C’est… c’est gentil…

Take était toujours torse nu, et le blond finit par sortir les mains de l’eau et retirer son t-shirt. Maladroitement. Et il le posa sur la tête de Take, en lui faisait un signe timide pour lui dire de le mettre. Il n’était pas vraiment à l’aise, torse nu. Pas du tout, en fait. Mais il n’était pas du genre à rester dans son petit confort quand quelqu’un était dans le besoin. Confus, il se retourna vers l’évier, et comme il n’y avait plus de linges, vida l’eau en retirant le bouchon.

- Q-qu’est… ce qu’il te prend… dernièrement.

Il tourna un peu la tête vers lui, souriant cependant, légèrement amusé. Mais gêné.

- Tu… tu d-dragues, tu te salis… puis tu dis… puis tu dis ça…

Les yeux fuyants.
Il finit par mettre le débardeur dans la lourde bassine de linges propres, roulés en boule et encore fraichement humides. Il prit une petite corbeille de pinces à lingue et la mit dans la bassine, puis se leva. Maintenant, il se disait qu’il pouvait changer. Il se disait que ça ne devait pas être si dur. Il était presque motivé. La bassine en appuie sur le bassin, il s’apprêtait à sortir pour étendre le linge au soleil.

- En tout cas… je… ça me va… je... je tenterai… de… de… enfin si… tu m’aides… parler mieux… plus… enfin…

Petit hochement de tête enthousiasme. Il était tellement excité par l’idée de changer qu’il parlait encore plus mal.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyVen 10 Juin - 12:19

    Il n'aimait pas les pubs. Et pour dire vrai, il trouvait ça littéralement stupide d'inciter les gens à dépenser leur argent dans quelque chose qu'ils n'aimeront pas où qui est si cher que c'est impossible. Et ça donne une horrible envie de jeter son argent par les fenêtres pour une voiture à x millions d'euros ou même un aspirateur balai coûtant la peau des fesses tout ça parce qu'il aspire justement la poussière et soit disant les microbes et acariens. On passe souvent des publicités mensongères. Autant à la télé qu'à la radio, tout comme dans les magasines et les affiches. On a souvent vu des "un produit acheté, un produit offert" dans les offres d'hypermarchés dans le genre de Carrefour ou Géant Casino. Tu as beau faire ce que tu dis la pub, ton deuxième produit tu le paies comme si elle n'avait jamais existé. C'est comme les affiches de propagandes pendant les élections ou les promesses. Elles ne sont jamais tenues, c'est bien connu. D'ailleurs, on n'aura jamais compris pourquoi on ne tenait jamais rien, ne gardait jamais rien pour nous alors qu'on nous le demandait avec confiance. On pouvait qualifier ça de dégueulasse, de méchant, d'irresponsable. Quelqu'un de non-fiable. Quelque chose que n'était heureusement pas Take. A ce brun, on pouvait lui confier n'importe quoi. Soit il faisait exprès d'oublier, soit il fermait sa bouche bien sagement en prétextant qu'il ne savait rien tout en était soit choqué, soit littéralement passif. Tears... tu peux même lui confier que tu met des caleçons avec des oursons tout mignon, il ne te dira rien. Se contentera de les comparer à ses chaussettes qu'il portait actuellement.
    Pendant qu'il parlait, assit parterre à coté de lui, Tears continuait son lavage acharné. Take ne le regardait pas, préférait même éviter tant ce qu'il disait était à la fois flatteur et blessant. Enfin, ce n'était pas ça qui l'empêchait de continuer son discours puis après de s'arrêter... attendant qu'il réponde mais sans conviction. Quoique son "ok" était inattendu. Le brun aurait pensé qu'il se révolterait presque que monsieur veuille le changer. Mais... non. Il n'avait pas l'impression qu'il était contre bien que son cerveau penserait certainement que Take était devenu fou. Il hurlerait même à la mort un beau "Ta gueule ! Je veux rester moi-même !". Sauf qu'il était décidé. Il était décidé à l'arranger comme il le voulait pour - peut-être - l'attaquer par derrière. Et je dis ça dans tout les sens du terme.
    Monsieur n'écoutait plus la radio. Monsieur attendait, les yeux fixant le mur juste devant lui, les fesses imbibées d'eau. Ah, il allait sûrement devoir se doucher. Pourquoi pas inviter Tears ? ♥. Ah. Oui. Pardon. Il allait dire non, paniquer et sûrement s'enfuir en courant pour bien aller avec la panoplie du gros timide de service. Néanmoins il finit par lever les yeux vers le blond. Le blond qui s'acharnait sur sa tâche, sur son débardeur sur... sur tout. Mais il les rebaissa bien vite, tournicotant les pouces, se retenant de siffloter pour paraître joyeux car il ne l'était pas réellement. Oui, Take était gêné. Il y avait de quoi ! Il venait de dire à cet idiot qu'il l'aimait bien, ce crétin. Il ne savait même pas comment il l'avait pris ! Même pas un commentaire, rien du tout pour signaler son sentiment vis-à-vis de ça. Il se sentait exploser et soupira longuement.

    - C’est… c’est gentil…

    Sa tête contredisait la phrase. "Je ne suis pas gentil" se disait-il, et un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres à demi pincées.
    Il avait senti son tremblement. Même de la place qu'il occupait à ses pieds. Pourquoi est-ce qu'il tremblait, il n'en savait strictement rien. Il pensait même qu'il avait froid puisque lui aussi s'était mouillé. Et ce qu'il comprit encore moins, c'était le fait de sentir un t-shirt sur son crâne : celui de Tears. Et c'est à ce moment là qu'il observait enfin le torse qu'il voulait voir depuis un moment. Il était aussi blanc qu'un cul, certes, c'était la couleur naturelle de la peau du blond donc il n'y pouvait rien. Il fallait qu'il l'emmène bronzer un peu aussi, pour le changer davantage. Mais il ne disait rien sur ce projet, ils verraient ça tout les deux plus tard.
    Take reposa le t-shirt sur ses genoux.

    - Q-qu’est… ce qu’il te prend… dernièrement.
    - ... qu'est-ce que tu veux dire ?

    Il observait longuement son visage. Le brun l'avait finalement relevé pour de bon et soutenait son regard. L'envie d'embrasser ce sourire le prenant.

    - Tu… tu d-dragues, tu te salis… puis tu dis… puis tu dis ça…

    Take n'a jamais aimé que les yeux de Tears se défilent alors qu'il les fixaient intensément. On aurait dit... qu'ils avaient peur de savoir ce qu'il y avait au fond de sa tête, au fond de son coeur, au fond de son esprit. Certes, il y trouverait pas mal de noirceur, de sentiments mauvais vis-à-vis des personnes, de critiques, d'insultes. Mais s'il pénétrait en lui, analysait son coeur, il n'allait pas s'en sortir indemne. Surtout s'il trouvait ce qu'il ressentait pour lui que Take ne savait... ou du moins ne s'avouait pas.
    Et le débardeur pris sa place dans le linge propre.

    - J'ai peut-être quelque chose derrière la tête. Je te le dirais peut-être tout à l'heure, si j'ai réalisé.

    Mais il savait que ça allait arriver plus tôt que ce qu'il ne pensait. Comme un pressentiment. Autant mauvais que bon mais plus bon que mauvais, si vous voyez ce que je veux dire. Il pouffa même lors de sa phrase à double sens. Il révélait à moitié ses penchants.

    - En tout cas… je… ça me va… je... je tenterai… de… de… enfin si… tu m’aides… parler mieux… plus… enfin…

    Le brun se releva finalement, posant une main sur l'épaule nue de Tears pour passer derrière son dos et l'enlacer maladroitement par derrière. Dos contre torse, sexy à souhait. Mais il n'empêche que Take et les câlins, ce n'était pas du tout une bonne habitude. Il ne l'avait pas prise dès le plus jeune âge. C'est pas pour vendre la mèche mais il n'avait eut qu'un câlin dans sa vie : à sa naissance, celui de sa mère. Après, allez savoir s'il était frustré pour ça ou pas. Ca ne regardait personne après tout.

    - Détends-toi pour mieux parler. Arrête de faire des pauses entre les phrases et... parle moi. Même si je reste ainsi collé à toi.

    Et un léger baiser dans son cou pour couronner la fin de sa phrase. Une manière comme une autre d'éduquer un adulte en manque de confiance en soi.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptySam 11 Juin - 17:08

- J'ai peut-être quelque chose derrière la tête. Je te le dirais peut-être tout à l'heure, si j'ai réalisé.

Tears le regarda un moment sans vraiment savoir quoi dire. Les réponses vagues l'avaient toujours troublé. C'était comme les dix lignes de condition d'une offre écrites en caractère minuscule tout en bas d’une immense affiche. Ca vous promettait quelque chose, avoir une réponse, ça avait l'air beau. Ca avait l'air prometteur. Mais ça n'aidait pas. Du blabla. Quelque chose qu'on avait derrière la tête, on agissait selon cela, comme un but, un but caché. Donc on en avait conscience. Tears ne voyait vraiment pas où il voulait en finir, pour lui ça ne devait pas être si compliqué de savoir pourquoi on drague quelqu’un, pour lui c’était la chose la plus simple du monde. Ou c'était pour que la personne finisse dans son lit. Ou c'était pour se foutre de la gueule de la dite personne. Ou c'était pour rendre jaloux un ex. Ou alors pour tester son charisme. Ou pour plein d’autres raisons, mais qui étaient là, encrées dans la tête. Un peu perdu, il se contenta de hocher un peu la tête, avec une tronche quand même perplexe. Take pouffa un peu. Tears cligna un peu des yeux. Il avait de plus en plus peur que ce soit l’option foutage de gueule.
Il était prêt à partir maintenant, pensant que Take le suivrait pour l'aider. La porte était ouverte, c'était une chance qu'il fasse beau. Il se disait ça. Il pensait au temps. Il pensait au temps pour s'évacuer l'esprit. Il essayait de penser à autre chose qu'au fait que Take n'ait pas enfilé le t-shirt qu'il lui avait donné. Il essayait de penser à autre chose que cette main sur son épaule. Il se disait qu'il avait de la chance aujourd'hui, il faisait beau dehors. Il se forçait à regarder dehors, à travers la porte ouverte. Il se disait qu'il avait de la chance aujourd'hui, il faisait beau dehors. Parfait pour le linge. Un torse contre son dos, il manqua de lâcher sa bassine. Elle glissa soudainement de ses mains mais resta maintenue contre lui du bout des doigts, qu'il serrait avec force sur le récipient en plastique. Ses genoux étaient devenus mou, et il se sentait aussi mal que s'il allait s'évanouir. La gorge nouée, frictionnée, bloquée. Poumons en manque d'air. La tête qui tournait un peu. Et la voix de Take s'évanouissait dans le bruit encombrant de ses propres organes internes.
Tears aimait bien les câlins. Sauf quand c'était des gens avec qui il n'était pas intimes. Surtout quand on l'enlaçait dans le dos en fait. Il se sentait emprisonné, il se sentait plus faible que jamais, il se sentait plus mal que jamais. C'est comme si on savait déjà qu'on l'avait fait sien. Il avait horreur de cette sensation. Ca avait beau être quelque chose de maladroit, il le ressentait vraiment comme une enclume sur tous les pores de sa peau. Il sentait son torse contre sa colonne vertébral, et il savait que Take s'attendait à ce que ca lui fasse un certain effet, sinon il ne le ferait pas. Et Tears n'aimait pas quand on espérait quelque chose de lui. Il n'aimait pas qu'on attende tout naturellement quelque chose de lui. Il savait que Take s'attendait à ce qu'il soit embarrassé. Apparemment ça l’amusait. Et rien que se dire que tout allait se dérouler parce que Take le voulait, ça l'énervait. Ca l’énervait d'être facile. Il en avait marre de cette vision qu'on avait de lui. En fait, plus concrètement, tout ca sentait le gros foutage de gueule. Il avait été indulgent avec ce qui c'était passé avant. Mais là, il voyait bien qu'il n'avait pas mis le t-shirt qu’il lui avait donné dans l’unique but de pouvoir le serrer contre lui comme ça. Et qu'il sente bien sa peau contre la sienne. C'était comme une machination.
Un baiser dans le cou. Il se dégagea rapidement de l'emprise du brun. Pure reflex, un peu trop abrupt pour avoir été pleinement réfléchi. On lui avait déjà fait ce genre de câlin pourtant. C'était un professeur avec lequel Tears avait été beaucoup moins proche qu'il ne l'était avec Take. Il avait été embarrassé, il lui avait expliqué qu'il ne pouvait répondre à ses avances. Mais il ne s'était pas enfui. Il était trop gentil pour fuir et risquer de vexer quelqu'un. Il aurait pu lui faire savoir qu'il était trop proche, comme il l'avait fait tout à l'heure. Mais non, il s'était enfui. Lâchement. Il avait passé la porte avec sa bassine, comme si de rien n'était. Il était en colère, un peu. En colère qu’on pense toujours qu’on pouvait faire ce qu’on voulait de lui. Mais il ne fuyait pas, d’habitude. D’habitude il expliquait plus ou moins calmement que ça le gênait, et que ce genre de choses ne l’intéressait pas. Parce que d’habitude, il savait qu’il n’était pas attiré par la personne, et donc qu’à part le gêner, ce genre de câlin ne le touchait pas. Alors il supportait.
Pieds nus, il marchait dans l’herbe, à grand pas. Il essayait de calmer sa respiration. On aurait dit de l’hyperventilation. Finalement il posa sa bassine près d’un fil à linge qui n’était pas encore occupé par de grands draps blancs. Inspiration, expiration. Il se pencha et sortit un t-shirt de la bassine. Il se crispa, et se retourna vers Take.

-… Je, j’crois savoir ce que t’as derrière la tête…. et ça me plait pas du tout.

Il était sensible le petit. Il pouvait partir en cacahuète pour un rien. Les sourcils froncés, il se retourna sèchement, accrochant le t-shirt avec nervosité sur le fil. Il s’énervait plus comme un enfant ou comme une fille, que comme un adulte. Ses mouvements étaient maladroits mais secs. Il se pencha à nouveau pour prendre un débardeur. Et se retourna encore.

- Et puis d’abord… tu… tu te fais des idées.

Et il se retourna encore, accrochant le t-shirt tout en faisant la moue, Tears. Il avait peur, Tears. Il avait peur que ça finisse comme avec Die. Die qui lui avait demandé de le draguer, exercice théâtrale. Puis Tears s’était pris au jeu. Et s’était mangé un râteau royal. Mais c’était pas sa faute, à Die. Die avait eu le droit de la séduire, parce que c’était faux, ça avait été qu’un jeu.
Il marmonnait, Tears, il marmonnait en étendant le linge. On aurait dit une mégère sauf qu’il s’agissait d’un homme blond et torse-nu. Ses joues rouges contrastaient avec la blancheur des draps, qui se soulevaient légèrement avec le vent.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyDim 12 Juin - 0:08

    Non, Take ne pouvait pas être vexé de quelque chose de totalement prévisible. Il avait senti venir le fait que le blond le repousse. D'accord, peut-être pas aussi violemment que ça mais il s'y était attendu quand même.
    Le brun n'avait pas fait attention à ses expressions, au fait qu'il avait récupéré la bassine pour aller étendre le linge qu'il y avait dedans.
    Certes, Take ne s'en fichait pas du geste brusque de Tears. Au contraire. Il était peut-être blessé de ça ? Evidemment qu'il était blessé. Même légèrement, mais il l'était bel et bien. Et blesser Take est une chose habituellement compliquée. Devrions-nous donner un oscar au blond pour cet exploit ? Certainement, mais pas tout de suite. Il fallait voir ce qui allait se passer puisque Take allait certainement s'accrocher autant que possible. D'autant que Tears le fuyait littéralement en faisant de grands pas dans le gazon. Ses yeux bleus montraient clairement qu'il ne voulait plus l'avoir près de lui pendant un moment. Le temps de se remettre de ses émotions peut-être ? Certainement en fait. C'était marrant de le voir paniquer comme ça, mais le brun n'était pas du tout amusé et le regardait fixement comme s'il allait le perdre de vue la seconde d'après. Alors il avança de quelques enjambées jusqu'à toucher du bout de ses converses l'herbe chaude. Parce qu'il faisait bizarrement chaud, qu'il se sentait bizarrement se faire cuire sous ce soleil de plomb. Alors il restait un peu abrité à l'ombre, désireux de garder sa peau de mort.

    -… Je, j’crois savoir ce que t’as derrière la tête…. et ça me plait pas du tout.
    - Tu ne sais pas ce que j'ai derrière la tête alors n'essaie pas de deviner.

    Le brun était parvenu à lâcher cela après quelques secondes d'hésitation. Il n'avait jamais supporté qu'on essaya de lire son esprit, savoir ce qu'il pensait. Donc, souvent, il reprenait les gens qui parlaient comme Tears venait de le faire. Ses sourcils étaient douloureusement froncés, cherchant à intimider le blond pour qu'il se reprenne. Mais il fuyait tellement son regard que ça ne marcherait certainement pas au final. Mais il insistait... autant que possible.
    Et le blond quant à lui accrochait son débardeur, Take se forçant à avancer petit à petit pour venir le rejoindre. Tears était fâché le pauvre. Ou du moins, il avait l'air sacrément énervé. Il réfléchit longuement avant de s'arrêter à un mètre de lui.

    - Et puis d’abord… tu… tu te fais des idées.
    - Des idées ? C'est toi qui t'en fais.

    Il ne l'entendait pas marmonner alors qu'il étendait le linge, il le transperçait juste du regard. Chuchotant qu'il ne sous-entendait aucunement du sexe. Lui, faire l'amour avec Tears ? Ca n'allait pas arriver tout de suite, il le trouvait limite trop innocent pour ça. Après tout, comment le trouver apte à être dans un lit, sous votre personne ? A moins de le violer, il ne voyait pas le blond consentir à un acte aussi barbare ! (oui, c'est barbare le sexe entres hommes). Au bout d'un moment, il se décida à avancer pour attraper le menton du blond et lui voler un baiser sincère, s'attardant sur ses lèvres puis retournant dans la pièce pour vérifier innocemment si sa machine avait terminé de laver son linge. Et malheureusement, il restait une bonne demie heure.
    Take n'osait pas vraiment retourner dans le jardin. Et si Tears lui fichait une gifle ? Et s'il lui reprochait de l'embrasser comme ça sans rien lui dire ? Oh... oui, c'était un bon reproche ça. Intelligemment, il ne laissa voir de la place de Tears que ses cheveux bruns, cherchant légèrement à se cacher tout en lui montrant qu'il ne s'était pas défilé en fuyant.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyDim 12 Juin - 13:59

Il avait l’air malin, Tears. A s’énerver comme ça. Surtout quand, par derrière, Take le reprenait. Il le reprenait comme un père le ferait avec son gamin. Du genre, tais toi, t’es ridicule là. Il lui disait d’arrêter d’essayer de deviner ce qu’il pensait. Il lui disait qu’il était le seul à se faire des idées. Et ça l’énervait encore plus. Quand il était dans cet état il n’avait pas l’habitude qu’on lui fasse comprendre que… ça suffit, calme toi. Les gens étaient habituellement trop surpris de le voir s’énerver, ou alors ça ne les impressionnait pas et ils restaient calmes. Et là, Take lui disait qu’il s’énervait pour de la merde, qu’il était le seul à se faire des idées, qu’il se montait la tête tout seul. Dans ces cas-là, Tears aimait difficilement avoir tort, parce que c’était lui la victime. Et sérieusement, peut-on blâmer quelqu’un qui se faisait draguer depuis dix bonnes minutes, de se faire des idées ? Tears pouvait se montrer de très mauvaise fois et il se retenait de lui balancer qu’enlacer un homme et l’embrasser dans le cou, c’était bien se faire des idées. Car rien ne disait qu’il s’agissait d’un hétéro totalement désintéressé par la chose. Il avait envie de lui "Je me fais des idées ? Et toi t’as bien imaginé que j’étais gay ou bi ou que sais-je et qu’il y avait moyen que tu me plaises. Eh beh t’as tout faux." Eh oui. Mauvais foi. Tout comme Take n’aimait pas qu’on essaie de voir ce qu’il pensait, Tears avait horreur qu’on voit trop bien ce qu’il pensait. Etre transparent, c’était cruel. Tout le monde pouvait savoir tes pensées les plus honteuses, et tout le monde savait à quoi s’attendre avec toi.
Et il marmonnait, il marmonnait, sourcils froncés. Il suspendait un sweat-shirt, nerveusement. Parce que Take s’était rapproché. Il murmura que ces intentions n’avaient rien de sexuelles. Et Tears secoua un peu la tête du genre "Ben voyons…". Si c’était le cas, il aurait fait bien d’autres choses. Mais non, il avait fait en sorte qu’ils se retrouvent tous deux torses nus, et il avait forcé l’intimité avec son câlin par derrière. Ironie ou pas, Tears n’aimait pas vraiment la mauvaise foi. Alors il boudait. Il boudait dans sa forteresse de mauvaise foi.
Une main sur son menton, et il n’eut même pas le temps de paniquer que les lèvres de Take l’embrassaient. Plus long qu’un smack mais plus innocent qu’un vrai baiser. Abasourdi, Tears cligna un moment des yeux, en pleine panique interne. Panique totale. Alerte rouge dans sa tête, position de défense, organes assourdissant et électrochoc dans la cervelle. Et il partit, Take.
Il laissa Tears derrière, vidé de toute son énergie. Vide. Le cerveau à vide. Et comme un robot, il retourna lentement à son linge. Ses gestes n’étaient plus énervés, nerveux et secs. Ils étaient mous, vide et mécaniques. Si durant sa petite colère, il avait été une flamme, ce baiser avait eu l’effet d’un énorme seau d’eau. Anéanti, le regard dans le vide. Il continuait sa tache, lentement. Il faisait chaud. Il se disait tiens, il faisait vachement chaud. Il était surement un train de se taper un super coup de soleil. Son cerveau avait déjà fondu depuis belle lurette. Tiens, il faisait vachement chaud, quand même. C’était peut-être normal, c’était le printemps. Mais même durant le printemps, il faisait habituellement sacrement moche en Angleterre. La Wammy’s House pensait d’ailleurs à invertir dans une essoreuse. Parce que quand il pleuvait, ils étaient obligés de sécher les draps dans le gymnase, et c’était pas vraiment pratique. Là, il faisait chaud, c’était une chance.
Ca faisait tellement longtemps qu’on ne l’avait pas embrassé comme ça. Il en frissonnait encore. Alors que le soleil tapait fort, il frissonnait. Le temps semblait avoir ralentit, ou alors c’était lui qui ralentissait. Ses bras lui semblaient plus lourds, ainsi que l’intégralité de ses organes. Un petit coup d’œil en arrière. Il était toujours là, Take. Il attendait surement que sa machine se finisse. Tears se pencha pour attraper un t-shirt blanc, ainsi qu’une paire de pinces à linge. Il se disait que le linge allait sécher vide, vu qu’il faisait vachement chaud. Levant les bras, il posa le haut du t-shirt, correspondant aux coutures des épaules, sur le fil en fer. C’était un fil de fer entouré d’une fine couche de plastique vert. Il se servit de ses doigts libres pour ouvrir la pince à linge. Elle était neuve, et la partie métallique n’était pas encore bien assouplie. Il tenta de l’ouvrir, la partie en bois lui glissa entre les doigts, et il devait recommencer, la remettre bien entre ses doigts, appuyer. Elle glissa encore, et il retira ses mains du fil. Le t-shirt tomba par terre, les deux pinces à linge aussi. Il s’était retourné, avait marché à grand pas. Le genre de démarque qui vous disait que c’était de mauvais augures. Que vous allez vous prendre une torgnole. Il marcha comme ça, hâtivement, vers Take.
Et sans s’arrêter ne serait-ce qu’une seconde, il lui agrippa le cou et vint l’embrasser à pleine bouche. D’une manière bien moins innocente que le baiser de Take.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyDim 12 Juin - 15:55

    Take fixait la machine comme si elle était un être humain. Il la comparait à un homme aux cheveux roux à la place de blond, comme l'était Tears, pour se changer les idées. Il s'imaginait lui parler, faire la conversation et raconter ses problèmes. Entre autre celui de son rejet, son impression d'avoir été littéralement mangé tout comme le fait qu'il avait volé un baiser à une certaine personne. Il s'imaginait totalement fuit par Tears, forcé de se retrouver à plus de dix mètres de lui, ne lui adressant même plus un seul bonjour, ou peut-être vague et de loin comme un signe de main. Take se prenait la tête comme il ne se l'était jamais prise. Après tout, ça ne lui était jamais arrivé (et d'ailleurs, qui aurait pu croire qu'il aurait un jour un coup de foudre ?). Peut-être était-il tombé sur la mauvaise personne. Mais il ne se lamentait pas réellement, y pensait juste comme s'il pensait au petit déjeuné du lendemain. Même si c'était comme plus grave. Mais quitte à raconter quelque chose, il préférerait que ce soit à une machine à laver qui ne rapporterait rien de ses propos. Et elle protestait, comme si elle lui disait clairement de foncer. Mais il n'en était pas réellement capable. Comme s'il allait forcer quelqu'un à l'aimer, tiens. Il oublierait simplement son geste, sa déclaration indirecte. N'empêche qu'il fallait être stupide. Vraiment stupide pour ne pas s'avouer ses sentiments, vraiment stupide pour ne pas arriver à prononcer deux malheureux mots d'amour. C'était une tapette à proprement parlé. Parce qu'il n'y avait que les hommes sans couilles qui ne s'avouaient rien, ne faisaient (presque) rien sans le consentement d'une autre personne et qui mentait à longueur de journée. Pendant ce baiser, et là il ne pouvait vraiment pas le nier, son coeur s'était serré, heureux, presque en train de jouir. Il s'était senti bien et presque épanoui. Mais il se refusait de l'approuver puisqu'il s'était fait repousser plus tôt. Et il se sentait de plus en plus coupable, fixant la peinture blanche de la machine à laver alors qu'il était rangé du son coté gauche. Il finit même pas se planter devant, même en entendant le pas lourd de Tears sur l'herbe. Oh, il s'attendait simplement à une gifle. Après tout il la méritait. Ce n'était qu'un idiot qui n'avait rien à perdre au final. A part peut-être les chaussettes de son père. Et il soupirait longuement tandis qu'il se faisait agripper par la nuque, des lèvres s'écrasant sur les siennes soudainement.
    Et il eut un arrêt sur image.
    Comment pouvait-il s'attendre à ça ? Comment devait-il le prendre ? Son esprit se vidait tant il ne savait pas quoi penser. Etait-ce vraiment Tears, là, tout de suite ? Ca ne lui ressemblait pas c'était... choquant. Choquant dans le bon sens du terme évidemment. Il était même un peu content de ça. Et ses yeux se fermèrent doucement alors qu'il le repoussait un peu pour essayer d'en placer une.

    - Tu...

    Il avait du mal à parler, à dire ce qu'il avait à dire. Tout ça parce que ce blond venait de le déstabiliser lourdement. Néanmoins, Take laissa ses mains sur les épaules de Tears, ses yeux roulant sur toute la pièce en cherchant comment formuler sa question, sa phrase, son affirmation. Il ne savait même pas la nature de sa phrase alors qu'il décida d'en faire une phrase interrogative. Mais que dire à part :

    - Qu'est-ce que c'est, ça ?

    Oui, en effet. Qu'est-ce que c'était ce qu'il venait de faire. Merde, Tears, tu ne l'avait pas repoussé pour cette histoire de torse à dos ? T'as violé littéralement ses lèvres et tu l'as déstabilisé ! Que devait-il faire maintenant ? Hurler un je t'aime pure et simple ? Non. Pas maintenant, c'était trop simple, trop rapide. Et il était trop chamboulé pour lâcher ça. Sa tête refusait de penser à ses mots à cet instant. Sa tête désirait comprendre tout ça, réfléchissant un moment avant de recroiser ses yeux.

    - T-tu me repousses et la minute d'après, au lieu de me g-gifler du baiser que je t'ai donné tu me le rend c-comme ça ?

    Tiens, inhabituel qu'il bégaye.
    Et il faisait des gestes de panique juste avant de, sans le vouloir, percuter la machine à laver, secouant sa main en hurlant des injures contre elle. D'accord, la machine n'était peut-être pas l'homme roux et gentil qu'il avait vu. Et Take il lui reprochait d'être toujours au milieu, de ne jamais se bouger dès qu'elle le devait. Mais une machine, ça n'a pas de jambe donc ses propos étaient totalement erronés. Mais ce qui était bien avec cette machine, c'est qu'elle venait de le faire s'avouer qu'il l'aimait. Mais naturellement, pour le moment, il fermait sa bouche, regardant Tears avec intensité tandis que ses bras retombaient pour se coller à son corps. Il savait qu'il allait faire un geste brusque. Lequel, il ne le savait pas, ça. Alors il passait son temps à fixer le blond... ses cheveux, ses yeux bleus, son torse... tout son corps. Il le reluquait, le regardait de haut en bas et de bas en haut. Il réfrénait (pour le moment) ses envies. Mais je ne vous dirais pas lesquelles. Il préférait peut-être attendre ces réponses, qui sait.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyDim 12 Juin - 18:22

Et voilà que c’était à son tour d’être repoussé.
Et ça faisait mal. Et c’était vraiment douloureux. Sentir cette envie de distance sur ces lèvres, et ces mains qui vous éloignaient. Il ne se fit pas prier. Retour sur terre, brutal, désagréable. Dès qu’il rouvrit les yeux, c’était pour les baisser de honte. Dès qu’il éloigna ses lèvres, elles frissonnaient d’appréhension. Et l’envie de mourir le prit soudainement. Il faisait chaud, dehors. Mais maintenant il avait plus froid que dans un tombeau, enterré dans une terre gelé. Take avait l’air de paniquer un peu, ses yeux balayant la pièce. Et la panique était quelque chose qui se propageait très vite. Surtout dans le cas de Tears. S’il aurait paniqué dans tous les cas, là c’était la panique totale. Du genre "Oh mon dieu qu’est ce que j’ai… qu’est ce que j’ai… pourquoi j’ai fait ça…". Ses yeux fuyaient autant qu’ils pouvaient, passant d’objet inutile à objet inutile, pour éviter d’avoir à le regarder. Et voilà que les questions arrivaient. Et ça le mettait aussi mal à l’aise que les mains de Take sur ses épaules. Tears ne dit rien d’abord. Il se disait que s’il se concentrait très fort, vraiment très fort, il pouvait peut-être disparaître. Se fondre dans le carrelage. Devenir invisible. Il y avait ces moments, vous venez de faire une telle gaffe que vous n’avez même pas la force de crier "Putiiin merde !". Vous êtes juste là, immobile. Vous analysez la situation. Vous avez envie de mourir, vous enterrer, remonter le temps. Le genre de moment où Gintoki Sakata sourie nerveusement en disant "… c’est rien… on a juste a remonter le temps", et fourre sa tête dans un distributeur de boisson. Ce genre de moment où vous priez juste d’être en train de rêver.

- T-tu me repousses et la minute d'après, au lieu de me g-gifler du baiser que je t'ai donné tu me le rend c-comme ça ?

Il bégayait. Là il se dit qu’il devait vraiment l’avoir traumatisé.
Et il ne savait pas vraiment quoi dire, Tears. La vérité, peut-être. Qu’il avait vingt-huit ans, qu’il n’avait eu qu’une seule relation dans sa vie. Que depuis qu’on l’avait largué, il avait du mal à se remettre dans le bain. Que c’était un vieux gars. Un vieux gars qui avait peur d’être utilisé juste à des fins sexuelles ou comme sujet de moqueries. Manipulé. Mais que quand il l’avait embrassé, dehors, il s’était dit… pourquoi pas. Il s’était dit qu’il était peut-être temps qu’il arrête d’avoir peur et qu’il se lance. Il s’était dit… que si on le séduisait, il ne perdait rien en y répondant. Il s’était dit… des occasions comme ça, où un type gentil voudrait bien de lui, même pour une nuit, il y en aura pas avant belle lurette. Quoique, il y en aura peut-être tout simplement jamais. Alors arrête de faire ton chieur timide et exigeant, Tears. Il était sympa Take. Il t’avait murmuré que c’était pas pour le sexe. Et il embrassait vraiment bien.
Soudainement, Take percuta la machine à laver et se mit à l’insulter avec entrain. Effet de panique chez Tears, il se recula brusquement et chercha son t-shirt des yeux. Quand il l’eut saisi, il l’enfila à la hâte, comme si l’alarme d’incendie venait de sonner et qu’il devait récupérer ses affaires dans l’agitation générale pour pouvoir fuir. Sauf qu’il ne pouvait pas fuir. Take le regardait fixement. Des explications. D’habitude c’était Tears qui en demandait, sans cesse. Des explications, il en demandait sans cesse. Là il se rendit compte à quel point c’était difficile, d’en donner. Inspiration, expiration. Il le regardait dans les yeux, yeux qu’il fuyait l’instant d’après. Puis il ferma les siens, passa ses deux mains dans ses cheveux, soupira, l’esprit embrouillé. Il était totalement paniqué, ne tenait pas sur place, faisait des mimiques d’affolement. Affolement général. Une excuse. Quelque chose. Vite. Il dut forcer pour que sa voix sorte de sa gorge.

- Je… c’est pas… c’était… un… un entrainement… c’est que… je… voilà… un entrainement pour… pour le théâtre… juste… pour… tu sais, m’ouvrir… tout ça….


Il regardait ailleurs, parlait rapidement et ne savait plus vraiment ce qu’il disait. Totalement angoissé. Petits gestes de la main, moulinets avec les poignets.

- On… on fait… on fait ça en cours de théâtre… c’est… enfin… exercice… avec Die… et je… je me suis dis… non enfin… tu sais, comme… t’avais l’air… t’as l’air ouvert… m’entrainer… pas que… pas que Die soit pas ouvert… mais… jme suis dis… que je pouvais… mettre… mettre en appli… application ce que j’avais… appris…

Respire, Tears.

- Je t’ai… je t’ai repoussé… j’avais peur… puis… enfin jme suis dis… l'occasion de... me....

Gros trou blanc. C’était le désavantage quand on ne réfléchissait pas à ce qu’on voulait dire avant d’avoir commencé à parler.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyDim 12 Juin - 19:31

    La panique était communicative, comme le rire ou le fait de bâiller. Take ne le savait pas jusqu'à ce que Tears se mette lui aussi à paniquer, enfilant son t-shirt à la hâte dès qu'il insultât la machine à laver de tous les noms d'oiseaux. Pauvre machine à laver qui devait se sentir sacrément mal à cause de tout ça. De plus, elle venait techniquement de faire se rhabiller le blond, ce qui faisait que monsieur lui en voulait trois fois plus. D'ailleurs, c'est pas pour dire mais la machine lui faisait presque la gueule. Elle avait stoppé son vrombissement.
    Take, il se calmait comme il pouvait. Jouait sur son habituel self-control pour calmer ses nerfs, sa panique, son énervement et toute la panoplie. Il se calmait en regardant ce qu'avait la machine, la questionnant du regard tout en sachant qu'elle ne lui répondrait pas concrètement. Il ignorait si elle allait se remettre en marche après quelques secondes ou tout simplement ignorer ses supplications. Take, il lui filait quelques pichenettes comme pour la réveiller, parlant à voix basse, prononçant quelques petits « … pitié, ne me fais pas ça... comment je m'habille après si tu ne lave pas mes vêtements ? ». Puis il la caressait du bout des doigts, lui faisait des mamours discrets en regardant du coin de l’œil Tears. Tears qui avait remis son t-shirt gris, comme pour se cacher, presque honteux. Le brun montrait qu'il n'aimait pas ça en grimaçant et en fronçant les sourcils. C'est qu'il aimait bien son torse et sa peau pâle malgré qu'il ne soit pas vraiment musclé et plus vieux que lui. Et puis, après tout, Tears était le genre de type qui lui plaisait. Il l'avait bien deviné en l'embrassant, non ? Lui en tout cas, il réalisait de plus en plus. Mais après tout, il est tellement stupide qui ne va pas le lui dire. Parce que c'est une tapette et qu'il n'assume RIEN. Ou en tout cas, pas cela. Mais peut-être que... enfin, ça restait à voir.
    Il continuait de caresser la machine à laver. Machine à laver qui était si gentille si agréable qu'elle se remettait en marche et vrombissait comme tout à l'heure. Il était fier, honoré et il sentait ses chevilles enfler de tant de fierté vis-à-vis de lui. Il venait de faire remarcher une machine, grand Dieu ! Mais... en fait... qu'est-ce qu'on en a à faire ? Se réjouir pour ça, pff, faut vraiment être con ou un minimum fou dans sa tête. Il fallait être Take, en gros. Alors il fit volte-face avec un sourire bête qui s'effaça bien rapidement lorsque Tears pris la parole.

    - Je… c’est pas… c’était… un… un entrainement… c’est que… je… voilà… un entrainement pour… pour le théâtre… juste… pour… tu sais, m’ouvrir… tout ça….

    Tout d'abord, il ne comprit pas, se contentant de hausser un sourcil tout en se rapprochant légèrement de lui. Pourquoi parlait-il soudainement de ses cours de théâtre ? Et d'ailleurs, il en prenait toujours ? Première nouvelle. Il pensait qu'il avait arrêté faute de savoir faire et manque de persévérance. Apparemment il continuait... avec Die qu'il ne connaissait que vaguement. Il le croisait parfois dans les couloirs mais sans plus. Bonjour, au revoir. Les simples politesses. Il ne parlait que rarement, Take, aux gens qu'il connaissait peu. Pourquoi est-ce qu'il allait s'emmerder alors qu'apostropher en disant bonjour était suffisant ? Il ne disait rien, attendant un moment puisqu'il voyait qu'il allait continuer son monologue, alors même que ses yeux le fuyait et qu'il faisait des moulinets de poignets.

    - On… on fait… on fait ça en cours de théâtre… c’est… enfin… exercice… avec Die… et je… je me suis dis… non enfin… tu sais, comme… t’avais l’air… t’as l’air ouvert… m’entrainer… pas que… pas que Die soit pas ouvert… mais… jme suis dis… que je pouvais… mettre… mettre en appli… application ce que j’avais… appris…

    … mettre en application ce qu'il avait appris, hein. Donc, le baiser qu'il venait de lui donner ne signifiait rien. Ce n'était qu'un entrainement, il avait fait ça pour rien de particulier si ce n'est pour mettre en application son apprentissage. Son sourire s'était définitivement fané alors qu'il mordait sauvagement sa lèvre inférieure.

    - Je t’ai… je t’ai repoussé… j’avais peur… puis… enfin jme suis dis… l'occasion de... me....

    Pendant un moment il y avait un gros blanc. Take ne parlait pas. Calmait ses pulsions meurtrières. Il l'avait repoussé parce qu'il avait peur, l'avait embrassé pour s'entrainer. Le brun finissait drôlement frustré, humilié et honteux. Ça ne pouvait pas se passer ainsi. Hors de question.
    J'avais dis qu'il essayait de calmer ses pulsions ? Et bien ça ne dura pas longtemps puisque la paume de sa main s'écrasait sur la joue du blond, Take énervé avec ses sourcils froncés. Il avait déjà des rides d'expressions, mais elles s'aggravaient alors que le blond le frustrait. Néanmoins, cette claque était justifiée. L'impression de se sentir rejeté, qu'on ait joué avec lui était douloureusement présente au fond de son cœur. Il se sentait encore plus déstabilisé qu'à cause de son baiser soudain. Pourquoi s'était-il retenu d'enfoncer sa langue dans sa bouche ? Il avait la réponse sans s'être posé la question avant. Et il s'essoufflait sans le vouloir, haletait, mordait sa lèvre jusqu'au sang alors qu'il haussait le ton pour lui faire comprendre, que sa tête enregistre enfin l'information qu'il voulait faire passer.

    - Mais t'es con ou quoi, Tears ?! Tu crois que je t'ai embrassé pour quoi, triple buse ?! Je t'aime et toi tu me lâche que c'était pour ton entrainement comme si tu parlais des fringues que t'allais mettre le lendemain !

    Alors même que ses paroles claquaient dans l'air plus que la gifle qu'il lui avait mise, il se reculait d'un pas en réalisant qu'il venait de le lui dire. Et ses joues se tintèrent inhabituellement de rouge. Ce rouge écarlate qu'ont les filles dès qu'elles sont gênées. Tu es sacrément débile, Take. Mais au fond, t'avais besoin de lâcher un truc comme ça, pas vrai ? Le brun ne s'empêcha pas de pouffer en baissant légèrement la tête, rempli de honte.

    - Si Die aussi est ouvert, je ne vois pas pourquoi tu n'a pas testé sur lui...

    Take déglutissait, sentant son cœur se serrer en imaginant Tears poser ses lèvres sur la bouche de Die. Oh, une seconde preuve qu'il était amoureux venait de faire surface. Il croisa ses bras sur sa poitrine, frictionnant sa peau à la recherche de chaleur.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyLun 13 Juin - 12:28

Une gifle.
Sa main claqua bruyamment sur sa joue et un éclat sec avait percé le silence de la buanderie. Petit coup de fouet. Il ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait. Il ne comprit pas tout de suite pourquoi il venait d’être giflé. La joue brulante, il recula d’un pas, par reflexe. Il recula d’un pas et toucha sa joue avec le dos de sa main. En fait n’avait presque pas idée de toutes les conneries qu’il venait de dire, c’était le stress qui avait parlé. C’est là qu’il se dit qu’il venait de faire une belle boulette. Et comme d’habitude, pas de machine à rattraper le temps en vue. Il était totalement perdu, Tears. Il prit une grande inspiration, il s’apprêtait à dire qu’il était désolé, qu’il avait menti, qu’il avait dit tout ça sur le coup de la tension.

- Mais t'es con ou quoi, Tears ?! Tu crois que je t'ai embrassé pour quoi, triple buse ?! Je t'aime et toi tu me lâche que c'était pour ton entrainement comme si tu parlais des fringues que t'allais mettre le lendemain !

- Je… je suis désolé… en fait, je… qu… quoi ?

Il se stoppa soudainement. Brutalement. Figé. Les bras le long du corps, corps mou. Deux mots avaient soufflé hors de son esprit tout ce qu’il voulait dire. De même de tout ce qu’il pensait. Grand vide. Blanc. Un temps. Il tenta de se reprendre un peu, de se dire qu’étant donné qu’il avait commencé à parler en même temps que lui, il avait manqué une partie. Il avait manqué le « bien », derrière les mots qui l’avaient choqué. Je t’aime bien, comme avant. C’était pas possible autrement. Un coup d’œil à Take. Il rougissait, embarrassé. C’est là qu’il sut qu’il n’y avait pas d’erreur possible.
Take, son collège qui passait ses journées à le taquiner, celui-là même qui s’amusait à lui lancer des remarques pour le mettre mal à l’aise, celui qui voulait le changer. Celui qui se moquait de lui, mais qui l’aidait parfois à gérer les orphelins. La même personne qui se trouvait devant lui, qui lui avait foutu une superbe gifle et qui avait dit ça. A Tears. Qui n’avait rien d’attrayant. Qui était là, la bouche légèrement ouverte, le regard dans le vide comme un poisson. Le même Tears qui était si chiant, le même qui était plus un gamin qu’un adulte, qui réagissait à tout avec exagération. Qui était trop sensible, qui parlait à son lapin nain, qui était totalement parano. Là il se rappela ce que Die lui avait dit, un jour, y a pas si longtemps. "Tu veux juste qu'on s'occupe de toi, va te trouver une autre poire, parce que moi j'ai pas envie de me prendre la tête pour un gars qui veut pas faire d'efforts." A ce moment là il s’était trouvé… tellement minable. Il se disait que personne ne voudrait jamais de lui. Et que si c’était le cas, il ne voudrait pas lui faire subir toute l’ampleur de l’état lamentable et piteux de sa personne.
Et Take était là, et se serait mentir que de dire qu’il ne craquait pas totalement pour lui. Et qu’il était à présent dans un état propre de l’agonie tellement ses fonctions vitales semblaient l’avoir complètement lâché. Bien sur il était heureux, mais aussi complètement tétanisé. C’était comme une colombe venait joyeusement dire à un crapaud qu’elle l’aimait. Et que peut faire le crapaud, à part rouler des yeux et sortir sa langue hideuse ? Ses mots paraissaient tellement déplacés dans la bouche de Take. Et rien qu’à se dire qu’il était aimé, Tears sentait son coeur le lâcher. Et il paniquait. Il y connaissait rien, à tout ça. Il n'avait aucune idée de comment réagir.
Et quand quelqu’un vous disiez ça, plus vous retourniez la phrase dans une panoplie de combinaisons, plus vous la trouviez incroyablement choquante. C’était comme fixer un prénom écrit sur du papier pendant dix minutes. A la fin on se demandait, "Mon dieu, y a vraiment des gens qui s’appellent comme ça ? Nicolas… ça veut rien dire." Là il se disait… que quelqu’un était amoureux de lui. Amoureux. Cet homme devant lui, avait des sentiments envers lui. C’était totalement insolite. Anormal. Quelque chose clochait. C'était comme voir une machine à coudre sur une table d'opération.

- Si Die aussi est ouvert, je ne vois pas pourquoi tu n’as pas testé sur lui...

Là il se demanda presque ce que Die venait faire là. Puis il se rappela tout ce qu’il avait dit, et il ne savait même pas pourquoi il avait parlé de lui. Sans doute qu’il était encore dans son esprit, avec toutes les saloperies qu’il lui avait dites. Se sentant horriblement coupable sans même savoir en quoi, il leva les yeux vers Take. Et réalisa qu’il était jaloux. Que Take était jaloux. Tears avait dit de la merde, et Take lui avait foutu une gifle, s'était déclaré et lui faisait maintenant une petite crise de jalousie. Qu’est ce que vous voulez qu’il dise. Tout lui tombait dessus à la fois, il ne savait même pas par quoi commencer, totalement submergé.

- …. Je… je dois y aller….

Il se retourna et partit. Il longea les machines, tables de passages, et sortit de la buanderie. Il fuyait encore. Quand il ne savait pas quoi dire, il fuyait. C’était ridicule. Une fois la porte fermée, il respira à grands coups. Il se disait qu’il rêvait. Les yeux fermés, il les rouvrait en se disait qu’il était en réalité dans sa chambre, en train de pioncer. Mais non. Un soupire. Il était vraiment ridicule. Il se maudissait, il s’insultait un peu instant, et revint sur ses pas, à la hâte. De retour en face de Take, il prit une inspiration.

- Non en fait… je… hm… j’ai menti… j’dois pas y aller…

Il glissa ses mains dans ses poches, regardant le bout de ses pieds. Forcement quand on avait oublié ses converses, on pouvait pas aller bien loin, de toute façon.

- Pour… pour le reste aussi, j’étais paniqué… j’ai… dis ce qui me passait par la tête…

Et la déclaration il fallait qu’il dise quelque chose. Il leva les yeux et grimaçait un peu en parlant.

-… Tu… tu réalises que j’ai… j’ai vingt huit ans, et je… comme tu l’as dit, j’ai pas mal… de faiblesses. Et toi… toi tu pourrais avoir n’importe qui.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyLun 13 Juin - 13:36

    Take ne savait pas pourquoi Tears s'excusait et voulait encore moins le savoir. Il le voyait choqué alors qu'il s'était déclaré, avait voulu être honnête en se rendant compte de ce qu'il ressentait au fond de lui. Le point positif était que Tears semblait détendu, les bras le long du corps, mou comme une asperge. Il s'excusait, Tears, il n'aimait pas qu'il s'excuse. Et il n'aimera jamais les excuses. Après tout, ce n'est pas Take qui lui a fichu une gifle qu'il n'avait certainement jamais reçu jusqu'à maintenant ? Le brun avait reculé d'un pas sous la méfiance, les joues toujours aussi rouge, le regard planté dans celui du blond, le soutenant autant qu'il le pouvait. Non, il ne devait pas se défiler, jamais. Pas avec Take. Parce que si on se défilait, il le prenait comme une insulte. Et il sentait d'ici que Tears allait fuir. Un minimum.
    Il regardait sa joue rouge, le pas reculé du blond, son t-shirt gris, ses pieds nus... Stressant. Une belle catastrophe. La gifle avait été exagérée de sa part, peut-être car sur le visage de Tears, on voyait qu'il ne s'en était jamais pris une pareille. Et puis le fait qu'il joue son jaloux ensuite n'arrangeait rien. C'est vrai, pourquoi il serait jaloux de quelqu'un qui n'a jamais (ou du moins il ne pensait pas que ce soit arrivé) touché à Tears ? Quoique leurs cours de théâtre étaient drôlement douteux. Mais puisqu'il n'aimait pas tirer de conclusions hâtives, il se tut, rangeait ses fausses idées dans des tiroirs à ne plus jamais ouvrir. En tout cas, le gros blanc actuel ne lui plaisait pas. Tears autant que lui changeait ses idées, les tournaient dans tous les sens, les effaçaient, les faisaient revenir tour à tour. Tout ce que pouvait faire Take était de fixer longuement -avec une pointe d'amour- Tears. Parce que Tears était beau, doux et frais mais pas pratique. Comme Georges le Yéti. Mais Georges le Yéti, on en tombe pas amoureux. Tears avec des allures de Georges mais ne ressemblait nullement à Georges. Il n'avait pas les poils blancs de Georges, il n'avait pas sa douceur de tapis mais sa douceur d'humain. Comme si Take s'était déjà gêné pour toucher la peau de Tears. C'est comme tout à l'heure, dos contre torse, il avait eu le temps de sentir sa douceur, sa chaleur. Mais Take mourrait de froid, maintenant, frissonnait discrètement en continuant de frotter ses bras avec la paume de ses mains. Ça ne réchauffait pas réellement, mais ça donnait l'impression qu'on se faisait presque cuire. Parce qu'à force de frotter, ça chauffe, ça brûle et on a souvent l'impression de mourir sur une poêle. Ou du moins, le brun en avait l'impression. Il n'avait jamais eu les mêmes impressions que les autres. C'est ce qui faisait qu'il se distinguait des autres.
    Take regrettait un peu de l'avoir taquiné depuis son arrivée jusqu'à maintenant. Après tout, il avait pris un peu exemple sur Tears, en oubliant le coté « je me fais écraser par les autres mais ce n'est pas grave ». Peut-être aussi qu'il en avait trop fait en l'aidant avec les orphelins. Peut-être que Tears se sentait plus taquiné de nouveau qu'autre chose puisqu'il ne semblait pas comprendre ce qu'il avait lâché tout à l'heure. Comme s'il manquait un mot à sa composition. Take soupirait pour essayer de calmer les battements fous de son cœur, toujours en fixant Tears. Tears qui se défilait, évidemment, en disant qu'il devait y aller, mentant certainement parce qu'il ne récupérait rien qui ne lui appartenait. Et il se sentait blessé, Take, qu'il s'en aille en refermant la porte, sa tête se baissant automatiquement sous la gêne d'autant plus présente. Jouait-il avec ses nerfs au final ? Cherchait-il à le faire craquer ? Sûrement pas volontairement en tout cas. Mais de toutes façons, volontaire ou pas, il n'y parviendra pas. Ses nerfs sont beaucoup trop solide pour craquer sur si peu.
    Mais il se sentit quand même soulagé lorsqu'il revint en disant qu'il mentait, les sourcils de Take se relevant malgré tout en se demandant où il venait en venir au final. Et il raclait sa gorge, préparé à lâcher quelque chose... mais il fut pris de cours par Tears qui réouvrait la bouche avant lui, glissant ses mains dans ses poches et la tête baissée.

    - Pour… pour le reste aussi, j’étais paniqué… j’ai… dis ce qui me passait par la tête… 

    Take laissa sa phrase en suspend, attendu à ce qu'il dise quelque chose ensuite mais sans s'attendre à ce qu'il allait dire.
    Paniqué, Tears l'était tout le temps, il avait bien vu qu'il avait été paniqué et que ce n'était pas de sa faute mais la gifle était partie toute seule et il ne pourra jamais remonter le temps pour s'éviter de la lui donner. Frapper l'être qu'on aime, c'est littéralement un tabou. Mais puisque techniquement ils n'étaient pas en couple, est-ce que cela comptait ? Est-ce que ça allait compter comme un péché ou... tout le monde oublierait ça, même la machine ?
    Take se décida enfin à ouvrir les oreilles, le blond reprenant la parole comme il l'avait prédit.

    - … Tu… tu réalises que j’ai… j’ai vingt huit ans, et je… comme tu l’as dit, j’ai pas mal… de faiblesses. Et toi… toi tu pourrais avoir n’importe qui.
    - Vingt-huit ans, trente ans, quarante ans, Tears, je m'en fiche. L'amour n'a pas d'âge. Tes faiblesses, je les pardonne, on s'en fiche.

    Il secouait machinalement la tête lorsqu'il se remit la fin de sa phrase dans le cerveau. N'importe qui, la belle affaire. Il ne pouvait pas avoir n'importe qui vu son caractère de menteur, de méfiant et d'hypocrite. Il triait ses amis, ses connaissances et mêmes ses ennemis. Pour ce qui était de l'amour, il ne contrôlait pas. Qui contrôlait réellement l'amour ? Pas son cerveau en tout cas, pas lui tout seul.

    - Et je ne veux pas n'importe qui.

    De nouveau, pour que Tears sorte de son coma ridicule, il écrasa ses lèvres sur les siennes tout en enfonçant sa langue dans sa bouche dans un patin magistral. Et s'il ne comprenait pas là, il pouvait se jeter d'une fenêtre assez haute pour ne pas s'en sortir. Parce que c'était presque ridicule de ne pas vouloir comprendre ça. Take voulait Tears. Et Tears avait intérêt à vouloir Take car s'il ne le voulait pas, les ponts seraient coupés et il n'avait pas envie de ça.
    Take, il aime Tears. Pour reformuler les paroles de monsieur, tout à l'heure. « Je t'aime bien, moi. ». Et on supprimait joyeusement le « bien ».
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyLun 13 Juin - 16:31


- Vingt-huit ans, trente ans, quarante ans, Tears, je m'en fiche. L'amour n'a pas d'âge. Tes faiblesses, je les pardonne, on s'en fiche.

Ou comment voulez vous espérer que Tears ne soit pas en train de fondre sur place quand on lui disait des trucs comme ça ? Ok, c’était niais. Mais bon dieu, ça faisait du bien. Surtout le "on s’en fiche", les trucs un peu agressifs, ça le mettait en transe en moins de deux. Ca lui faisait le même effet que l’on a quand on voit un rugbyman en sueur retirer son t-shirt et se passer la main dans les cheveux. Chez les écervelées ça se traduisait en "Kyaaa", mais pour les autres, c’était ce petit déclic dans le cerveau, cette mâchoire qui se décrochait légèrement et ses lèvres qui murmuraient "… Trop classe". Avec cette boule de chaleur dans la poitrine.

- Et je ne veux pas n'importe qui.

Il suffisait de le regarder pour sentir son cœur battre dans ses tempes, comme s’il était maintenant doté de tout un système de micros et d’enceintes dans ses organes internes. Etat de torpeur. Petite léthargie qui se transforma en stupeur quand Take vint l’embrasser. Et ça n’avait rien à voir avec la façon dont il l’avait embrassé lors qu’il étendait le linge. Happé par ses lèvres, il se laissa faire un court instant, accueillant sa langue dans sa bouche. Petit pantin désarticulé. Si la panique était contagieuse, la passion l’était presque autant. Et il ne lui fallut pas longtemps pour qu’il réponde avec ardeur, lui dévorant les lèvres, yeux fermés. Sur les pointes des pieds, pendu à son cou, sa mâchoire ondulait sensuellement pour accompagner les mouvements de sa langue. Les lèvres déformées par leur échange, Tears se fichait éperdument de quoi il avait l’air maintenant. On avait presque l’impression qu’il s’agissait d’un poisson en manque d’oxygène, et qui allait en chercher là où il en trouvait. Ses mains caressaient la nuque du brun, puis ses clavicules, en parcourant minutieusement les courbes de sa peau. Elle était fraiche, d’ailleurs, alors qu’il faisait pourtant si chaud dehors. Sa bouche s’ouvrait et se refermait sur celles de Take, alors qu’il profitait des caresses de ses mains curieuses sur la peau du brun. Lentement, ses talons retournèrent vers le sol alors qu’il obligeait Take à se pencher vers lui, maintenant le contact en mordillant sa lèvre inférieure. Ses doigts glissèrent sur son torse. Torse d’homme. Poitrine plate, peau blanche. Ses deux mains à plat, il passait sur ses côtes, l’embrassant des bouts de lèvres. Finalement le baiser prit fin, naturellement. Un souffle. Un temps. Il rouvrit les yeux à demi et s’éloigna sensiblement. C’était embarrassant, de revenir sur terre. Tears se mordait la lèvre inférieure, joues rouges. Petit sourire timide, regard gêné mais complice. Un pas en arrière, il essayait de se remettre de ce baiser dans lequel il n’avait pas été sans participer, tirant un peu sur son t-shirt gris à manches longes. Il se gratta ensuite l’arrière de la nuque d’un air mal à l’aise mais satisfait.

- Hm… tu… tu viens m’aider à étendre le reste du linge ?

Il avait aligné neuf mots sans pause. L’émotion, sans doute. Et il se dirigeait d’un pas tranquille vers la porte.

- Tu devrais… mettre un t-shirt, sinon… tu sais, les coups de soleil…

Et il se retrouverait à devoir lui masser le dos avec de la biafine. Pas que l’idée le dérange, tout compte fait.

- … Enfin si tu veux pas, c’est pas… c’est pas si grave…

C’est pas comme s’il se lasser de le voir torse nu. Il se mordait un peu la lèvre, et se retourna finalement, au soleil. Soupire. Il se sentait tellement léger maintenant.
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Sujet: Re: Just a white disorder (Take) Just a white disorder (Take) EmptyLun 13 Juin - 18:08

    Tears venait de battre tous les records.
    Tears, il embrassait drôlement bien. Était-il réellement innocent dans l'histoire ? Il sembla à Take qu'il était plus dévergondé, plus doué qu'il le pensait. Et il se retenait avec difficulté de lui retirer son t-shirt gris, de le violer sur place, de lui arracher les lèvres pour qu'elles ne soient rien qu'à lui au final.
    C'était marrant de voir Tears sur la pointe des pieds, s'agrippant à son cou comme si c'était une bouée ou que Take allait s'en aller la seconde d'après. Mais ses mains s'étaient posées sur ses hanches, bien au contraire, accentuant le baiser comme ce n'était pas permis, pinçant parfois la peau. Entre eux deux, il devait y avoir dix bons centimètres de différence. Le brun trouvait ça plutôt amusant, romantique et horriblement érotique. Mais il avait la foutue impression d'être un géant et ça n'était pas plaisant, ça. Mais après tout, pour protéger Tears, il fallait bien quelqu'un d'imposant, hm ? Il le méritait bien.
    Take, il aimait bien l'odeur de Tears. Enfin, pas qu'il en ait une particulière, même s'il puait l'homme trempé mais.. il l'aimait. Plus que ses fringues et sa propre odeur digne d'un mannequin (genre parfum Gucci, voyez ?). Et il frissonnait de la sentir autant que ses mains parcourant son corps en démarrant sur sa nuque. Elles descendaient petit à petit, les coquines, retraçant sa clavicule et son torse. Il oubliait même le fait qu'il s'était penché, il n'allait pas avoir mal au dos. Et s'il aurait mal, ce serait pour la bonne cause.
    Et il était déçu quand il s'éloigna, reprenant difficilement son souffle, observant Tears avec amour, se sentant s'envoler dans les airs tant il était fier. Mais son sourire était si beau qu'il pardonnait le fait qu'il s'était décollé de lui. Il aurait tellement voulu être à la place de cette lèvre mordillée, de cette main frottant sa nuque. Mais il se rapprocha pour taper celle qui tirait le t-shirt, râlant qu'il allait le déformer tout en ricanant par la suite.

    - Hm… tu… tu viens m’aider à étendre le reste du linge ?

    Il était étonné, Take ! Il avait parlé d'une traite sur la fin de la phrase ! Il se sentait drôlement fier sur le moment, encore plus que pour le baiser. Parce qu'après tout, le but principal de Take était bien de lui apprendre à aligner des mots, à être mieux dans sa peau et à séduire. Bien que finalement, ça ne servait plus à rien puisqu'il l'avait lui. Lui qui l'aimait beaucoup et qui n'allait pas le lâcher d'une semelle. Plus jeune : plus chien. C'est bien connu.

    - Tu devrais… mettre un t-shirt, sinon… tu sais, les coups de soleil…

    Et il baissait les yeux sur son t-shirt imbibé d'eau.

    - … Enfin si tu veux pas, c’est pas… c’est pas si grave…

    Il ricanait, prenant la main de Tears pour le suivre à l'extérieur, ne reprenant pas son t-shirt parterre, plein d'eau. Il préférait un coup de soleil à un rhume. Il préférait Tears qui lui masse le dos à Tears qui lui mettait un gant sur le front.

    - Finalement, j'ai gagné.

    Et un nouveau sourire fier du fait qu'ils étaient finalement... ensemble ? Oui, wow. Comme c'était amusant. Maintenant, il ne pourrait plus hurler un « ce n'est pas vrai » aux orphelins qui disaient qu'ils étaient ensemble et que c'était pour ça que le brun protégeait Tears. Maintenant, il pouvait se vanter auprès des gens, s'amusant à faire le fier parce qu'il avait trouvé sa perle. Bon, perle un peu défaillante mais perle qui sera remise sur pieds, après tout.
    Le baiser avait tellement été intense que Take n'avait même pas remarqué que sa machine s'était arrêtée, le voyant rouge clignotant pour dire qu'elle avait finit son tour.


RP FINI ♥
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Just a white disorder (Take)

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