V. HISTOIRE.

Yuuki naquit le 6 mai 1993. Aussi loin qu’il puisse se souvenir, ses parents étaient des parents attentionnés qui donnaient à leur fils autant d’amour qu’il avait besoin. Son père, Alphonse Natsukio, était le dirigeant de la Grande Fabrique de jouet, « Natsu & co » qui était numéro un dans le monde. Homme respecté de tous, il resplendissait de bonté et de gentillesse. Ses cheveux noirs flottants dans le vent le rendaient bel homme. Et puis son sourire…Tout petit garçon ou fille avait dans ses jouets l’insigne de « Natsu & co ». Le père de Yuuki en était fier et aussi loin que remontent ses souvenirs, Yuuki aimait écouter son père parler de son entreprise. Une fierté que son père voulait et devait conserver à tout jamais. Prenant soin de son petit Yuuki, il voyait déjà en lui le futur et fier héritier. Etant fils unique, il avait reçu l’amour d’une mère comblée. Elle s’appelait Elizabeth. Yuuki se souvenait de sa chevelure blonde rayonnant au soleil et ses yeux de jade qui en attiraient plus d’un. Mais Elizabeth n’avait qu’un seul amour, Alphonse. Yuuki se plaisait à observer tous ces hommes tomber éperdument amoureux d’elle alors que c’était sans espoir, s’amusant à les compter. Toujours merveilleusement habillée, elle resplendissait, et malgré son âge restait une femme fatale. Quand elle marchait dans la rue, on voyait qu’il y avait un monde qui la séparait des passants, un fossé. Yuuki avait acquis les yeux de sa mère et les cheveux de son père. L’enfant tant attendu était né. De ce temps là, ses yeux rayonnaient d’amour et de bonheur. La famille Natsukio était une famille très heureuse, faisant partie de celles qui ne pouvait pas être brisée si facilement tant les liens qui les unissaient tous les trois étaient forts.

Le 30 mars 1997 fut le jour où la vie de Yuuki bascula. Ayant été cherché les courses avec sa mère, ils rentrèrent main dans la main, comme l’auraient fait une mère et son enfant. Souriant aux passants, Yuuki était heureux. Pas heureux que sa maman ait acheté des bonbons qu’il pourrait dévorer le soir même avec son papa. Pas heureux que le temps soit beau. Heureux de la vie qu’il avait. Débordant de joie et d’amour. Car après tout, qui à part lui était aussi aimé ? Personne, n’est-ce pas ? Oui, il était l’enfant le plus heureux sur terre, cela ne faisait aucun doute.

Mais… Qu’est-ce que la mentalité d’un enfant de 5 ans ? Pas grand-chose, finalement. Lâchant la main de sa maman, il entreprit de courir les derniers mètres qui le séparaient de sa maison. Souriant à pleine dents, il arriva au portail et l’ouvrit, sa maman sur les talons. Ouvrant la porte, son sourire s’affaissa soudainement.

Voyant son père bâillonné, et agenouillé sur le sol, il ne comprit pas de suite. Il se retourna vers sa mère, et lui demanda avec une petite voix ce que son père faisait. Elizabeth, qui rentrait dans la maison, lâcha tous ses sacs. Derrière eux, la porte se referma et un homme en noir qui était probablement caché derrière apparut aux yeux de tous. Yuuki le regarda fixement. D’où venait l’homme? Etait-il caché derrière la porte pendant tout se temps? L’homme s’approcha d’Elizabeth, et lui attrapa le bras. Elle se débattait mais l’homme était plus fort et lui noua les mains et les pieds avant de la pousser au sol, aux côtés d’Alphonse. Yuuki inquiet, ne savait que faire et ne comprenait pas ce qu’il se passait.

- YUUKI ! PARS ! VAS CHERCHER DE L’AIDE ! FUIS ! Lui cria son père.

Yuuki s’accorda un sursaut.

*Pourquoi ils veulent que je parte ? Je…Je suis pas d’accord… Je veux rester avec Papa et Maman moi !*

-Je veux pas moi ! Et pis, qu’est-ce que vous faites là ? Pourquoi le monsieur vous a attachés? C’est un jeu ? Lâcha Yuuki, tremblant.

Un contact qui toucha sa joue le surpris : il se tut. Une mèche de cheveux ocre se glissa perfidement de sa joue à son cou, et Yuuki frissonna à ce simple effleurement.

*…Qui…Qui c’est?*

L’individu sentait l’alcool et le tabac. Encerclant Yuuki d’un bras, il lui parla a l’oreille.

- Oui Yuuki, c’est un jeu. Regarde comment on joue, et ne bouges pas d’ici, dit-il d’une voix doucereuse.

Sa voix le paralysa. Ou l’avait-il entendu ? Fermant les yeux, les souvenirs se mirent à fuser dans son esprit.

*Un timbre plutôt grave, voire mystérieux …*

Il ne trouvait pas. Rouvrant les yeux, il ne comprit pas ce qu’il se passa. Embrasant une allumette, l’homme la jeta à terre. Yuuki remarqua alors qu’à cet endroit précis du liquide était présent. Il regarda le feu se propager à une vitesse incroyable. Des petits halos de fumée s’échappèrent de temps en temps. Yuuki s’éprit à regarder la scène. Le feu était quelque chose qu’il aimait observer, il trouvait ça mystique mais c’est en le fixant qu’il s’aperçut que ce dernier avançait dangereusement vers ses parents bâillonnées dans le liquide. Il fixa la scène, perdu, et sursauta lorsqu’il entendit ses parents crier, commençant à trembler de tous ses membres, comprenant que ses parents étaient plus qu’en danger. Il voulait…Non, il devait faire quelque chose !

- YUUUUUKIII ! PART !! SAUUUUVE TOI ! VITE !
-PAPAAAA, MAMANN ! s’écria-t-il, les larmes aux yeux.

Les flammes se répandirent à une vitesse fulgurante et atteignirent finalement ses parents. Ces derniers s’enflammèrent dans un crépitement qui semblait rire de la scène.

* Pourquoi les flammes sont sur eux ?! *

Luttant contre l’homme, il essayait de se débattre pour aller aider ses parents. Il ne savait pas pourquoi, mais il fallait les aider. Ils semblaient tant souffrir ! Leurs visages se déformant sous les flammes…La beauté de sa mère, la gentillesse de son père, tout semblait brûler en même temps qu’eux. Son père, hurlant de douleur, adressa un ultime regard à son fils. Yuuki explosa :

- PAAAAAAAAAAAPAAAAAAAAA !

Puis l’homme le tint plus fermement, presque brutalement. Sentant son sang faire un tour, Yuuki avait à présent plus que peur. Il voulait aller dans les bras de sa maman. Il souhaitait de nouveau embrasser chaleureusement la joue de son père! Mais, s’approchant de son oreille, l’homme lui murmura les derniers mots qui l’achevèrent moralement.

- Tu vois Yuuki, Tu n’as plus rien ! Plus personne ne sera là pour toi ! Tu vois ? Tu ne les as pas aidés, ils sont morts par TA faute ! Mais ne t’en fais pas, tu peux encore être pardonné ! Pour cela, il te suffit de faire tout ce que je te dis, d’accord ?

Presque machinalement, Yuuki hocha de la tête, pétrifié. Il pouvait se racheter ? Vraiment ? C’était de sa faute ?...Cette voix, il ne l’aimait pas. Il l’a détestait, en fait.

-Tu ne vas plus jamais avoir d’émotions, tu resteras impassible quelque soit les occasions. Tu ne ressentiras plus rien, jamais plus rien. Tu deviendras Apathique et tu oublieras tout , tout de cette vie !

Yuuki hésita quelques secondes, restant muet. Il ne voulait pas lui obéir, absolument pas. Voyant qu’il hésitait, l’homme rajouta sournoisement, un sourire aux lèvres :
-Si tu ne fais pas ce que je te dis, tout le monde mourra autour de toi. Tu veux faire mourir d’autres personnes mon petit Yuuki ?

D’une voix presque muette, Yuuki répondit sans oser le regarder :
-Non...
-C’est bien Yuuki, très très bien…

Sur ces mots le petit garçon sentit un choc brusque dans son cou, et s’évanouit, ne pouvant qu’entrapercevoir le sourire malsain de l’homme.

Le matin pointa le bout de son nez et les rayons illuminaient la pièce avec merveille, comme si rien de ce qui s’était passé hier n’avait existé. Mais...On avait tué les parents de cet enfant. Il n’avait plus personne. Et pourtant, il rêvait paisiblement, insouciant, comme chaque jour. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Personne de sensé ne sourirait en ayant vu ses parents mourir sous ses yeux la veille, non personne…
Sentant que le temps de se lever était venu, il se releva à l’aide de son coude. Se frottant les yeux d’un air endormit, il vit plusieurs cendres éparpillées devant lui.

Rien. Le néant. Rien ne traversa son esprit. , Le blanc total Ces cendres ne lui rappelaient rien. En fait, il ne se rappelait d’absolument rien. Se redressant, il se mit sur ses pieds, puis, s’approchant de la cendre et des débris l’entourant, il entrevît plusieurs bouts de tissus. Entendant des pas derrière lui , il se retourna . Un homme se tenait là, dans l’encadrement de la porte . D’une assez grande taille , il paru surpris .

- YUUKI ! Appela l’homme en s’approchant de l’enfant.

Rendu à sa hauteur , il prit la peine de regarder les corps calcinés des deux parents de Yuuki.
L’enfant se questionna et afficha une moue pensive ? * Yuuki ? C’est qui ?* . L’homme s’agenouilla devant lui et le prit dans ses bras. Sentant une odeur de tabac , l’enfant sembla déterminer quelque chose.*J’ai déjà senti ça non ?* Néanmoins l’adulte lui parut rassurant à ses yeux et il oublia la question .Son sourire se voulait protecteur .Retrouvant ses esprits , l’enfant se souvint de quelque chose .

- C’est qui Yuuki ?

Le resserrant dans ses bras , l’enfant ne pu voir le sourire malsain qui ornait le visage de l'adulte.

-Vient , on rentre a la maison .

Et l’enfant partit avec l’inconnu, pensif et rêveur , se demandant toujours qui devait être ce Yuuki.

10 ANS APRÈS :

6 mai 2009.
7h07


C’est dans un grognement que je m’éveille. Remuant dans les draps, j’essaye de reconnecter mes neurones que je qualifierais d’hibernants durant mon sommeil. Le matin, je ne les portes pas dans mon cœur. Me frottant paresseusement les yeux, je regarde par habitude mon réveil. Il est exactement 7h07. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais ça m’arrive de plus en plus souvent de me lever à cette heure. M’asseyant lourdement sur mon lit, j’éteins le réveil présent sur ma gauche. Il était sensé me réveillé a 7h08. Super, je l’ai encore une fois battu. Pas que j’en sois fier -en même temps qui peut se dire fier de se réveiller avant un réveil ?- mais je ne me suis pas pris les 20 décibels de Alice Nine ce matin. Je cherche alors tâtons mes chaussons sur le sol. Puis dans un bâillement les attrape mollement. Mettant un pied, puis le deuxième, je m’aperçois soudainement de quelque chose. J’ai mis mes chaussons à l’envers. Je regarde d’un air blasé ces derniers. Quand je vous disais que je n’étais pas du matin.
Après un brin de toilette, je passe comme par habitude devant mon miroir. Oui, vous le remarquerez bien vite, je ne vis que d’habitudes. Mes matins sont les plus simples qu’ils soit et je ne vois pas pourquoi je devrais m’en plaindre. Je n’aime pas le changement.

Deux yeux verts sans aucune lucidité ni émotion se reflètent alors dans le miroir. Enchanté, je m’appelle Yuuki. Mais bientôt, je vais devoir changer de nom. Revenant dans ma chambre, je prends soin de regarder mon portable. Un message.

« Yuuki, C’est Navy ! Tu t’en vas aujourd’hui non ?! Alors rejoins-moi aux cerisiers à 8h ! Ce sera la dernière fois qu’on se verra hein…En tout cas, t’as intérêt à venir ! »

Je souris franchement pour la première fois de la journée. Navy est la seule et unique personne au monde me connaissant réellement. De mon âge, Navy est une fille tout sauf indifférente, avec un fort caractère. Elle en est d’ailleurs parfois flippante. Il faut dire qu’elle se promène très souvent avec un sabre en bois, mais je commence à avoir l’habitude. Navy a été celle qui a réussi à me sortir de mon calvaire appelé « Solitude et indifférence ». De part mon apathie, personne n’est à même de savoir qui je suis et comment je suis réellement. Le masque que je porte devant tous ces gens, je l’ai depuis mes cinq ans. Mais Navy est la seule qui a réussi à faire tomber se masque. Rien que pour son sourire, je pourrais bien, excusez-moi l’expression, crever. C’est d’ailleurs depuis cette période que mes souvenirs se sont arrêtés. Oui, je ne me rappelle de rien avant mes 5 ans. J’ai bien essayé de chercher, j’ai fais des recherches mais rien n’y fait. C’est comme si…Avant mes cinq ans, je n’avais pas existé…Quand je veux en parler avec Hiro, il change subitement de sujet. Il sait quelque chose, c’est évident, mais je pense que je ne pourrais jamais rien tirer de lui. M’habillant rapidement, j’entrepris de descendre les escaliers. Arrivé dans la cuisine, je ne vis personne. Je m’approche par habitude de la table et, évidemment, je vois un mot de Hiro. Je soupire d’avance.

"Yuuki chéri, je viendrais te chercher à onze heures pour faire des courses, soit bien présent, que je te retrouve pas dans les rues encore ! Sur ce, à tout à l’heure mon Yuuki !!! :’D
Signé : Hiro "

Des courses…Je regarde d’un air blasé la feuille. C’est ça oui. Il y a quelques temps, mon oncle m’a fait passer un test de QI. Il m’a dit que c’était pour son emploi, ou quelque chose dans le genre. Mais je n’suis pas stupide, je me suis rendu compte que quelque chose n’allait pas. J’en ai parlé à Navy, et c’est ensemble qu’on a cherché chez moi le pourquoi du comment. On pouvait pas se faire prendre, de toute façon, il n’est jamais là. Dans un tiroir de sa chambre, il y avait une lettre qui disait que j’avais bien été reçu à la Wammy’s House. Avec des recherches sur internet, on a trouvé que la Wammy’s House était un célèbre orphelinat pour les enfants surdoués, dans le but de succéder à L. Par sécurité, en arrivant dans cet orphelinat, nous sommes censés ne parler de notre passé à personne et pour mieux faire, on nous donne un surnom, pour que personne ne connaisse notre nom. Et, d’après la date écrite sur la lettre, je dois y aller aujourd’hui. Je m’y suis préparé, mais je pensais quand même qu’Hiro allait m’en parler. Je me demande si je saurais un jour pourquoi il ne m’a rien dit. Après tout, il est ma seule famille. Je regarde rapidement l’heure : 7h45, je souris légèrement, si je suis en retard…Bah, tant pis.

Sortant d’un pas lent de la maison, je prends soin de fermer la porte à clefs. Marchant les derniers mètres qui me séparent de la rue, je fais tourner ma bague sur mon annulaire.
Le ciel est magnifique aujourd’hui, aucun nuage ne vient le gâcher. La journée s’annonce plutôt bien. Les enfants des voisins jouent à la balle et le chien enchainé grogne contre ses derniers. Au loin, j’aperçois un groupe d’adolescents mangeant des crêpes, discutant de tout et de rien. Traversant plusieurs rues, j’arrive enfin à mon endroit de prédilection. Je regarde aux alentours, étonné. Navy n’est pas là ? C’est vraiment bizarre... A moins que…
-Yuuuuuuusoooooo !

Ah, ça vient d’en haut. J’ai à peine le temps de relever la tête que Navy me tombe dessus, ne me laissant rien le temps de dire ni de faire, elle me donne un coup dans la tête :
-T’es à la bourre ! En plus tu m’as pas répondu ce matin, crétin.

1 m 40 venait de me tomber misérablement dessus. Me rattrapant péniblement avec les mains, je me retrouvai sur le sol, Namy sur moi .D’une chevelure rousse allant jusqu’aux côtes et d’un caractère assez particulier, voici Namy Alby. Elle paraît fragile comme fille , elle abordait deux magnifiques yeux marron chocolat. La particularité caractérisant se bout de femme, c’est bien sûr le sabre qu’elle a toujours sur elle. Bien qu’elle paraisse fragile, elle possède néanmoins un tempérament bien particulier. La première fois que je l’avais vue, je l’avais prise pour une folle.

Croisant les bras et affichant une moue septique :
- T'as pas d'excuses! Mais...
Au fil de la phrase, sa voix baissa de volume. Comme si mon départ la rendait triste.
Bien qu’elle soit joyeuse à tout moment en compagnie de ses amis, il y a certaine fois où elle affiche un regard perdu, désolé. C’est un être humain après tout.
-J'te pardonne, parce qu'aujourd'hui, c'est spécial, hein ? Hiro t'en as parlé finalement? Dit-elle en me regardant, sérieusement.
Bien sûr qu’il ne m’en avait pas parlé. Je me demande des fois si nous sommes de la même famille, Hiro & moi. Un fossé infranchissable nous sépare, comme un ultime mur. Et derrière ce mur, toutes les réponses à mes questions …Enfin, je pense.
Baissant lourdement la tête, je lui réponds d’un ton assez froid.
-Tu parles ! T’ss, je sais pas jusqu'à quand il va me le cacher. A croire que je le gène ... . Et puis, comme par hasard, aujourd'hui on doit aller faire les courses .Tiens, regardes.
Je lui tends le mot de Hiro, elle le prend précipitamment et le lit. Une fois le mot finit, elle sourit amèrement.
-Tch, il te prend vraiment pour un con y'a pas à dire. Pourtant il devrait savoir que t'es plus intelligent vu que t'as passé ce test...

Regardant sur le côté, je la vois le regard perdu .Bien sûr, Namy est au courent pour mon QI phénoménal. Mais malgré le fait que je sois « extraordinaire » elle m’aime pour que je sois. Une qualité que j’ai toujours aimée chez elle.
- Eh...Yuuki, à midi...T'auras un nouveau nom...hein?
Resserrant un peu plus son sabre de bois, je la vois devenir anxieuse.
C’est vrai que en fouillant les papiers sur la Wammy’s house, on avait découvert que tout orphelin recevait un pseudo. Il ne devait plus être appelé par son prénom mais catalogué par un nouveau, ainsi que son passé. Pas bien dure pour moi de laisser mon passé au porte de la Wammy, déjà qu’il était assez flou …
- Oui, Comme je vais aussi avoir une autre identité, je suppose ...
Regardant le ciel, j’eu tout de même un flash .Prenant précipitamment la main de Namy, je lui souris comme un gamin.
-Dis, tu voudrais pas me le donner ce nom ? J'ai beau chercher et je pense que si c'est moi qui me le donne, il n'aura pas beaucoup de valeur...
Pour les derniers instants passés ensemble, je veux quelque chose d’elle, pour ne pas oublier qu'elle est là ! Un sorte de lien...
Namy se mit soudainement à rougir, toujours la tête sur le côté. Elle regarda sa main puis sourit finalement.
- Tu ne te doutes pas ? Ca me paraît évident …Pour moi tu seras toujours …

S’approchant légèrement vers moi, elle me souffla à l’oreille
-Yuso
Je rougis et rigole . Yuso , un nom pas commun .
- Yuso … OKAY . Mais alors je dois te donner le tien okay ! Hmm…Que dirais-tu de Navy ?
Rougissant encore plus , elle rit légèrement.
- Navy & Yuso !
Puis soudainement, son sourire s’affaissa et les yeux écarquillés , elle se recula de deux pas , regardant sur le côté.
- Je…Je vais pas tarder à y aller.
Ne comprenant pas ce qu’elle a , j’essaye de rattrapé sa main .
- Navy ?
* Qu’est ce qu’elle a tout d’un coup ? *
Se reculant de quelque pas , elle baissa la tête .
- Arrête, Yu’. Je...J’veux pas m’attacher trop à toi, c’est déjà assez dur comme ça…
Si le début de la phrase m'avais envoyé six pieds sous terre, la fin venais de m’achever.
Baissant la tête , ma seule raison d’exister venait tout simplement de s’envoler .
-Je vois…
Fermant les poings, je me levai et commença à partir. M’arrêtant , je criai mes derniers mots .Les derniers mots que je dis à Navy.
-FINALEMENT , J’AI JAMAIS EU PERSONNE . COMME D’HABITUDE

Courant le cœur meurtrit, je ne pu m’empêcher de penser que finalement, j’étais seul. Seul .Sentant les larmes arriver , je m’empêche de les laisser couler. Non je ne dois pas. Ne suis-je pas impassible, apathique ? Le chemin du retour me paru durer une éternité. Pourquoi Namy …Pourquoi elle ? Etant la seule personne sur terre à laquelle j’avais un minimum de considération et à laquelle j’avais le droit de se confesser … Pourquoi ? Mon destin était-il donc de faire de moi l’être le plus seul sur Terre ? Non ! Je ne dois pas avoir de telles idées derrière la tête ! Je vais être quelqu’un d’autre d’ici peu de temps ! Le Yuso froid et indifférent allait naître … Bien que je le sois déjà.
Arrivant devant chez moi, j’aperçut l’énorme limousine devant. Sortant de l’énorme engin, une personne assez grande marchait vers moi .Sa démarche lourde, ses lunettes sur les yeux me fis penser à un personnage de Matrix . Très bon film d’ailleurs.
Stop ! Vais-je donc partir comme ça ? Sans personne ? Et Namy, qu’est ce qu’elle deviendra ?
Une main puissante me fis revenir sur Terre, on lui tenait fermement le bras. La pression exercée sur mon bras m’arracha un rictus de douleur. * C’est qui ce mec ? *
- Vous êtes ?
- Roger.

Roger ? Faisant le tour de mes souvenirs flous, je ne pu mettre un visage à un certain Roger.
Et si c’était…
- Vous êtes là pour la Wammy ?
Roger sursauta. Je souris ! Mon Quotient Intellectuel est mon meilleur allié dans des situations telle que celle là .Des fois, je suis content d’être « supérieur intellectuellement » que la moyenne de la planète. Néanmoins, Roger sourit.
Levant un sourcil, Je ne compris pas ce qu’il se passa.
En moins de temps pour le dire, l’homme m’avait mis dans la voiture et avait fermé les portes.
L’intérieur de la limousine était comme dans les films .Une banquette arrière aménagée dans le pur style américain. L’homme entra alors dans la voiture et démarra en trombe. Une vitre me séparait alors du conducteur. Regardant chaque recoin avec soin, je vis que plusieurs micros avaient été installées dans les sièges. On comptait me questionner ? D’ailleurs, le moment vint.
- Yuuki Natsukio. A partir d’aujourd’hui tu auras l’honneur de vivre dans le prestigieux orphelinat qu’est la Wammy’s House …

Pas de doute, c’est Roger qui me parle .En même temps, qui d’autre cela aurai put-il être ? Roger continuant son monologue, je m’accordai un temps de repos. Puisqu’il avait du chemin à faire avant d’arriver, autant dormir !

- Une fois entré dans l’orphelinat, tu ne devras parler à personne de ton passé et de tout ce que tu sais du monde extérieur. Ton nom compris. L’orphelinat recense les orphelins les plus intelligents du monde dans l’espoir de succéder au plus grand détective de tout les temps : L


Je soupirai. De quoi on m’parle ? C’est qui ce L ? Et puis pourquoi je dois y aller moi? Trop de question vinrent en moi. Mettant ma tête contre la vitre, je regardai dehors. Quel temps pourri. Le ciel si bleu au début de la matinée venait subitement tomber, laissant la ville engloutie dans les ténèbres les plus noirs. Quelle heure était-il ?

- Dis Roger...
-Monsieur Roger. Reprit le conducteur.

Je tournai ma bague, anxieux. Je ne peux pas supporter les personnes de son genre.
- Oui, Monsieur Roger, Quelle heure il est ? Avec les nuages et l’orage arrivant je ne peux pas voir le soleil. Il fait toujours mauvais ici ?

Roger s’accorda un sourire que je ne vis pas.
- Il est exactement 7 h 45 & oui il fait toujours aussi mauvais ici. L’Angleterre n’est pas connue pour son soleil.
Je soupire encore une fois. S’il fait aussi mauvais ici, je ne pourrais pas sortir souvent.

- Au faite, As-tu choisis un pseudonyme pour l’orphelinat ?

Me relevant précipitamment de mon siège, je me cognai la tête contre le toit. * Raa foutu toit * Mon pseudo ….C’était la question à ne pas poser ! Est-ce bien de choisir le prénom que Namy m’avait donné ? Mon cœur me serra. Est-ce le seul lien qui me lie encore à elle? Et puis sans que je m’en aperçoive, j’avais dit :

- Yuso, Je m’appelle Yuso.
Roger sourit.
Le tonnerre gronda et la pluie tombait en trombe
C’était un certain 6 mai 2009.

Voilà :


T__T Gomenn
Je me rappelais plus la caractéristique des Outs :/