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 Au secour ? - S e t h

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Sujet: Au secour ? - S e t h Au secour ? -  S e t h EmptyLun 1 Fév - 12:55

    Ceci est l’histoire de l’enfant toxique. Petite créature sur elle-même recroquevillée, au pauvre Gollum on aurait pu la comparer si d’effrayer elle avait eut la capacité. Or non. L’enfant toxique menait une existence d’autant plus tragique que seules les arachnides il savait effaroucher, auxquelles pourtant il ressemblait. Je suis cet enfant toxique et j’erre sans but dans les couloirs, portant sur mes épaules le lourd poids du désespoir, que je respire avidement. Mélancolie, je m’enivre de ton poison délicat. Je suis à la recherche de mon ombre. Je l’ai égarée sans doute en même temps que j’ai perdu mon espoir. Sans mon ombre, je ne suis qu’une mouche au service de Jupiter. Une mouche à la recherche d’un cadavre à sucer.

    Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
    Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
    Verse confusément le bienfait et le crime,
    Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

    Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore ;
    Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
    Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
    Qui font le héros lâche et l'enfant courageux…

    Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
    Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
    Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
    Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.


    Je me récite du Baudelaire en dépassant tour à tour les portes des chambres des garçons. Du doigt je caresse le mur, presqu’amoureusement, presqu’en m’y retenant pour ne pas tomber.

    …Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
    De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
    Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
    Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

    L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
    Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
    L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
    A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

    Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
    Ô Beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu !
    Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
    D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

    De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
    Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
    Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
    L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?


    Et c’est sur ces derniers vers que j’ai posé ma main sur la porte massive de la salle du trône. Effrayé, je la retire bien prestement et relève la tête pour pouvoir la contempler dans son intégrité. C’est étrange qu’elle soit fermée, tout de même. D’habitude les deux battants sont toujours amplement poussés et il y a toujours deux trois gardes qui se tiennent en son entrée. Suspicieux, je fais deux pas sur le côté pour observer l’intérieur dans l’entrebâillement. Vide. Enfin, de là où je suis, je ne distingue personne. Peut-être sont-ils bien au fond de la salle ? Mais dans ce cas pourquoi avoir fermé la porte ? Et où sont les gardes ? Soudain, je distingue une conversation qui vient de l’autre couloir. Une voix grave interroge :

    « Ouais, t’es sûr que ça craint pas ? »
    « Ca va, on est à trois mètres, s’il se passait quelque chose on entendrait. Et puis tout le monde est en bas, t’as bien vu ? Avec Ghost et Willow, même Aphrodite alors… »
    « Ses majestés ! Fait gaffe à ce que tu dis »
    « Ahah, ouais c’est ça. Mais tu crois qu’ils seraient en état de s’échapper, ces cadavres malmenés ? Ils sont tellement bien saucissonnés que même s’ils bougent le petit doigt j’en serai surpris. »
    « Pas faut… »

    Je prends grand soin de respirer par la bouche pour n’émettre aucun son. Euh, Dieu, ou n’importe qui, toi qui m’a fait providentiellement atterrir ici à cet instant, tu attends quoi de moi au juste ? haha non non non, moi ? Jouer aux héros ? Tu ris, j’espère ! Tu m’as vu ? Noon…

    Je me précipite dans l’ouverture et me retiens un instant au mur, tendant l’oreille pour voir si je me suis fait repérer. Non, je n’y crois pas… Que suis-je donc en train de faire ?! LOL. Je crois que mon cerveau a un peu oublié à quels bras décharnés il avait à faire, sur quelles jambes fuselées il vient de parier. Oh, Ciel. Lentement, je me retourne pour observer la pièce dans laquelle je viens de pénétrer. C’est drôle, vide comme cela elle semble différente. Cette pièce dans laquelle j’ai récemment fait un tour pour livrer mon offrande aux tyrans, cette salle haït, je ne la reconnais pas. D’un autre côté ce n’est jamais que les yeux rivés au sol que je l’ai visitée. Mais même, ce parquet qui m’était si familier me semble maintenant autre. Je m’avance vers un des meubles et y passe suspicieusement mon doigt pour en éprouver la matière. C’est froid et lisse comme du marbre, savamment poncé… Toutes ces courbes que prend le bois sont vraiment surprenantes. Et cette couleur profonde… miroitante… C’est beau. Du fond de la salle j’entends monter un long râle. Horrifié, je me retourne vivement. Pas seulement les yeux ou le visage, je me retourne entièrement, en bloc, pour faire face à celui qui viendrait me surprendre. Personne. Je scrute longtemps le fond de la salle, complètement perdu, avant de distinguer la masse humaine échouée sur un tapis oriental. Profonde terreur. S’agit-il d’un ennemi ou d’un ami ? D’un dangereux ou d’un inoffensif ? Pour le savoir il me faut m’avancer. A pas menus je m’aventure plus à l’intérieur de la Salle. Redoutant peut-être autant que je le désire, de voir le visage de l’inconnu se profiler. Ce pauvre individu à la face contre le sol. Ses bras sont criblés d’horribles cicatrices dont je n’ose même pas imaginer l’objet. Ses mains sont liées et se tordent désespérément. Prenant mon souffle et mon courage, je m’accroupis près de Prométhée et le pousse doucement sur le dos…

    Mon cœur ne fait qu’un bond quand je découvre son visage.

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Invité
Sujet: Re: Au secour ? - S e t h Au secour ? -  S e t h EmptyVen 5 Fév - 17:26

Inside my heart is breaking,
My make-up may be flaking,
But my smile, still, stays on!


    Oh, combien c’était amusant d’être pris en otage par des gamins capricieux et mégalomanes accros au sexe. C’était très drôle de se faire torturer, lacérer de part en part. C’était drôle de voir le fin scalpel tenu par une Dame Funèbre glisser sur la peau pâle, suivant le sillon bleuté des veines. Seth adorait ça. Tellement, qu’il en hurlait, incapable de maîtriser cette douleur. Quelqu’un de peu sensé disait « j’aime cette douleur, elle me rappelle que je suis vivant. » FOUTAISE ! Qu’est-ce qu’il n’aurait pas donné pour que le cauchemar cesse enfin ? Pour que l’humiliation se termine?

    Cette Aphrodite, Venus dépossédée de toute sa beauté au profit du sang écarlate qui maculait ses mains opalines et de cet éclat insane qui se glissait dans son regard d’or, prenait un malin plaisir à le découper. Visiblement, elle avait trouvé le dos du Démon très inspirant. S’amusant à relier entre elles les anciennes cicatrices des coups de fouet. Il se souvenait de la douleur brûlante de ces derniers, du cuir qui s’incrustait violemment dans sa peau, le saignant à blanc. Perversion d’un client aux mœurs sadiques. Il se souvenait de la violence, du bruit qui claque sur sa peau déjà fragile.

    Et bien là, c’était pire. La violence n’était plus anarchique, n’était plus aléatoire. Elle était calculée. Aphrodite jouait avec la souffrance. Elle en mesurait le degré et se demandait à combien elle devait la déverser sur Seth. Parfois, il s’agissait d’une simple éraflure sur son torse glabre. Ca piquait un peu, mais ça ne suffisait pas à le faire souffrir. Puis elle revenait lentement, abusant de son emprise sur le pauvre homme et plantait l’aiguille dans sa chair, la gravant. Il ignorait le motif qu’elle s’amusait à faire dans son dos. Et il ne voulait pas le savoir.

    Et Samaël voulait mourir. Qui aurait cru qu’un tel démon fuirait Lilith, sa bien aimée mère, pourtant ? Qui aurait cru qu’il assimilait ce bourreau au visage d’ange et aux yeux incrustés d’or à une mère déchue, tout d’abord ? Oh, mais comme il la haïssait, l’adolescente en pleine démence ! Comme il la méprisait de toute son âme, cette horrible succube, qui attire les hommes dans ses griffes vernies pour les déchirer. Pour les écarteler. Pour les empoisonner. Et Seth s’était fait avoir, comme les autres. Il ne se souvenait plus exactement de comment il était devenu un otage. Ca ne datait pas tant, pourtant.

    Il était entré dans la salle, pour donner son offrande – une symphonie pour piano merveilleusement maîtrisée, puisqu’il était à court d’inspiration ce jour-là – et les deux diablotins s’étaient jetés sur lui. Parce qu’ils le voulaient comme nouveau jouet, qu’ils disaient. Des nymphomanes, voilà tout ce qu’ils étaient. Seth, n’avait pas eu d’autre choix que de se soumettre et d’abandonner Lethal. Lethal. Que ferait-il sans lui ? Et tout le temps, il ne pensait qu’à Lethal. A la honte qui s’abattait sur lui à chaque minute toujours plus dégradante les unes que les autres. Et il pleurait, parfois.

    Lethal, son Lethal, abandonné. Il lui en voudrait sûrement, d’être si faible. Et quand il reviendrait, il ne voudrait même plus toucher son corps ecchymosé, n’est-ce pas ? Et puis maintenant qu’il était seul, Seth pouvait se laisser aller. Il pouvait exprimer sa souffrance, son désespoir. Il voulait mourir. L’islandais souhaitait la mort, pour la première fois depuis longtemps, il souhaitait s’endormir jusqu’à ne plus jamais se réveiller. Il souhaitait que la lame pernicieuse du scalpel transperce son cœur gangréné d’un amour fou et d’un besoin maladif de détruire les autres. Il souhaitait que le poison violent et corrosif s’infiltre dans ses veines, jusqu’à le faire bouillir de l’intérieur.

    Mais non. Il était là, dans un coin sombre de la salle, le visage en sang, des larmes coulant lentement, à gémir, dans cette position douloureuse et dégradante, les reins relevés, les mains dans le dos. Et la dignité partie en fumée.

    La porte s’ouvrit.
    Seth serra les dents. De toutes manières, y’avait-il réellement quelque chose à perdre en plus ? Plus rien. Plus de dignité, tout ça. Qu’importe qui le trouve, personne ne pourrait rien faire. Sauf se moquer. Mais il était habitué depuis longtemps, de toute manière.

    Alors, même face contre terre, il prépara soigneusement son plus beau sourire. Oh, Virus.
    Le pauvre gamin était sans voix.
    Et lui souriait, comme un connard.

    « Ca va, la vue te plait ? »
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Invité
Sujet: Re: Au secour ? - S e t h Au secour ? -  S e t h EmptyVen 5 Fév - 20:13

    Que t’ont-ils fait ? Quelles sont ces entailles abominables sur ton torse ? Putain. On t’a massacré. Ces hématomes… on dirait des soleils noirs. Ces putains de trous… Plus profonds que des soupirs. Toutes ces failles sur ton dos parfait… ruisseaux de douleur, larmes de sang. Je hais ces ecchymoses. Même sur ton dos, je les fais miennes. Tellement terrible, cette vulnérabilité aux sentiments, je suis même en proie à ceux des autres. Autres qui sont moi ? Autres qui me possèdent. Mon moi est si large qu’il englobe aussi mes autres. Douloureusement tien, Seth, j’ai mal. Et ton sourire me glace. Toutes ces dents qui me regardent… ça m’effraie un peu. J’aurai aimé ne pas le voir ton sourire de détresse, lui qui sauvagement me mord… me mange.

    Mes yeux se gonflent de larmes. Je pince mes lèvres tellement fort qu’elles tremblent un peu. J’ouvre mes yeux tellement grands que je ne vois plus rien. Du poing je chasse le brouillard qui a envahit ma vue. Mais je suis obligé de répéter le geste, et de me tenir un instant les yeux pour ne pas mouiller mes joues. Je fais un grand effort pour respirer encore. J’avale avec difficulté. Mon souffle est court.

    « Je… Oui…. Pardon… Il faut que je... »

    Putain de lèvres qui n’articulent pas comme il faut. Putain d’empathie qui coule par mes yeux. Mon corps, ce pantin cassé.
    Je prends ses mains dans les miennes et au contact de sa peau glacée mes muscles se raidissent. Je suis pris d’une petite convulsion en apercevant les sillons écarlates que le métal a creusé dans sa peau. J’inspire longuement, les yeux fermés pour ne pas tomber.

    « ô Seth… Tes mains… ! Elles sont prises… dans des menottes…. Qu’est-ce que je fais ? »

    Murmure étranglé. Je n’arrive même pas à m’exprimer à voix haute. Je pose les paumes de mes mains sur mes genoux pour retenir un tremblement. Le métal est froid et méchamment dur, jamais il ne cèdera à mes doigts. Il ne me reste plus qu’à trouver…

    « La clef… Tu sais où ils l’ont mise …? Un… un meuble peut-être ! Oui, il faut que je cherche, elle est peut-être ici ? »

    C’est drôle cette détermination dans ma voix. Comme si je croyais vraiment arriver à quelque chose. Je trébuche presque en me précipitant vers la commode la plus proche. Je tire violemment sur un tiroir qui met longtemps à céder. Brutal, je froisse les feuilles à la recherche d’une potentielle cachette dans le bois, mais rien. Il faut aller vite, on ne tardera pas à revenir. Vite et silencieusement pour ne pas se faire piéger à son tour. Je cours en faisant mes pas les plus léger possible. D’une armoire à l’autre, d’un tiroir à l’autre, sans résultat. Il n’y a que de la paperasse dans ces meubles, des tonnes et des tonnes de papier fourrées partout. A croire qu’ils ne sont là que pour remplir l’espace, futile décoration. Et moi qui cours au milieu d’eux, tout aussi inutile et ornemental. Ah la la, les livres encore, ces menteurs, qui disent que les gentils sont plus forts que les méchants. Les livres sont bien naïfs, la vie est trop vraie pour s’être limitée au Bon et au Mal. La seule loi qui valle, c’est celle du plus fort. Et en l’occurrence, le plus fort, ce n’est absolument pas moi, non. Moi je peux ouvrir mon blazer noir et le déposer délicatement sur Seth ; moi je peux trembler encore un coup, prendre un léger craquement dans l’entrée pour l’arrivée de nos tortionnaires et me lever vivement. Mais je suis bien incapable de faire quelque chose d’utile, autrement. Quelque chose avec mes mains de fillette. Alors je serre le poing, très fort, mes horribles et inutiles doigts, et je serre les dents et je respire bas et mon œil une nouvelle fois se mouille. La rage monte en moi en crescendo, très joliment orchestrée par mon Désespoir. Haine acide du Tyran s’écoule dans mes veines qui, très vite, virent lave. Un deux, un deux, appel à la tour de contrôle, la petite aiguille est passée du côté rouge du cadran…

    « Co-comment ils ont Osé ? Hein ? Connards. Ils sont complètement cinglés !! »


    … Et le thermomètre explose et répand son mercure sur les hommes. Il sort très vite et se vaporise immédiatement, ne laissant que la couleur rouge de l’impuissance. Je me laisse tomber à genoux près de mon ange. A genoux devant mon crime.
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